Politique(s) & médias

Courts commentaires, questions posées sans réponse, aphorismes infectieux, réactions pince-sans-rire à l’actualité, concernant l’épidémie de Covid-19 et sa gestion en France et dans le monde
117 — Fin juillet 2021
« Les indicateurs hospitaliers.
Depuis la semaine dernière :
Augmentation des hospitalisations (+68 %)
Augmentation des entrées en soins critiques (+73 %)
Augmentation des décès (+52 %) »
Commentaire :
… Rappelons que notre grand épidém🅈🄾🄻🄾giste en chef a décrété que pour arrêter une épidémie que jusque-là il n’a jamais su correctement contrer (sinon au prix de milliers de morts), il fallait se servir de ses deux nouveaux joujoux que sont le vaccin et le pass sanitaire. Or, notre cher épidém🅈🄾🄻🄾giste en chef a oublié de lire ses courbes : il n’en dispose pas pour tout le monde et, malgré cela, conscient du chaos et des inégalités résultant de cette pénurie, l’impose à tous, sans vouloir ou même sans avoir le courage de le dire. Il oublie encore qu’il faut à son joujou au moins cinq semaines pour être effectif.
Traduction : son joujou est efficace si déployé… massivement… et seulement sur le moyen terme. Il n’empêche pas une nouvelle vague. Vague qui nécessite des mesures d’urgences de freinage, voire d’étouffement (on peut rêver). Ça marche pas comme la pilule du lendemain ou un suppositoire. « Oh, mince, une nouvelle vague qui arrive !… Que nenni ! J’ai ce nouveau joujou à ma disposition, le vaccin ! On va pouvoir continuer à jouer comme si de rien n’était ! » Aussi efficace que de réaliser des crêpes avec une raquette de tennis…
On ne le dira donc jamais assez au nom des centaines de milliers de victimes, de la maladie, de ses conséquences, des millions d’autres attendant la levée des brevets : cet épidém🅈🄾🄻🄾giste en chef, assisté de ses macabres labo-rentiers, est un homme dangereux. Pire que le plus virulent des variants, celui qui se disait à la première invasion « être en guerre » est en fait le meilleur allié du virus, son maître. Le virus l’aura ramené à sa qualité première : un traître.
116 — 20 mai 2021, second déconfinement, Les jours heureux 2 :
Imaginez un monde sans Sida. L’humanité s’en porterait bien mieux n’est-ce pas ? Un monde, sans paludisme, sans peste noire, sans rhume… Oui, sans rhume. Est-ce que l’humanité ne s’en porterait-elle pas mieux ? Fini la goutte au nez, les mouchoirs, les heures désagréables à attendre que ça passe. Fini les heures à empester tout son monde à l’école ou au boulot, à le refourguer à n’importe qui. Fini la perte de confort et de productivité. Pas de rhume, et c’est terrasse de café tous les soirs.
Maintenant, imaginez qu’on puisse décider, comme ça, à l’arrivée d’un nouveau pathogène, de se dire : « OK, on ne sait pas si c’est la peste noire ou une petite grippe, mais dans le doute, on se passerait bien de quelques emmerdes, alors on décide de viser l’éradication ». Pas de bol, certains sont OK pour trucider ce nouveau problème dans l’œuf, mais d’autres ne sont pas convaincus et sont prêts à jouer la vie de certains. Combien, on n’en sait encore rien, mais la vie est un risque, alors faisons prendre ce risque pour tous, surtout pour les autres, les plus fragiles et les moins bien protégés.
Et là, ce nouveau pathogène, vu que personne n’est d’accord ou s’est concerté pour éliminer la menace, ben, il se développe et fait des dégâts. Oh, il est pas bien dangereux pour une vaste majorité de la population, mais en ciblant une petite fraction de la population mondiale, puisqu’on l’a laissé filer, il fait des dégâts considérables, pire les conséquences à moyen et long terme sur la santé de ceux qui l’ont pas vu passer mais qui ont participé à sa propagation, eh ben, elles restent inconnues, et certains signes ne sont pas très engageants. On parle d’un pathogène qui se transformerait en simple rhume. Ah, et ce ne serait pas grave ? Seulement, imaginez un monde sans rhume. Déjà fait. Maintenant, imaginez un monde sans Covid. Est-ce qu’on est tellement si invincibles qu’on peut se permettre d’un nouveau… rhume ?
Et ça, c’est pour la version optimiste. Parce que la version pessimiste, c’est que des variants plus contagieux, devenant plus dangereux pour des franges de la population qu’on aurait du mal à voir inonder les salles de réanimation ou les cimetières, émergent.
Alors, on en est là, après un an de pandémie, on n’a toujours pas compris. Chaque déconfinement est une fête. Une fête pour le sars-cov2. On a toujours pas compris que ce qui est évitable, quand on en a les moyens, on l’évite. Des millions de morts étaient évitables en mars 2020, mais on veut encore tenter notre chance. On joue avec les variants comme on joue à la roulette russe. Les premières balles étaient pour nos vieux, on s’est dit : « C’est pas grave, ils étaient vieux… » Qu’est-ce qu’on dira à tous les autres qui mourront dans quelques semaines si ça repart parce qu’on fait tout pour que ça repart et parce qu’on veut remettre une balle dans le revolver parce qu’il faut bien vivre et parce que le risque c’est la vie ?! Qu’est-ce qu’on leur dira à ceux-là, à leur famille, à leurs proches, si la balle qui les tue était censée être pour un autre ? Un… vieux ? Qu’on ne savait pas ?!
Mais on sait. On sait parfaitement qu’on joue à la roulette russe, et on se grise que la vie soit devenue si dangereuse ! « Oh, là, je défie la mort ! Je vais prendre un café en terrasse ! Je vais au cinéma ! » Très bien. Vous avez toujours vécu dans un monde où le rhume vous pourrissait la vie deux semaines par an. Ça passe. Ça passe, sauf quand ça passe pas. Une balle, pour un barillet qui pourrait en contenir un million ! Une paille. Maintenant, imaginez que cette paille soit pour vous. Une balle, un mort. Elle était pour un autre, parce qu’elle est toujours pour un autre. Mais cette fois, c’était pas de chance.
Et puis, vous ne serez plus là pour imaginer, mais imaginez quand même : imaginez que ce ne soit plus une balle pour un million, mais pour mille. Sans distinction d’âge, sans distinction de classe. Non, la vie ne pourrait pas être cruelle au point de s’attaquer aux biens portants et à épargner, pour une fois, les pauvres.
La vie, pour vous, c’est de fêter les morts à venir, de trinquer à la mémoire perdue de ceux qui sont déjà partis ? D’accord.
La vie, pour moi, c’est faire preuve d’imagination. Imaginer un monde sans désastre évitable. Un monde qu’on aurait contribué à rendre meilleur.
Santé.
115 — Commentaire plus long concernant le « retournement » d’un complotiste gros émetteur de fausses nouvelles sur Twitter : à lire ici.
114 — Une différence entre le traitement de la pandémie dans les journaux TV en France et aux USA, c’est que chez ces derniers, on essaie de donner un visage aux victimes et on montre les difficultés des soignants à leur travail. En France, on reste évasif, les morts sont anonymes.
113 — TOP3 2020 section épidémiologie / infectiologie :
— Dominique Costagliola
— Karine Lacombe
— Catherine Hill
Nos Trois Mousquetaires, l’honneur de la Nation. Et comme ils n’étaient pas trois, mais quatre, hommage au Rantanplan de la bande, l’homme qui pense que la valeur des microbiologistes se mesure en décibels, notre star « Youtube à essai », le seul capable de plonger son micropénis dans une boîte de Pétri et d’en sortir les meilleures contre-pétries du monde telles que « J’ai trouvé le remède : la micropénicilline ! » :
— Didier Raoult
112 — « Le vaccin est sûr. Je répète, le vaccin est sûr ! Et on va pas vacciner tout de suite pour qu’on en soit vraiment certains. Aucun doute. Le vaccin est sûr ! — Pourquoi il répète à l’infini que le vaccin est sûr ? Le vaccin est pas sûr ? Mais bordel, le vaccin est pas sûr ! »
111 — Ça me fatigue cette manière de plaindre à l’excès les « jeunes » qui seraient les victimes collatérales d’une politique sanitaire qui viserait à protéger des « vieux ». On trouve dans ces généralités la même bêtise qu’ont les pseudo-féministes à ne voir les agressions qu’à travers le prisme genré. Non seulement, c’est bête, mais c’est dangereux. Oui, les « vieux » sont les plus touchés par la Covid, mais quand on regarde la pyramide des âges des décès, ce n’est pas tout et rien, c’est progressif : plus on avance en âge, plus on est susceptible de développer des cas de complications, mais ça ne suffit pas que les plus jeunes ne meurent pas où n’ont pas de séquelles après la maladie.
