Le montage-séquence

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L’art du montage-séquence

C’est le contraire du plan séquence. Plusieurs plans rapprochés pour condenser différentes petites actions ou scènes en un minimum de temps. Souvent accompagné d’une musique, et forcément très employé dans les clips, le montage-séquence est surtout un procédé narratif très efficace, permettant à la fois un changement de rythme brutal en apportant un contenu répétitif apaisant pour l’esprit ou au contraire pour faire monter une tension en bousculant une énumération d’informations.

Il peut être utilisé en introduction pour donner un maximum d’informations possibles dans un temps court (il pourra alors être accompagné d’une voix off) ou simplement en transition. Ça pourrait correspondre à l’écrit à une suite de verbes séparés de virgules, ou une suite de phrases reliées par des points virgules. « Et puis, et puis, et puis… »

Parfois, les spécialistes français utilisent le terme de « séquence en accolade ».

La référence en la matière, c’est la séquence du magasin dans Pretty Woman (qui a défaut d’avoir fait avancer les techniques du cinéma a vu cette séquence maintes fois parodiée) :

Dans le monde anglo-saxon, on parle plus simplement de “montage” (en français dans le texte). Et dans les années 30, Hollywood évoquait surtout le procédé en citant le nom de son spécialiste, chargé de monter des séquences de ce type pour de nombreux films, Slavko Vorkapich.

Liste non exhaustive, non-historique, pas un top mais plutôt un hymne, à lire comme un montage, un pot-pourri de références usant de ce procédé mal-aimé.


Pygmalion, Anthony Asquith (1938)

La même séquence (au moins Richard Gere ne laisse pas sa Galathée avec sa carte de crédit, il la modèle lui-même), vers la 34e minute :

American Gigolo, Paul Schrader(1980)

Non, dans les années 80, on n’appelait pas les montages-séquences, des Richard Gere montage :

Nouvelle scène classique de préparatif. Une scène qui n’est pas sans rappeler celle d’American Psycho. (Attention, collage difficile.) Notez l’utilisation savante des plans à l’intérieur des plans : les mouvements d’ouverture des tiroirs, le travelling sur les différentes vestes.

American Psycho, Mary Harron (2000)

C’est encore mieux quand le montage narratif d’une séquence de cinéma colle au montage narratif d’une œuvre littéraire bien connue :

Le même principe et le même effet dans deux médias différents (enfin quand YouTube ne supprime pas les vidéos).

 

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