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— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… (…) Hhih !!!!…… heuh !!!!… rrrrrhiiiih !… (…) Hhuh !!!!…… houh-houh !!!!… rrrrrhoh !… ah, ah !… (…)
— Venez voir les gars ! il se passe un truc ici ?!! Dépêchez-vous !
Tout le monde arrive.
— Qu’est-ce que c’est que cet attroupement ? il se passe quoi ?!…
— Là, regarde, le type est un train de pondre quelque chose d’extraordinaire… On ne sait pas encore ce que c’est, mais ça promet d’être énorme !
Au milieu de la foule, un homme est accroupi depuis déjà plusieurs heures et pousse d’étranges grognements, parfois de douleur, parfois de contentement. Tout le monde le regarde avec des yeux ahuris.
— Hhwaoh !!!!…… hwaouh !!!!… rrrrrhagh !… ah, ah !
— Mais qu’est-ce qu’il fait ? c’est spectaculaire en tout cas !
— Oui ! Et pourquoi il a le fute sur les chevilles et les fesses à l’air ?
— Je sais pas, c’est original, et en même temps, ça me rappelle vaguement quelque chose…
— C’est presque la définition d’une œuvre d’art réussie que tu nous fais là.
— Sans doute.
— Rodin, Rodin, c’est le Penseur ! Regardez ! la même posture !
— C’est Rodin, les gars, venez voir ! Rodin !
On s’attroupe un peu plus autour du “Penseur” qui ne manque pas, lui, de penser à voix de plus en plus haute.
— HHUGHH ! ARGGGH !… HIIIIIIH-HI… ! OH-OH-HO !… FFFFFFH-FFFFH-FFFFH !… Hiiiiiiii-hi !
— Extraordinaire !
— En même temps, je sais pas, ça me dit vraiment quelque chose cette histoire..
— Regardez, il fait une pause ! Demandons-lui ce qu’il fait !
— Hé, hé… hum, l’artiste ! Qu’est-ce que tu es en train de faire ?
(Long pâté sur la colline sur les mille et une manières de chier sans trop se salir le derche.)
— Fabuleux !
— M’oui, je sais pas, ça me dit vraiment quelque chose, mais je sais plus où j’ai entendu ça…
— Regardez, il reprend !
— Ça semble pas facile son histoire. Il y en est toujours rien sorti…
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… ouille-ouille-ouille…
— Oh, mais regardez ! un autre est en train de se défroquer !
— Vous croyez qu’il va faire la même chose ?
— Oh mais oui, écoutez-le ! Voilà qu’il commence !
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
Tout le monde quitte le premier hurluberlu et s’attroupe autour du second.
— Splendide !
— Incroyable !
— Bof… Je pourrais en faire autant…
— Ah, mais n’importe quoi ! alors vas-y, enlève ton futal !
— C’est pas le tout de se foutre à poil, le tout c’est de le faire honnêtement !
— Parce que tu crois que l’autre gars y met tout son cœur ?! Voilà des heures qu’il essaie de nous chier quelque chose et qu’on comprend toujours rien à l’affaire !
— Tu sais même pas de quoi tu parles !
— Mais si regarde-le ! Et regarde celui-là ! Lui au moins, je sens qu’il va y venir à bout plus vite !
— À bout de quoi ?!
— Ah !… c’est toute la question !
— Mais pas du tout, c’est l’intention qui compte, vous n’y êtes pas !
Un troisième un peu plus loin baisse à son tour son pantalon et se positionne en émettant quelques grognements pour attirer la foule.
— C’est Lim, laissez tomber.
— Attends, je veux voir quand même !
— Mais non, je te dis, regarde plutôt celui-là, c’est un chieur authentique, je te le garantis. Dans dix minutes, on aura tout compris et on saura où il voulait en venir.
— Et par la même occasion, ce que l’autre voulait aussi dire, sans doute.
— Oui, et le Penseur de Rodin !
— Et la Joconde !
— Oui, le mystère du sourire de la Joconde enfin dévoilé !
— En attendant j’y vois plutôt une grimace…
— Rien ne se fait sans douleur.
— Patience ! ça va venir !
Tout le monde en cœur : Alors ? ça vient ?
Le premier et le second hurluberlu, de concert : Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Incroyable ! à deux, c’est presque plus immersif !
— Moi j’y crois toujours pas. Rien ne sortira jamais rien de leur derche.
— Ta gueule, le sceptique !
L’un sort son portable, les autres l’interrogent :
— On en parle au 20h ?
— Au quoi ?… Non, c’est en direct sur Periscope, trois nouvelles chaînes Youtube viennent de se créer sur le sujet…
— On est en direct sur Twitter ?!
— T’es con, ça veut rien dire ça… Regarde plutôt duquel des deux nous pondra quelque chose !
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Hhuh !!!!……
— Hhuh !!!!……
— Ah !
— Ah !
— Alors, ça vient, merde !
— Là, là, regardez !!!!! Non, c’est pas possible !
— Quoi ?