C’est donc non seulement faux, mais c’est dangereux, à la fois parce que ces « jeunes » ne se protégeront pas comme ils le devraient (c’est la même logique qui interdit à certains parents de trouver nécessaire de masquer leurs mômes), mais ça laisse aussi penser aux jeunes à tort qu’ils sont une génération sacrifiée, qu’on ne prend pas en considération leurs besoins vitaux de « jeunes ».
Il faut être clair : les « jeunes » doivent se protéger, doivent respecter les règles, à la fois pour les autres, mais aussi pour eux-mêmes.
Dans une pandémie, il n’y a ni vieux, ni jeunes, on est tous dans le même bateau. On est avant tout des individus et des vecteurs de virus. Parce que si on en vient à identifier les groupes sociaux le plus lourd tribut à la crise, pas sûr que ces « jeunes » soient les plus à plaindre. Le plus lourd tribut il est payé d’abord par les victimes de la maladie : payer de sa vie, c’est pas assez ? Il y a aussi les malades qui garderont des séquelles, ceux qui ne seront soignés dans les conditions idéales. Il y a aussi les travailleurs qui ne peuvent se confiner et qui vont travailler la peur au ventre ou dans des conditions lamentables avec une pression psychologique et hiérarchique comme jamais. Les pauvres, les personnes de couleur, les personnes souffrant déjà de troubles psychologiques, notamment celles vivant mal la solitude et l’isolement (parce que oui, il y a des jeunes qui souffrent très bien la solitude et des plus vieux inadaptés à l’isolement), etc.
Il n’y a pas une pandémie de vieux cassant les pieds aux jeunes. Il y a une pandémie tout court, et se débarrasser du virus est un effort collectif que l’on devrait faire pour soi-même comme on le ferait pour les autres. Faire valoir sa spécificité, c’est laisser le virus gagner.
110 — La stratégie de lutte contre la pandémie n’a jamais été débattue. En même temps, je ne vois pas beaucoup d’épidémiologistes parler d’éradication. Jamais. La même erreur avait été faite pour la grippe espagnole avec les mêmes conséquences : on croit que c’est fini, on rouvre, et ça repart.
Il y a une seule chose à marteler : l’éradication. Parler de suppression, de contrôle, c’est de la poésie, ça noie le message, surtout ça laisse penser qu’une toute autre stratégie de lutte que l’éradication serait efficace. Laisser un virus circulant en pensant le contrôler, c’est le laisser lui nous contrôler, parce qu’on ne contrôle pas une épidémie en décidant du nombre de cas acceptable. Et le dire, ce n’est ni de la science, ni de l’épidémiologie, ni de l’histoire des épidémies, c’est de la politique. Éradiquer un virus gérontocide, c’est politique. Le laisser courir, handicaper, tuer des individus, gripper toute une société, c’est donc politique.
« Vivre avec un virus gérontocide », ça veut dire décider de laisser mourir. Celui qui décide de vivre avec un virus, pour reprendre les analogies présidentielles, c’est de la collaboration avec l’ennemi.
L’éradication passe par la fermeture de frontières communautaires et par des reconfinements locaux. On utilise la méthode de la voie d’eau dans un sous-marin : une fuite, on condamne avec un sas étanche, et on ne rouvre pas tant qu’il y a des fuites. Pas à 5000 cas, mais à 0.
109 — Tu jettes une clope dans ton jardin, l’herbe commence à flamber comme un feu de paille, tu essaies d’arrêter avec le pied et tu te dis que c’est rien, puis le feu de paille entame un buisson qu’a pas vu l’eau depuis des mois, tu enlèves ta veste pour étouffer le feu qui prend de l’ampleur, mais la veste prend feu. Puis, les flammes commencent à lécher la vigne vierge qui ne tarde pas à s’enflammer à son tour. Tu te résous alors prendre un seau et à le remplir pour le jeter sur les flammes. Et tu te trouves un peu con parce que le feu est maintenant bien trop haut. Mais au fond, ça va bien s’arrêter, un mur, ça prend pas feu. Alors tu t’appliques à mouiller le buisson du jardin qui a bien cramé et comme il n’y a plus de flammes, tu dis ouf. Sauf que le feu commence derrière toi à prendre sous les poutres de la toiture. Non, ce serait tellement gros que le bois prenne, et puis, il doit être traité le bois. Et pis non, la toiture flambe, et puis la maison, et celle d’à côté aussi.
À partir de quand tu te dis que ça commence à être vraiment grave pour appeler les pompiers ?
Le nombre des positifs au coronavirus ne cesse d’augmenter en Europe depuis des mois, les morts aussi, et parce que l’augmentation n’est pas exponentielle comme en mars, on se dit qu’on peut encore l’infléchir. Ça fait trois mois qu’on dit qu’on peut l’infléchir. Et en fait non.
Depuis juin, on rouvre tout sans avoir les outils de contrôle de l’épidémie. On arrive à éteindre presque un feu, et puis on décide de détourner notre attention alors qu’il reste des flammèches près des buissons. Et puis on se dit que si ça repart, ça ne pourra pas faire autant de dégât que la première fois, et qu’il n’y a plus grand-chose à brûler. Et en fait si. Pour se rassurer, on se dit qu’on a fait le plein de verres d’eau, et que si nécessaire, même la mamie ira sur le pont pour éteindre une reprise d’incendie. Et puis, on fait appelle à tout le voisinage quand ça repart, et on fait une chaîne de verres d’eau afin d’éteindre le feu qui prend maintenant dans tout le quartier.
À partir de quand tu te dis qu’il faut que tu arrêtes de jouer les cons et de te laisser par la pensée magique ? Le feu, s’il se développe, c’est pas de sa faute à lui. Le feu, il n’a pas de conscience, pas de désir de s’étendre, pas de vie, rien. Le feu, c’est toi qui permets à ce qu’il se répande. Le feu, c’est une allégorie de ton incompétence et de ton incrédulité face aux risques.
108 — À quoi ça sert un couvre-feu ? À essorer les nouilles.
107 — Instauration d’un couvre-feu pour les fêtards, mais le Président pousse la population à aller travailler, à partir en vacances et laisse les écoles ouvertes : Micron invente le confinement à temps partiel. Être con finement. Le virus est comme un coq en pâte avec le « en même temps » cher à la micronie.
106 — Trump qui rentre à la Maison-Blanche les pouces en l’air et qui enlève son masque… Le mec dit littéralement aux 200 000 de ses compatriotes qui sont morts de la Covid qu’il vient de les battre. Nobel des enflures.
105 — Avec le cluster de la Maison-Blanche, on va pratiquement suivre au jour le jour l’évolution d’une transmission communautaire avec des cas potentiellement positifs se déclarant en fonction du bon vouloir du virus, de l’exposition et du temps d’incubation parmi les contacts. Ce serait étonnant, avec un cluster aussi bien scruté, qu’on échappe à de nouveaux cas, voire à de mini-scandales révélant la manière dont ces personnalités ont respecté les protocoles sanitaires (on parle déjà d’une annonce tardive de la positivité de Trump, et donc d’une mise en danger d’autrui ; ou encore de quarantaines par respectées). Ironiquement, avec toutes les données récoltées (si elles le sont) ça pourrait fournir des précieuses informations pour la science… et pour l’histoire. Un cluster qui pourrait être étudié sous tous les angles…
104 — Il n’y a que deux voies possibles : l’éradication, et l’ouverture de nouvelles places de cimetière. On a choisi la seconde solution.
103 — Des supercalculateurs de la Silicon Valley ont été mis à contribution par le CDC afin de calculer avec précision tous les contacts des personnes testées positives à la Maison-Blanche. Dans quelques jours, on apprendra que toute la population US devrait se mettre en quarantaine.
102. — Réponse à Ségo : S’il n’y a que l’augmentation des lits qui te préoccupe, tu peux d’ores et déjà réclamer une augmentation du nombre de cimetières. L’un ne va pas sans l’autre.
101. — Les bars et restaurants refusent de se soumettre aux restrictions : Quand on commence à filer un bout de trottoir, on finit par trouver maison close.
100. — Une épidémie, c’est comme une fuite chez le voisin du dessus, on ferme l’eau, on colmate : quand on rouvre l’eau sans régler la fuite, l’eau s’accumule dans le faux-plafond, et quand il y a trop d’eau, le plafond explose et nous inonde.
Une seconde vague, c’est donc une première qui reprend parce qu’on l’a un temps contraint en adoptant des mesures strictes de distanciation physique. Une seconde vague, c’est pas le virus qui prend des vacances, voyage ici ou là, puis repart parce que ça lui chante.
Mieux, on a tort de parler de « vague », puisque ça laisse entendre qu’une épidémie est une catastrophe sur laquelle nous n’avons pas d’emprise, une fatalité, comme un tsunami. Or, ce sont nos interactions qui font monter la « vague ». Ce serait plutôt… une fuite, une incontinence.
J’arrête. Je me sens plus pisser.
