Okaeri, Makoto Shinozaki (1995)

Le couple et le néant

Note : 4 sur 5.

Okaeri

Année : 1995

Réalisation : Makoto Shinozaki

Avec : Susumu Terajima, Miho Uemura, Tomio Aoki

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Drame minimaliste, d’abord sur l’incommunicabilité, la solitude, puis le film prend un tour plus mélodramatique sans jamais se départir de sa lenteur étrange. On sent que quelque chose ne tourne pas rond, ça entretient le mystère, puis la femme (il n’y a que deux personnages principaux, et le reste de la distribution est très limité, dont une apparition de Tomio Aoki, l’un des gosses de la Shochiku qui connut le début du cinéma parlant avec Ozu et Naruse et plus tard quelques grands films des années 50) commence à avoir un discours incohérent et paranoïaque.

On ne tombe alors pas vraiment dans une sorte de Love Story pour schizophrène, sobriété oblige, mais le film n’en est pas moins éprouvant émotionnellement parlant. Le film garde son mystère avec lui. Je ne suis pas sûr que la schizophrénie soit fidèlement rendue, mais la voir à travers le prisme de l’incommunicabilité et de la sobriété sèche, presque froide, clinique (à la Haneke, mais les deux personnages principaux ici restent malgré tout émouvants, car leur incommunicabilité n’est pas un désintérêt de l’autre, pas une forme de monstruosité), est une bonne idée, sans doute plus respectueuse que n’importe quelle autre forme de film qui aurait multiplié les éclats et les péripéties pour illustrer les différentes étapes de la maladie et de son traitement.

Jolie prouesse pour un film à si petit budget dans une production japonaise des années  90 où les grands films sont rares.


Okaeri, Makoto Shinozaki 1995 | Comteg, Komuteggu


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