— Un autre s’y est mis !
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… — Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !… — Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Hhuh !!!!…… heuh !!!!… rrrrrheh !…
— Mais tout le monde s’y met !
— C’est ça l’astuce !
— C’est de l’art !
— Un meme rampant qui nous prend aux tripes !
— Tel un rire communicatif !
—… ou un bâillement…
— LA FERME !
— Là, là, là !
— Quoi ?!!
— Celui-ci a fini !
— Non, déjà ?! Je ne peux pas le croire ! Allons voir les gars !… Qu’est-ce que tu fais, remonte ton jean !!!
— Oh, pardon.
— Dépêche-toi, on va rien voir !
— C’est rien, ne vous emballez pas, le type a juste chié une petite crotte…
— Oh. Ridicule.
— Oui, totalement. Attendons de voir ce que chient les autres.
— Ici ! J’ai fini ! Là, là ! Ohé !
— Allons voir !
— Je le connais, il est sûr ! Lui, il nous en aura chié une belle !
Un temps, tout le monde baisse la tête en silence vers l’étron tombé aux pieds d’un type fier comme Hercule, une main sur la hanche, l’autre levée au ciel en signe de victoire.
— INCROYABLE !
— FAN—TAS-TIQUE !
— J’en crois pas mes yeux !…
— Quoi ! quoi ! laissez-nous passer… Pardon, pardon !… Oh !… Je rêve.
— Elle est magnifique.
— Et mignonne avec ça. Elle tiendrait presque au creux de ma main.
— On dirait qu’elle n’est pas tombée sur le sol, mais qu’elle y a presque été déposée…
— Par la main de…
— Non, n’exagère pas… s’il te plaît.
— Pardon, pardon. C’est que… elle est vraiment très belle.
— Argh — Argh ! AH !
— C’était quoi ?
— Un autre ?!
— Oui !
— Allons voir, vite !
— Attends, attends, je peux plus avancer… Attends !
— Qu’est-ce qu’il t’arrive, t’as un problème ?
— J’ai… j’ai un truc…
— Quoi ? Quoi ?! Merde, explique-toi !
— J’ai… j’ai… j’ai…
— “Jéjéjé”… Détends-toi ! Qu’est-ce que tu as ?
— Je crois que j’ai envie de chier.
— Ah, non ! Pas maintenant ! T’abuses !
— Y aurait pas des toilettes dans le coin, je vais pas pouvoir me retenir…
— Ah non ! Non, non, non !… Ah voilà, c’est trop tard, maintenant… Et regarde, un autre vient de venir de déféquer, tu viens ?
— Mais je peux pas je te dis ! J’ai envie de chier ! Trouve-moi plutôt un endroit où je pourrais aller discrètement…
Il jette brièvement un coup d’œil à droite et à gauche.
— Oh, mais tu n’as qu’à faire là !
— T’y penses pas ! C’est indécent !
— Oh, ça va, c’est la nature…
— Oui, ben excuse-moi, mais j’ai besoin d’un peu d’intimité pour faire ça.
— Qu’est-ce que ça change, tout le monde a déjà les fesses à l’air, on y verra que du feu.
— Non ! Non ! C’est l’intention qui compte. Moi je sais que je fais réellement caca, je suis pas en spectacle en train d’inventer je ne sais quel prétexte pour qu’on me regarde…
— Tu te poses trop de questions, tu as envie ou pas ?
— OUI !
— Alors vas-y ! Je te couvre…
L’autre se soulage, discrètement, puis remonte son fute, l’air de rien.
— T’as fini ? Je te demande pas si tu t’es torché…
— Non, demande pas.
— Très bien, on peut continuer ?
— Oui, oui, je me sens mieux.
— Tiens, là, en voilà un autre qui est en train de finir !
Ils s’approchent, mais manifestement, c’était une fausse alerte. Puis ils entendent crier dans leur dos :
— Ici, vite, venez voir, c’est extraordinaire !
Tout le monde s’approche. Un étron magnifique repose sur le sol. Un étron trop honnête pour être vrai, trop beau pour être celui d’un homme.
— C’est merveilleux.
— Chut ! taisez-vous.
Tous chuchotent comme étourdis par le miracle.
— Qui a bien pu la faire ?
Un temps. Chacun réfléchit dans son coin. Puis tous les regards semblent se tourner d’un seul mouvement vers le ciel.
— Non…
— Vous… vous croyez réellement que…
— Je ne crois rien. Je constate.
— Voyons, mais qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi vous êtes agglutinés ici ?
— Regardez par vous-mêmes.
— Heu… quoi ? je vois pas.
— (Dis, c’est pas la tienne, celle-là ?… — Si, si)
— Regardez autour de vous : personne.
— C’est vrai. Nous avons tous notre pantalon.
— C’est un miracle !!! L’œuvre suprême !
— La preuve !
— Irré-fute-able !
— M’enfin, c’est une blague !
— Vos gueules, les sceptiques.
Peut-être parle-t-on trop.
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