99. — Le Premier ministre déclare ne pas avoir téléchargé l’application StopCovid parce qu’il n’a pas l’occasion de prendre le métro : J’ai pas téléchargé Stopcovid parce que ça donne pas les horaires de bus.
98. — Sur les mesures annoncées par le Ministre de la santé le 23 septembre jugées tardives et insuffisantes par un infectiologue : Oui, une épidémie, c’est comme un jeu d’échec. Si on attend que le virus joue pour jouer à notre tour, on est sûrs de perdre une à une nos pièces avant de songer à renverser la table. Face à un virus, il faut tricher et jouer vingt coups à l’avance. Il ira se plaindre en enfer.
97. — En réponse à un biologiste jugeant que dans l’histoire ce genre d’épidémie ne durait pas plus de deux ans : Dans l’histoire, il y a aussi les peuples amérindiens décimés par des maladies pour lesquelles ils n’étaient pas immunisés. Avant que ça tourne en rhume pour tout le monde, il y a aussi l’éventualité que les personnes fragiles le restent sans immunité de groupe ou éradication.
96. — En réponse à un médecin urgentiste s’interrogeant sur l’opportunité d’adopter des mesures contraignantes ciblant des populations non à risque : Il y a la population à risque et il y a la population vectrice de propagation du virus. On restreint les seconds pour qu’ils ne contaminent pas les premiers.
95. — Concernant l’ancienne Ministre de la santé déclarant avoir « préparé » le pays à la pandémie : Le déni, c’est surtout cette forme de fatalisme que quand il y a une épidémie, on ne peut que « se préparer » au lieu de la combattre. Quand va-t-on comprendre la leçon de Taïwan et de la Corée du Sud ? On contrôle une épidémie en restreignant les mouvements de population. La liberté ne se gagne qu’au prix d’un traçage et d’un testing efficaces. / Préparer à, pas prémunir contre : Ça en dit long sur la différence de culture en France où on fout en l’air une société selon le principe… qu’il faut que la société continue à vivre, et celle en Asie où un virus s’éradique.
94. — Concernant l’immunité de groupe en Suède, la densité et le brassage populationnel : Une épidémie, c’est comme un feu de forêt : plus y a de bois, plus ça brûle. Et le bois, c’est nous.
93. — Une épidémie, c’est comme une fuite de gaz. Si les secours ouvrent les fenêtres sans fermer le robinet, ça changera rien. Et c’est ce qu’on a fait avec le déconfinement.
92. — Sur le manque de crédibilité supposé des spécialistes qui jouaient les Cassandre en juin alors qu’il « n’y avait rien » : Se rendre compte que le gaz est ouvert chez le voisin, voir le pompier arriver et dire : « Vous vous inquiétez pour rien ! Si on laisse ouvert le temps que votre voisin revienne de vacances, rien ne dit que ça explosera ! »
91. — Le gouvernement invente un (nouveau) code couleur incompréhensible afin de déterminer le niveau d’alerte dans chaque département : Le virus dit vouloir attendre des précisions sur les notions de zones d’alerte et de zones d’alerte renforcées avant d’officialiser l’heure de sa conf de presse hebdomadaire. En entendant, il attend vos recommandations : quels sont les meilleurs bars à visiter dans la capitale ?
90. — Les bars et restaurants sont priés de fermer après 22h : Le virus déclare qu’il ne s’attaquera pas aux bars Maginot s’ils sont fermés dès 22h.
89. — Sur la « justification morale, scientifique et économique à laisser diffuser le virus » : C’est vrai qu’il n’y a même pas de débat sur la question de l’éradication du virus ou du vivre avec. La question n’est jamais posée et on nous impose le choix du vivre avec, alors que même économiquement, laisser se répandre un virus, devoir assumer des milliers de morts et imposer à la société des contraintes lourdes improvisées et à retardement sur la distanciation physique, ça n’a aucun sens.
88. — 52 % des Français déclarent avoir une bonne opinion de Didier Raoult : C’est parce que 52 % des Français sont rebelles, pas reconnus à leur juste valeur, harcelés injustement par la hiérarchie, pas corrompus quand tous les autres le sont, s’automédiquent car plus futés que leur toubib, etc.
87. — Le Président Micron qui dit qu’il faut vivre avec le virus parce qu’il faut respecter l’« art de vivre » à la française. Un art de vivre qui consistera donc à être contraints pendant des dizaines de mois parce qu’on a refusé d’éradiquer un virus. Eh bien, je préfère l’art de vivre à la coréenne qui consiste à refuser de « vivre avec un virus » et où le quotidien est largement moins contraint. Ce guignol dit que le Tour de France a pu se tenir grâce à la « bulle », c’est précisément ce qu’il fallait faire à l’échelle des divisions administratives du pays. Gros taré. (…) Il avait l’occasion d’éradiquer le virus en mai, a préféré repartir comme en 40(taine), et il a préféré éradiquer les vieux et les fragiles.
86. — Culturellement, en France, porter un masque est encore perçu comme se protéger des autres, en avoir peur. Résultat : défiance parfois à l’égard de ceux qui en portent (même si cela est beaucoup moins répandu qu’il y a six mois), mais surtout manque de précaution avec ses connaissances (on ne se protège pas des siens, mais de l’étranger), or c’est eux qu’on contamine.
Le message comme quoi un masque sert à protéger les autres, pas soi-même, ne passe manifestement toujours pas. C’est bien pourquoi les gosses ne sont pas masqués (ne risquant pas de formes graves, on pense à tort qu’ils n’ont pas à en porter, et circule encore une vieille étude spécifiant qu’ils transmettaient peu le virus). Et encore beaucoup de nez sur le slip (en plus de mépriser l’idée de protéger les autres, cette manie pourrait s’expliquer par une confusion entre infection et empoisonnement : un empoisonnement passe par la bouche, et ce serait donc celle-ci qu’il faudrait protéger). Un constat donc. Le Français est toujours aussi sale et con.
85. — Oh, ben dis donc, le gouvernement se rend compte que laisser une épidémie courir, ça coûte de l’argent en aides de toutes sortes. Et ça va bien durer un an au moins. Quoi qu’il en coûte, il fallait que l’économie reparte en mai au lieu d’essayer d’éradiquer un virus quand il en était encore temps. C’était pas du tout prévisible, mais alors pas du tout… : comment penser que la culture du court terme finisse par être bousculée par la réalité du long ? Oh, et puis, les touristes asiatiques (qui ne risquent pas de revenir d’ici un moment parce qu’eux l’éradication, ça leur parle) sont prêts à revenir dépenser leur argent, là. Et puis le culturel, l’événementiel, la restauration, c’est des secteurs d’activité tellement dépassés… Allez hop, tout le monde en télétravail en cas de reprise, et on reconfine trois jours s’il le faut, et on relaisse le virus circuler avant qu’il soit éradiqué, sinon c’est pas drôle. Et oui, ça coûte moins cher à une société d’éradiquer, contrôler, un virus. Comme c’est étonnant, le court terme ne paie pas quand elle se confronte à la réalité implacable d’une pandémie…
84.— Le Premier ministre est cas contact (il est resté plusieurs heures dans le véhicule du patron du Tour de France testé, lui, positif), et il dit à la presse et devant une foule d’élus réunis dans un espace clos qu’il ira se faire tester : Une belle allégorie de la valeur de la parole politique dans ce pays. Ce monsieur s’empresse de dire qu’il suit les gestes barrières et en arrière-plan (dans un espace clos) une suite royale de pions sans respect des distances physiques (hors champ, Bérou n’a même pas de masque).
83. — Notre bien-aimé président Micron appelle les Français à ne pas suivre les usages des politiques et de rester vigilants en petit comité. aka « soyez prudents pour que vos politiques puissent continuer à brasser de l’air pur et s’agiter en se pavanant sur le terrain ».
C’est à quel moment que ces débiles vont comprendre que la communication n’a aucun impact sur une épidémie ? Ces truands en cravate sont responsables de milliers de morts, ça balance des conseils qu’ils ne suivent pas, et ça finira par se refiler des légions d’honneur en pagaille.
82. — Sur les effets de la généralisation du masque en population : Le masque généralisé, c’est un peu comme placer un linge sur du marbre et jeter des gouttes de vinaigre dessus. Avant que le marbre soit attaqué par le vinaigre, c’est moins rapide que sans linge, mais le linge finira par être totalement imbibé, le vinaigre finira par attaquer le marbre comme si de rien n’était. Le masque ralentit la propagation du virus, mais à partir d’un certain seuil critique, probable qu’on baigne tellement dans une soupe de virus qu’il ne joue plus ce rôle.
81. — Vendredi 4 septembre, avant de partir en week-end, le gouvernement annonce son plan pour relancer la Covid et promet une hausse en réanimation bien massive ces prochains jours. Le mot d’ordre pour les semaines qui viennent : dépensez votre épargne avant de mourir, égoïstes !
80. — Réponse à André Comte-Sponville, le conseiller en bien-être, citant Montaigne « Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce que tu es vivant » : Toute la philosophie du « ils ont peur de la mort », c’est le résultat de la culture du « on porte un masque pour se protéger ». Dur d’expliquer à ces grands philosophes que porter un masque ce n’est pas se protéger soi ni même avoir peur, mais respecter la vie, celle des autres, les plus fragiles.
79. — Pour la Corée, on parle beaucoup du test, mais on oublie tout ce qu’il y a autour. En particulier, l’isolement obligatoire des voyageurs (même après un PCR — obligatoire — négative). Et ils mettent en place toute une logistique pour que ce soit respecté avec suivi journalier de la quarantaine, à la fois humain et informatique. Beaucoup de polémique sur les masques en France parce que ça se voit comme le nez au milieu de la figure, rien sur l’isolement des voyageurs (alors que le France est beaucoup plus un pays de passage que la Corée) ou même des cas contact. On ne sait même pas si l’isolement est respecté pour ceux qui sont priés de rester chez eux, dans quelle condition de suivi c’est effectué, et on ne se pose même pas la question si tout ce volet sanitaire pour lutter contre l’épidémie est bien fait comme si ça allait de soi, et parce qu’il n’y en a que pour les masques et la chloroquine.
78. — Psychosociologie de comptoir : les jeunes adultes ne se protègent pas, leurs parents si, mais les premiers contaminent les seconds. Donc on se protège des voisins, toujours, jamais de ses proches, or, le risque est toujours venu de ses proches. La peur de l’étranger, toujours.
77. — En réaction à ceux qui réclament qu’on les laisse vivre malgré la montée inexorable de nouveaux cas : Entre pensée magique de ceux qui voudraient que par on ne sait quel miracle un virus devienne gentil, et égoïsme de ceux qui voudraient qu’on les laisse vivre poussant ainsi les personnes à risque, elles, à se protéger le restant de leur vie…
76. — Au 26 août, réponse à un sondage sur le port du masque obligatoire en séance alors que cette obligation s’ajoute aux règles de distanciation déjà existantes : Les exploitants de salles de cinéma ont participé, avec la complicité de l’État, comme les restaurateurs ou les entreprises (plus gros secteurs d’apparition de clusters), à faire en sorte que l’épidémie reprenne. Faudrait pas s’étonner si dans quelques semaines, ils soient même obligés de refermer.
75. — En réponse à un chroniqueur de plateaux TV refusant de porter un masque à l’antenne : Le commentateur de plateaux, spécificité française issue d’une vieille tradition de discussions de bar, pense son discours tellement indispensable à la société qu’il refuse de protéger ses voisins de comptoir de peur de ne plus être audible.
Un commentateur TV ne devrait jamais être audible. TV : OFF
74. — Laisser filer une telle épidémie, ça veut aussi dire…(je vais aller dans le sens du druide pour une fois) une grande pagaille. Pénurie de PQ quand on gère, alors avec dix fois plus de morts, les 26 lettres de l’alphabet seront vite en rupture de stock.
73. — À ceux qui minorent la possibilité d’une seconde vague : Les nazis réarment l’Allemagne, mais arrêtons de paniquer… La Première Guerre mondiale est derrière nous, aucune chance qu’on retombe dans le piège, personne ne veut d’une nouvelle guerre mondiale… Faut relativiser… 6000 morts par jour… c’était combien la grippe espagnole ?
72. — Chamberlain est formel. De retour de sa rencontre avec le coronavirus, celui-ci lui a promis qu’il ne souhaitait pas de nouvelle vague et aurait également déclaré : « Vos masques dits “Maginot” sont inutiles, je ne m’attaquerai qu’aux asymptomatiques. Promis. »
71. — Étrange vocabulaire employé par les journalistes sur France Info : « à la fin de l’épidémie » (par confusion avec la fin du confinement) ou « peur de reprise épidémique ». Ç’a assez rapport avec la pensée magique ou la croyance qu’une épidémie est une catastrophe ponctuelle. Moi je vois aucune raison de penser en dehors de vaccin, de traitement ou de respect des gestes barrières ou de certaines interdictions, qu’un virus qui s’est installé sur notre territoire en février s’évapore par magie. C’est bien pourquoi, un virus, ça s’éradique.
Ils font comment en Corée ? Ils cherchent à éradiquer. Une épidémie, ça ne se contrôle pas. Faut pas être bien intelligent pour le comprendre. Donc c’est fou, parce qu’on n’a pas voulu éradiquer un virus sur notre territoire, et prendre les mesures nécessaires pour diminuer les risques d’importation du virus une fois la contamination communautaire réduite à quasi rien, on accepte que ça reparte en croisant les doigts pour qu’il touche pas trop de monde. Si on circule, le virus aussi, et l’épidémie repart… de plus belle parce qu’elle n’a jamais disparu.
Il y a une logique du court terme dans cette représentation du monde qui me dépasse. On est dans le « jusque-là tout va bien ». Le plan, c’est : si ça repart trop en hôpital, on sévit. Oui, sauf que sans mesures préventives, aucune raison de penser que ça ne « reparte pas ».
70. — Réponse au médecin urgentiste Freund affirmant qu’il y aurait une dangerosité derrière « l’idéologie du risque zéro » : Ce que vous appelez risque zéro, c’est des gens qui se porteraient bien si… l’idéologie de départ avait été comme en Asie, l’éradication du virus. Autrement dit, vous vous accommodez de milliers de morts évitables. Bravo, de l’indécence pure.
69. — Réponse ironique au médecin urgentiste Freund affirmant qu’une reprise épidémique n’est pas problématique tant que le système de santé n’est pas saturé : Les gens, vous pouvez mourir tant que vous ne saturez pas le système de santé. Mourrez, mais sans excès.
68. — Réponse à un épidémiologiste expliquant que l’anxiété face à la Covid fait passer d’un objectif initial d’évitement de la saturation des urgences à une suppression du virus :
Et c’est un peu grâce à des épidémiologistes comme vous que l’objectif de suppression du virus n’a pas été à l’ordre du jour dès janvier. En plus des milliers de morts “acceptables” que cette politique entraîne, que direz-vous aux métiers du tourisme ou de l’événementiel qui ne sont pas près de retrouver des conditions de travail normales les mois voire les années à venir parce que des spécialistes de santé publique ont décidé qu’on pouvait tout à fait laisser se balader un virus, un virus dont on sait aujourd’hui qu’il se propage surtout dans les lieux clos et bondés permettant à tous ces métiers de vivre ? Que direz-vous aux touristes étrangers, en particulier asiatiques, chez qui les gouvernements ont, eux, cherché depuis le début à éradiquer le virus et qui ne voudront plus venir en France pour ne pas à avoir à passer à leur retour une quatorzaine imposée ? L’anxiété, elle ne naît pas du virus, elle naît de notre réponse intolérable, presque infantile et irresponsable, face à un virus alors inconnu. Pour ne plus avoir de flambée épidémique, il faut mettre en suspens plusieurs secteurs économiques. Autrement dit, pour ne plus avoir des milliers de morts, il faut que des milliers d’autres renoncent à leur travail. Et ce qui est à craindre, monsieur l’épidémiologiste, ce n’est pas une hausse de l’anxiété, mais une hausse de la misère à cause de cet objectif initial, jamais débattu alors qu’elle est éminemment politique, de contrôler un virus plutôt que de l’éradiquer.
67. — Un médecin généraliste relaie l’idée fort originale d’un infectiologue appelant les jeunes à se contaminer : On appelle ça sauter depuis un pont et se demander pendant la chute si l’eau est assez profonde. Ce qui est frappé au coin du bon sens, c’est qu’avec une maladie dont on ignore encore les séquelles, tout le monde reste sur le pont.
66. — Un infectiologue appelle à ce que les jeunes se contaminent : C’est à cause de ce genre de personnages que l’éradication immédiate en février n’a même pas été évoquée. Les Asiatiques avaient été immunisés d’un potentiel laxisme avec l’émergence de virus inconnus avec les précédentes épidémies à coronavirus ; Caumes sort de 30 000 morts, et il n’est toujours pas immunisé de son laxisme.
65. — Réponse à un biologiste commentant une déferlante complotiste en commentaire sous des publications d’un médecin urgentiste niant les possibilités de rebond épidémique :
Peut-être que les toubibs devraient arrêter surtout de jouer les Nostradamus. Dire d’abord en février qu’on pourra partir en vacances à Venise tout en refusant une politique d’éradication d’un virus inconnu, puis sonner l’alarme au creux de la vague, ça discrédite pas mal. Donner des avis médicaux contradictoires sur l’évolution d’une épidémie quand on est infectiologue, virologue ou médecin, c’est pas loin d’être de la science molle. Quand on ne sait pas, quand c’est pas sa spécialité, et que ça dépend de trop de facteurs, il faut le dire. Il n’y a pas de gloire à se vanter après avoir eu raison avant, si c’est pour s’être déjà trompé ou se tromper plus tard. C’est pas un jeu. En revanche, rappeler qu’on ne peut pas tout savoir parce qu’on ne peut avoir une vision parfaite d’une épidémie, c’est responsable. Il faudrait peut-être commencer à prendre conscience qu’on ne se débarrasse pas d’une épidémie avec des pronostics ou des “avis”, mais du bon sens. Pas besoin d’être épidémiologiste pour capter qu’on agit sur la transmission avec de la prévention, pas de la divination. Je suis le premier à suivre et à remercier les toubibs ou chercheurs, mais perso j’attends un relais factuel, un diagnostic en temps réel de situations même locales, pas des commentaires de PMU. Du diagnostic, pas du pronostic.
64. — Réponse ironique à un médecin urgentiste parlant de délire alarmiste au mois de juillet :
Je relance ce thread du mois de février. Je résume la situation épidémique : — Ne paniquez pas, les masques sont inutiles — C’est très bas, ça va forcément monter, c’est normal — Protégez-vous, relax, les vulnérables géreront — En de hors de la Chine, aucune explosion, relax !
Erratchum : il s’agirait en fait d’un thread d’aujourd’hui. Mea culpa.
63. — Éviter la bise ! Il y a un haïku célèbre au Japon :
« Le virus, voulant chanter
Tout l’été,
Se trouva fort pourvu
Quand la bise fut venue »
62. — Déconfinement le 11 mai et masque obligatoire le 1ᵉʳ août. La réactivité politique française face à une pandémie.
61. — Réponse à une pétition de toubibs réclamant le port du masque obligatoire en lieux clos :
C’est bien, mais le message n’est pas assez clair. Au « en lieu clos », il me semble qu’un « dans tous les lieux publics », donc aussi dans la rue, serait plus clair. D’autant que le retirer dehors, puis le remettre à nouveau à l’intérieur, c’est la merde.
Un médecin écrivain me répond alors que ce n’est pas nécessaire, je réponds alors :
J’y vois une vertu : rappeler à tous qu’on est en période épidémique. C’est peut-être inutile médicalement parlant, mais c’est du soft power, ça aide à ne pas se relâcher, donc, aussi, à ne pas se toucher le visage, à se rappeler de se laver les mains, garder ses distances, etc.
60. — Au pic de la pandémie en Europe et sur la côte est des États-Unis au mois d’avril, on comptait aux alentours de 70 000 nouvelles infections par jour. Aujourd’hui (10 juillet) on en est à trois fois plus, 220 000 par jour (pour rappel, la France en compte en tout 170 000). Flippant.
59. — J’ai peur que la seule chose qui puisse convaincre le pouvoir de viser la suppression (du virus), c’est le refus des touristes asiatiques de revenir en Europe, voire le symbole fort d’une non-réouverture de leurs frontières. On rouvre pour l’économie, on visera la “suppression” pour l’économie. (28 juin)
58. — Retour sur la perception des risques par les spécialistes au début de la crise en février : Oui, en fait dans « nouveau coronavirus », ce qui aurait dû être pris au sérieux et alerter les pays occidentaux qui l’ont pris par-dessus la jambe, c’est « nouveau », pas « coronavirus ». Par définition, on ne sait pas comment on va réagir à un nouvel agent infectieux. (28 juin)
57. — Parodie Dune-chloroquine :
En ce temps, la substance la plus précieuse est le « mélange » : l’hydroxychloroquine.
L’hydroxychloroquine accroît la longévité. L’hydroxychloroquine élargit le champ de conscience.
L’hydroxychloroquine est vitale pour gagner la Ligue des Champions.
La Guilde Olympienne et ses guérisseurs dont l’hydroxychloroquine a fait des mutants après 4000 ans d’usage utilisent le gaz orange de l’hydroxychloroquine qui leur donne le pouvoir de publier une revue sans comité de lecture. C’est-à-dire de guérir n’importe quoi sans AMM.
Ah oui, j’oubliais de vous dire. L’hydroxychloroquine n’existe que dans une seule ville dans l’univers. Une ville désolée, desséchée, aux vastes déserts, cachée derrière des calanques : Marseille.
Les Marseillais depuis longtemps prophétisent la venue d’un homme, d’un Messie, qui les conduirait vers la vérité vraie. Ce Messie, c’est Didier Raoult, connue aussi sous le nom… de Dieu.
56. — Le SARS-CoV-2 n’est pas content. Il y a un virus qui se répand sur son dos, un virus avec lequel nous cohabitons depuis toujours, et même si ce virus bien connu l’aide à mieux se propager, il lui vole la vedette. Ce virus, c’est la rumeur. Son mode d’action : la fake news. ↓
« C’est fatiguant la théorie de la peur juste pour mieux régner!! Oui le virus est encore là mais a perdu en contagieusité et en virulence et vous le savez parfaitement !pourquoi donc continuer à vouloir priver les FR de leurs libertés individuelles Stop la dictature sanitaire »
55. — Un enfant à la radio questionne le président de l’association des cinémas : — Au cinéma, est-ce qu’en arrivant on nous prend la température ? Réponse : — On n’est pas à l’hôpital. On vient au cinéma pour passer un bon moment. Une fois dans la salle, tu peux enlever ton masque, et on ne fait pas de « contrôle » parce qu’un cinéma, c’est convivial. OK connard. Faudra pas venir te plaindre dans quelques semaines, si on t’oblige à refermer tes cinémas et si tu fais faillite.
54. — En février, j’étais exaspéré de voir des jeunes se cracher dessus pour plaisanter. Hier, c’était la fête des asymptomatiques, et en fait, c’est tous les jours la fête. En avril, j’avais un pote qui me disait « l’avoir eu » et que c’était pas méchant, et qu’il n’y avait donc rien à craindre. En mars, on gueulait parce qu’il n’y avait pas de masques. Aujourd’hui, il y en a, mais on ne veut plus les mettre. En février, les autorités nous rassuraient en nous disant que le virus ne circulait pas dans la population et qu’il n’y avait donc aucune raison de fermer les frontières. Aujourd’hui, si les capacités pour tester ont été décuplées, le travail de contact ne semble pas être fait comme il faut. Donc, en dehors des conditions climatiques, tout est à peu près identique qu’en début d’épidémie. À une différence près : le virus circule dix fois plus dans le monde et est donc susceptible de se répandre de la même façon si on rouvre les frontières. Même seulement avec nos voisins européens. La circulation sera peut-être plus lente, mais jusqu’à présent la pandémie est encore en pleine croissance.
Donc si après tout ça, on échappe à une nouvelle flambée des cas, avec des foyers infectieux cachés de plus en plus nombreux, ce serait un petit miracle. Maintenant, si ça amuse les gens de jouer avec le feu et avec les vies des autres qui n’ont pas la chance d’être comme eux en bonne santé, eh ben allez crever. Si la Covid ne vous a ni rendu malades, ni rendu plus intelligents et soucieux de vos semblables, ni craindre un nouveau confinement, vous pouvez être certains qu’elle vous aura en vous rendant encore plus pauvres. Et dites-vous dans quelques mois, quelques années, que votre misère ne sera pas la faute des autorités, des Chinois ou des labos, mais de votre bêtise. Vous serez les seuls responsables de ce qui vous arrive. Et si par hasard, vous tombez malades, pensez bien à réclamer la pilule Raoult : avec de la chance, les soignants valides, épuisés, dépités, qui resteront vous en fileront une double dose. Ainsi vous serez sûrs de vous en tirer, et n’aurez plus jamais à entendre parler du virus et de toutes ces mesures inutiles et liberticides.
53. — On a sans doute le pire pouvoir en France depuis longtemps, mais faudrait qu’on perde peut-être l’habitude de leur mettre tout sur le dos, parfois de manière absurde. En cinq minutes, j’entends à la radio un professionnel de la restauration se plaindre que le gouvernement a tué sa profession avec le confinement, puis des assesseurs lors des élections prétendre que c’est la faute du gouvernement s’ils sont tombés malades. Vous êtes bien gentils les gars :
1/ l’épidémie n’est pas terminée, une étincelle et ça repart sans qu’on voit rien venir
2/ en mars, le gouvernement n’était pas plus ni moins informé que vous sur le fait que le virus circulait largement dans la population (des mesures avaient d’ailleurs été prises pour éviter les risques, si elles n’ont pas été respectées, ben… faut s’en prendre aux élus locaux).
Si on ne se lave pas les mains, ça va être la faute du gouvernement maintenant… Commencez par porter des masques et respecter les distances physiques. C’est la faute du gouvernement peut-être si maintenant que vous avez des masques, vous ne voulez plus les mettre ?
52. — Réponse posée à CheckNews le 17 juin (oui, je réponds à leur place) : « Jérôme Salomon a-t-il raison de dire que l’appel de l’OMS à tester massivement ne visait pas la France ? » :
De mémoire, à l’époque, cette préconisation visait précisément certains pays : la France, la GB et les USA. Le dernier a attendu d’être en panique pour en faire sa priorité, le GB avait mis alors de hauts objectifs sans tout à fait les atteindre, et la France s’en foutait.
Et en fait la politique de la France n’a pas changé depuis le début : elle a toujours pris de haut les recommandations de l’OMS comme les politiques asiatiques. Sauf peut-être concernant les masques parce que ça l’arrangeait, l’OMS préférant insister sur les mesures barrières.
51. — Il y a désormais dans le monde pratiquement autant de nouveaux cas de Covid par jour que la France en a déclaré depuis le début de la pandémie. Le « monde d’après », c’est pas pour tout de suite. En revanche, on revient au « monde d’avant » en rouvrant tout, très bonne initiative…
50. — Le jour où les soignants manifestent pour qu’on leur rende ce qui a été promis au plus fort de l’épidémie, le roi est à Varennes et annonce du fric pour… les labos. Ce mépris pour la population… À croire qu’il fait exprès. S’il y a une statue à déboulonner, c’est la sienne.
49. — 13 juin : la France instaure un principe de réciprocité concernant l’ouverture des frontières, et de ce fait, ferme les siennes seulement avec la GB et l’Espagne et rouvre à tous les autres pays du monde (y compris les plus touchés). Commentaire : Au moins, on ment pas. On organise une réouverture en fonction de critères politiques, pas sanitaires. C’était pour les mêmes raisons qu’on refusait de fermer certaines lignes et le pourquoi d’une diffusion si rapide en février. Le « monde d’après » ressemble à s’y méprendre à celui d’avant.
48. — Débuts difficiles pour l’application StopCovid : Je l’ai installée mais aucune fille ne veut discuter avec moi.
47. — Avant-goût de ce qui deviendra un article :
Ils font quoi les correcteurs dans les rédactions en France ? Je ne cesse d’entendre « le Covid ». C’est important de savoir nommer les choses : quand on dit « le Covid », on parle d’un virus ou d’une maladie ? Je suis prêt à parier qu’on parle du virus. Comme on a parlé du (nouveau) « coronavirus ». Quand on me dit que c’est l’usage, c’est faux. Dès le début, le virus est nommé « SARS-CoV-2 » et la maladie « la Covid-19 ». Et signe de la méconnaissance des rédactions en France en matière de science, on a adopté par confusion « le Covid » pensant désigner le virus. Invoquer l’usage, ce serait comme légitimer l’usage de « Corona virus ». C’est moins une question d’usage que de bon usage. Si vous dites « porte » en pensant « table », ça pose problème. Là, c’est pareil. Veillez à ne pas vous tromper de porte. (Pas content.)
Et si je parle des correcteurs et des rédactions, c’est bien parce que c’est chez eux que le mauvais usage a commencé. C’est pas monsieur et madame tout le monde qui sont tombés sur les informations transmises par l’OMS. C’est encore à eux de réparer leur méprise.
46. — Plus Didier Raoult fait d’interviews, plus son discours inintelligible me fait penser à celui de Patrick Modiano. Raoult rêve bien d’un Nobel, mais de littérature…
45. — 20 mai : L’école reprend en Corée du Sud. Parce que, ben, parce que l’épidémie y est contrôlée. Répétez après moi : « contrôlée, contrôlée ». Maintenant, votre attention les enfants, répétez après moi : « on ne contrôle pas une épidémie en rouvrant tout quand le virus circule toujours. »
44. — Fiabilité suspecte du comptage de morts de la Covid-19 en France : En Russie, ils ont un système assez performant : ce sont aux morts eux-mêmes de se déclarer. Ça limite les biais statistiques et déclarations fantaisistes.
43. — Si vos masques serpillières ne vous plaisent pas à Lyon, vous pouvez les envoyer à Saint-Mandé, ville la plus dense de France. Ici pas de don à la populace. Peut-être que la noblesse de la ville rechignera à les porter et les laissera aux ploucs dans mon genre qui en rêvent.
42. — 16 mai, concernant la difficulté des Français à porter convenablement leur masque : Quand un masque sur deux est porté en cache-col ou en muselière sous le nez, il y a des raisons de douter de son efficacité. Efficacité, d’ailleurs, qui n’a jamais été prouvé, il me semble. C’est une protection supplémentaire, mais ce qui est efficace, c’est les gestes barrière. Parce que l’argument de « l’Asiatique » a toujours raison… Cet “Asiat”, il nous faisait sourire en février quand il se démenait face à l’épidémie. Et au demeurant, on sait parmi les “Asiatiques” qu’un masque n’aide pas à se protéger mais à protéger les autres.
41. — Le futur prix Nobel de la paix, l’OMS, pose 3 questions aux États pour savoir s’ils sont prêts à déconfiner :
1/ l’épidémie est-elle sous contrôle ?
2/ le système de santé est-il en mesure de faire face à une résurgence de cas ?
3/ le système de traçage des cas est-il au point ?
Réponse pour la France :
1/ Un pays qui continue à avoir de nouvelles infections dans une période de confinement, ce n’est pas un pays qui contrôle l’épidémie
2/ avec un personnel au bout du rouleau et des patients hors covid qui ne peuvent plus se cacher ? Non.
3/ Tape 3615 code Covid sur ton Minitel.
40. — Il n’existe pas de lignes de bus supplémentaires reliant le nord de Paris pour désengorger la ligne 13 du métro et le RER B ? Ce serait peut-être le moment de les créer ces navettes, non ? Ou on dit que les pauvres sont irresponsables d’aller bosser (pour le bonheur des riches) ? (…) La misère ne se met pas en télétravail.
39. — J’essaie de comprendre. On déconfine parce qu’on a 70 décès aujourd’hui ? parce qu’on a 2776 personnes en soin intensif ? ou parce qu’on a 312 nouveaux cas ? Parce que pour rappel, le 16 mars, on confine parce que : 21 morts, 400 en soin intensif et 1200 nouveaux cas.
Alors, on me dira, ben oui, mais la tendance était à la hausse, et là elle est la baisse. OK. Et… si on remet tout le monde dehors, ça va continuer à redescendre ? Ou ça va monter ? Y a quoi qui change ?! Le 15 mars, on nous dit de nous laver les mains, de nous tenir à l’écart. Le 11 mai, on s’est entraînés à la maison, et c’est parti ? Alors, je repose la question : qu’est-ce qui a changé en deux mois ? Je rappelle qu’on est passé de la logique de l’immunité collective dans laquelle on accepte de voir des vieux crever, au confinement parce qu’on commence à les voir débarquer aux urgences, parce que ça sature les services, et maintenant, on repasse à la logique du « il faut vivre avec le virus », qui est le nouveau « immunité collective = mort aux vieux ». C’est bon, les mouroirs et les cimetières sont prêts donc on y va ?
Pour faire une analogie, le 11 mai, c’est le macron qui l’a décrété. Comme ça. Il a dit « la fin de l’épidémie, c’est le 11 mai ». Il l’a dit comme il a dit que Notre-Dame sera reconstruite en 5 ans. Eh ben, c’est pareil. Si dans 3 ans et 11 mois, la cathédrale n’est pas prête, et que le macron décide d’y mettre la flèche alors que les bases ne sont pas achevées, on le regarderait avec de gros yeux parce qu’on connaîtrait le résultat. Déconfiner alors que le virus circule encore activement, c’est poser le toit sur une maison sans mur.
38. — 10 mai, reprise des cours jusqu’à la fin de l’année scolaire : Bonne chance aux professeurs. La reprise des cours va à l’encontre du bon sens. Je rappelle que dans deux des pays ayant le mieux géré l’épidémie, Corée et Singapour, on n’a pas confiné, en revanche les écoles sont fermées. Parce qu’ingérable. Et nous, alors qu’on a une culture de l’hygiène bien moins développée, alors qu’on sort d’un niveau épidémique qu’eux n’ont pas eu, alors que l’Italie, qui a une situation comparable à la nôtre, ne rouvre pas ses écoles, nous, on pense être plus forts que tout le monde et pouvoir nous en sortir. Comme en février.
C’est un peu comme dire : vous avez passé deux mois en confinement, c’était déjà pas assez parce que notables et petites mains continuaient à faire circuler le virus, eh ben deux mois, c’est pas assez, on va remettre ça ; la première fois, ça n’a pas marché parce que vous étiez indisciplinés, et parce qu’on n’avait pas de masque.
Je voudrais bien voir ça. Quand je regarde la téloche, y a pas un pékin qui porte correctement son masque. Et quand je sors, je vois ni gel, ni prise de température, ni distances de 2m.
Faut vraiment aimer tenter le diable.
Vous en avez marre d’être confinés ? Vous voulez vivre, mêler vos microbes à ceux des autres, faire sagement ce que ceux qui vous exploitent vous disent de faire ? Eh bien, dans quelques semaines faudra vous demander si vous n’en avez pas marre de tuer vos vieux. Bonne rentrée.
37. — 28 avril : Le gouvernement veut réinventer le crime de masse. L’idée, ce n’est pas d’éradiquer une maladie mortelle pour un certain nombre d’individus fragiles. Non, l’idée c’est d’en rajouter une couche. Parce qu’il faut bien que ça reparte, alors, les fragiles, maintenant, ça suffit !…
36. — Concernant une infographie montrant les chances de transmissions avec ou sans masque : Ça véhicule encore l’idée que le risque à courir il est individuel : un malade (l’autre) face à nous-même. Et donc que l’on se “protège” d’un virus ou des autres. Alors que dans une épidémie, le risque personnel est peu de choses face au risque plus général d’une population. Ainsi on n’avance pas si on cherche encore à “se” protéger et non protéger « ces autres » qu’on voit surtout comme potentiels contaminants (et non comme entité à protéger).
35. — 2 février – 2 avril : Questions sans réponse. Si le nouveau coronavirus se révèle très contagieux mais peu mortel, peut-on imaginer pour lui le même succès que le rhume ? À savoir être un virus commun avec lequel chacun d’entre nous sur terre apprendra à cohabiter.
Que sait-on d’ailleurs de l’histoire du rhume ? L’apparition du virus, son expansion éventuelle, les populations non-immunisées, le % de porteurs sains. Faudrait une archéo-épidémiologie :)
Si je comprends bien, un virus a besoin de nos cellules pour se développer. Donc quand on crache du virus, on crache un mixte entre virus et nos cellules, un genre d’alien microscopique. Et donc si on infecte un voisin, c’est qu’un nuage de nos cellules, infectées ou non, circule en permanence autour de nous. Et qu’on bouffe et respire des cellules de nos voisins à chaque rencontre. Pas besoin de rouler des pelles. OK. Même après le confinement, je ne croise plus personne, et je reste chez moi élever mes propres parasites.
Si on suspecte, comme cela a été relevé récemment en Corée, que le virus puisse se réactiver chez des personnes précédemment testées positives (malades ou non), peut-on craindre que ces mêmes personnes puissent être contagieuses plus longtemps qu’on aurait pu le penser, et cela n’expliquerait-il pas en partie la faillite totale des méthodes de suivi des cas dans le monde ? En identifiant, mettant en quarantaine, toute une chaîne de contamination, on manquerait ainsi l’essentiel : juger que les personnes guéries cesseraient d’être contagieuses.
34. — Cette manière, parfois constante, chez certains comme Trump ou d’autres partisans du complot, volontiers sinophobes, à regarder du côté de la Chine pour expliquer des impuissances locales est parfaitement détestable.
Oui, la Chine est une dictature, oui la Chine a cherché à étouffer certaines informations, mais qu’il y ait quelques milliers de morts de plus ou que le virus se soit (très hypothétiquement) échappé d’un labo, en quoi ça aiderait 95 % des pays montrant aujourd’hui leur incapacité à faire face à une épidémie ?
C’est la faute de la Chine si nous n’avons pas su détecter les malades, tracer les cas contact, mettre en quarantaine, faire respecter des mesures de confinement, tester et encore tester, si nous ne disposons pas assez de ressources propres (des masques, des tests, des moyens technologiques, industriels) ?
Oui la Chine a d’abord retenu des informations, les autorités locales surtout, on ne sait pas quand précisément l’épidémie a débuté. Mais est-on sûrs qu’on s’y serait mieux pris ? Malgré cela, nombre d’informations indispensables à la communauté scientifique pour appréhender la maladie et l’épidémie ont été rendus disponibles comme jamais auparavant. Ces données scientifiques sont indiscutables, car indiscutées, et servent tous les jours les spécialistes à en savoir toujours plus sur un pathogène inconnu il y a encore quelques mois. La Chine n’est pas responsable de notre niveau d’impréparation. Les données partagées par ses scientifiques dès le mois de janvier n’ont jamais été prises à défaut ; sans elles, on en serait peut-être à nous inquiéter d’une saison grippale particulièrement virulente. Mieux, sans la Chine aujourd’hui, du moins si la Chine n’avait pas, elle, réussi à endiguer son épidémie, qui nous fournirait des médicaments et du matériel de protection ? C’est la faute de la Chine si nous leur avons délégué la production de ces matériels si précieux en temps de crise ?
La belle dictature que voilà… Elle est à notre chevet, fournit ce qu’il nous manque cruellement, mais elle n’en fait pas assez et surtout cache forcément des cadavres dans son grenier !
Il serait bon d’arrêter de lui foutre tout sur le dos, lui chercher des poux en permanence parce qu’elle est loin et susceptible de représenter le bouc émissaire idéal, et de se questionner sur ce qui ne fonctionne pas chez nous parce que ça, la Chine n’en est pas responsable.
33. — 1 avril, confinement : Je reviens d’un voyage temporel en avril 43. Paris n’a pas changé. Les Allemands sont plus forts, les résistants confinés écoutent Radio Londres ou livrent des colis. D’autres collectionnent les tickets de ravitaillement, embrassent l’ennemi qui n’est pas si méchant, hèlent leurs enfants qui jouent sur les trottoirs quasi déserts, attendent le discours rassurant du maréchal sur BFM. Une certaine insouciance printanière se fait ressentir dans les rues. Zone occupée ?… Par qui ?! Une joie de vivre morbide. Non, le débarquement, ce n’est pas pour demain.
32. — Rejetant les mises en garde de l’OMS, Trump n’a pas voulu prendre au sérieux la menace de la Covid19. S’ensuit une crise sanitaire majeure dans son pays. Pour se dédouaner alors, il attaque l’incompétence de l’OMS qui aurait minimisé la crise. Prototype du connard pathologique.
31. — Question d’une journaliste : « Quel masque utiliser pour se protéger ? » Les stéréotypes ont la vie dure. On n’en porte pas pour se protéger, mais pour protéger les autres. Dans le même ordre d’idée, faudrait entendre plus souvent de se laver les mains en sortant de chez soi…
30. — Notre guide suprême est immortel. On aurait trouvé la preuve de la présence de Professeur Raoult à la cour impériale russe : Raouspoutine, l’influenceur.
29. — Macron chez Raoult, les vils esprits se rencontrent. L’un devrait faire de la politique et ne fait que de la communication ; l’autre devrait faire de la science et ne fait là encore que de la communication.
28. — J’ai du mal à comprendre le scepticisme des experts français concernant l’usage plus répandu de masques alternatifs par la population. Ils craignent d’une part que ça pèse encore plus sur les stocks de masques pour les soignants, mais on parle bien de masques alternatifs, qui a pourtant une propriété principale : réduire les projections (et leur portée) qui sont sources de contamination. Ensuite, ils ont peur que les Français en profitent pour oublier les gestes barrières principaux. Les porcs restent des porcs, épidémie ou non, et ceux qui ne respectent pas les distances sociales, ça ne changera rien pour eux ; en revanche, faire passer le message qu’en plus des autres gestes, les masques peuvent fournir une protection supplémentaire, ça participe à développer le respect civique qu’on devrait tous avoir en adoptant de tes usages, et pas seulement en période épidémique. Ce serait beaucoup plus utile par exemple d’insister sur le fait qu’on ne se lave pas les mains que pour nous protéger mais aussi et surtout pour protéger les autres, et donc qu’il est aussi important de se les laver AVANT de sortir de chez nous. De la même manière, mettre un masque, c’est moins pour se protéger que respecter l’autre en le protégeant de nos éventuels postillons si nous sommes asymptomatiques. Le port du masque devrait devenir tout aussi répandu en période d’épidémie de grippe, pour un simple rhume, ou quand on n’est plus malade mais qu’on pourrait être encore contaminant. Or si dans la culture asiatique, c’est intégré que porter un masque c’est protéger la communauté, donc les autres (et donc soi-même par leur intermédiaire), en Occident, porter un masque, encore aujourd’hui, c’est passer pour un parano individualiste et hygiéniste cherchant à se protéger des autres. Vanter les vertus du masque, même alternatif, ça me semblait pourtant aller dans le bon sens. Si on ne change pas nos usages lors d’une telle crise, il n’y a aucune raison de penser qu’ils changeront par la suite. C’était l’occasion. On dit que tout ne sera plus comme avant, j’ai l’impression au contraire que tant sur le plan politique que sanitaire, tout redeviendra strictement et invariablement comme avant.
27. — Immunité de groupe : On pourrait même inventer la notion d’immunité politique avec en fond une musique zoonotique à la Pierre et le Loup : et qui serait la capacité des sociétés à fournir une réponse sanitaire face à un nouvel agent infectieux suite à de précédents épisodes épidémiques. Exemples : L’immunité politique de la Corée du Sud aurait ainsi été activée par l’épisode récent du MERS-CoV, tandis que l’immunité politique en France ou ailleurs n’aurait cessé de s’effondrer suite à divers épisodes épidémiques parfois perçus comme de fausses alertes.
26. — Nouvelle attestation de sortie publiée par le Ministère de l’intérieur, plus précise, plus complète, plus compliquée. Réaction : Dans un mois, elle sera grosse comme un annuaire et un réseau de scribes dans les immeubles se sera mis en place pour en recopier les 5 000 pages histoire que Medor puisse faire sa petite crotte à 20h30.
25. — Didier Guillaume, Ministre de l’agriculture, exhorte les Français à rejoindre la « grande armée de l’agriculture française » : « Les confinés sont des fainéants ! Sortez travailler ! Rejoignez la campagne ! » Ces imbéciles ont le cerveau labouré ou quoi…
24. — L’OMS, sans véritablement reprendre une rhétorique guerrière, explique qu’il y a deux techniques pour lutter contre la Covid-19 : une agressive, une autre d’évitement. Seuls Singapour et la Corée du Sud ont réussi à être agressifs… tous les autres ont perdu cette première “bataille” et sont obligés de battre en retraite. Mais le confinement ne sera pas la fin du virus. Tout le monde devra alors revenir à une technique agressive faite de tests massifs, de quarantaines ciblées et de traçages des cas.
23. — Je vous des tests.
Des tests, des tests, des tests.
22. — Un peu de pensée magique : L’épidémie cessera quand on cessera de parler « du Covid-19 » et commencera à répandre l’idée que l’usage correct est : « la Covid-19 ».
21. — On devrait laisser les portes d’immeuble ouvertes. Les digicodes n’ont jamais arrêté les voleurs, et les voleurs font comme tout le monde : ils se confinent. L’air circulera et on ne touchera plus avec nos sales paluches les poignées de portes et les touches de digicode.
20. — Les journaux de confinement, c’est un peu comme les films de Rohmer ou de Jean-Luc Godard. Tout le monde les déteste en France, mais dans vingt ans, c’est eux qui, à l’étranger, donneront une image faussée, bucolique, tellement française, de la période dramatique que nous vivons.
19. — Gestion des Coréens en mars : Ils ont été très proactifs en suivant les recommandations de l’OMS, notamment avec les tests, l’isolement, et avec un traçage qui n’aurait pas été possible chez nous. En revanche, les cas remontent, et ce refus de passer par un confinement strict risque de provoquer un rebond…
[On me signale que ce rebond serait dû aux retours de Coréens au pays et à des étrangers (toujours possible pour eux d’entrer en Corée même si de plus en plus victimes de racisme). La situation serait donc manifestement encore sous contrôle.]
18. — Le directeur général de l’OMS vient de confirmer [qu’il ne faut pas porter un masque si on n’est pas malade : ils sont à réserver aux malades et aux soignants]. lien
17. — Réaction à une déclaration d’un toutologue affirmant que les médecins nous avaient menés dans le mur en minimisant l’épidémie : Il faut pourtant reconnaître qu’il y a bien depuis trois mois un écart entre les recommandations de l’OMS et les experts français qui a presque été de minimiser non seulement la probabilité d’une pandémie et sur leurs conséquences/la dangerosité d’une létalité même faible.
16. — 15 mars : Blanquer confirme que l’option privilégiée par le gouvernement, c’est l’immunité de groupe… D’une part ça vient à l’encontre des recommandations de l’OMS, mais il faut comprendre aussi que c’est sacrifier plusieurs centaines de milliers de victimes sans assurance de réussite…
15. — 13 mars : Le 4 mars, l’Italie comptabilisait 3 089 cas pour 107 morts du Covid-19 et fermait ses écoles. La France en est aujourd’hui à 3 661 cas pour 79 morts et ferme ses écoles. 9-10 jours nous séparent de la situation en Italie (17 660 cas). Bon confinement à tous. Et force aux soignants.
Il y a actuellement plus du double de cas à Paris qu’à Rome.
14. — Certains sont déjà en train de fabriquer leur radeau avec des rouleaux de papier toilette pour rejoindre le Maghreb.
13. — Au sujet du revirement du professeur Caumes, infectiologue : Revirement spectaculaire, certes. Ou quand les scientifiques tenus de faire dans la prospective ne font plus de la science et prennent des postures de comptoirs de bar. Pourtant, l’OMS, experte en la matière, répète depuis des semaines que l’épidémie est prise à la légère.
12. — Maintenant que toutes les nations du monde se battent contre un ennemi commun, il serait temps de suspendre les sanctions contre l’Iran. Aider l’Iran à faire face, comme les autres, à cet ennemi commun, c’est s’aider soi-même, et c’est peut-être déjà créer la paix de demain.
11. — 11 mars : La France fait 1 000 tests par jour. 500 sont réservés à l’aristocratie et au clergé. Les 500 autres aux sans-dent susceptibles d’infecter les premiers (de cordés). Aujourd’hui, il y a eu 497 nouveaux cas. Aucune personnalité de la cour ne figure heureusement dans ce décompte.
Pour fêter ces chiffres rassurants, une partie de la cour se réunira demain à l’Élysée pour un fabuleux bal masqué. Les 500 VIP de la cour sont attendus à 19h : munissez-vous chacun de 2 masques, la soirée sera longue. Votre kit de dépistage du jour vous sera remis à la sortie !
10. — Le but de laver les mains à l’eau et au savon, comme le fait de laver en machine son linge même avec de l’eau froide, c’est que n’importe quel solvant va avoir une action, non pas en tuant monsieur Coronavirus mais en le faisant glisser avec l’eau de vidange. [On m’a fait remarquer que le savon tuait bien les virus.]
9. — 10 mars : Donc le ministre nous explique que tous les pays qui tentent d’éradiquer la maladie font des efforts pour rien parce que nous Français avons décidé de l’accepter avec le pari qu’avec le printemps ce sera fini… 0 respect pour l’OMS et tous les pays prenant des mesures radicales.
8. — Beaucoup d’experts n’interprètent pas le gravité de l’épidémie de la même façon. Et c’est normal. Un peu comme dire : « À partir de maintenant, on va couper un doigt à 5 milliards d’individus sur terre. » On interprète comment le degré de gravité d’une telle information ?
« On peut très bien vivre avec un doigt en moins. » VS « On n’est pas sûrs encore que 5 milliards d’individus vont avoir un doigt coupé. Il faut que chaque pays travaille dans le même sens et on n’en sera peut-être pas là. » Ce n’est pas que de la science, c’est tout le problème.
7. — Le fait de cesser de faire des tests sur des cas suspects pour se concentrer sur les malades à risque, ce serait pas un pari un peu osé du gouvernement qui serait, acceptant que l’épidémie soit inéluctable, que ce soit une épidémie saisonnière ?
L’OMS ne cesse de dire qu’il ne s’agit pas d’une grippe, mais de notre côté on prétend déjà qu’on va faire avec et se concentrer sur l’essentiel parce qu’il faut bien que le monde continue de tourner… On verra d’abord si ce laisser-aller est accepté par les voisins adoptant semble-t-il des moyens de lutte plus coercitifs, ensuite si le pari de l’épidémie saisonnière a un sens. Parce que tout porte à croire qu’on en sait rien pour l’instant. Je ne sais pas si c’est du pragmatisme à la française ou le syndrome du Titanic.
6. — Avec une mortalité à 3 %, mais un virus qui tourne comme le rhume et qui est largement gérontocide, c’est peut-être l’amendement funeste que n’attendait plus le gouvernement pour sa réforme des retraites.
J’en suis à mon troisième rhume cet hiver, c’est le genre de maladies qui en plus de tuer potentiellement des vieux peut nuire à notre chère productivité. Et je peux me tromper, mais la dernière pandémie, c’est le SIDA. On serait bien avisés de pas nous en laver les mains…
5. — « En phase 3, on arrête de faire des tests et de compter parce que c’est anxiogène » Agnès Buzyn
VS « Certains pays ne prennent pas toutes les mesures pour stopper l’épidémie. » l’OMS
4. — Les conseils d’hygiène de l’OMS sont-ils tous et toujours applicables ? Pour savoir si les bonnes toux font les bons amis : article.
3. — 5 février : L’OMS et les pays riches seraient bien avisés de venir au secours de la Thaïlande qui pourrait être le premier pays avec un système de santé déficient confronté à l’épidémie du nouveau coronavirus… [LOL de septembre]
2. — Réponse à un médecin généraliste qui s’agace de voir la population « psychoter » sur un nouveau virus alors qu’elle rechigne à se vacciner pour la grippe : Certaines inquiétudes sont légitimes. Et pas seulement de la part des antivax. On ne connaît pas la virulence de ce nouveau virus. Ce serait beaucoup plus légitime de taper sur les neuneus antivax si le taux de mortalité est élevé et si comme pour H1N1 beaucoup refusent un vaccin.
1. — 25 janvier : Solidarité envers les malades qui choppent en ce moment une gastro et qui n’ont pas le réconfort de se retrouver en tendance sur les réseaux sociaux.
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