Science, technologie, espace, climat

Pour mémoire : réponse à ce témoignage d’une personne devant porter le masque pour préserver sa santé, confrontée aux regards et à l’intolérance des autres :
Les conséquences de l’individualisme à l’occidentale. On a vu avec la pandémie (et plus encore aujourd’hui que plus personne n’en a rien à faire) en quoi la mentalité occidentale est problématique. En Asie, on pense d’abord aux autres : mettre un masque, c’est respecter l’autre.
Parler d’ailleurs des différences entre cet esprit occidental et asiatique, c’est souvent aussi se heurter à un racisme anti-asiatique, qui sera d’autant plus accepté que les Asiatiques, c’est lointain, on n’en a pas chez nous, et de toute façon leur mode de vie est différent. Ben oui, on prend soin des autres, et on n’aime pas trop les gens qui sortent de la norme. C’est vrai, mais que ce soit l’héritage d’une culture d’une sorte de piété filiale ou de conservatisme social, le résultat c’est qu’en cas de crise, ils se serrent les coudes.
Nous, on s’arrache les rouleaux de PQ et les masques quand il n’en a pas, et on l’arrache à son voisin quand il y en a trop et qu’on y voit un signe d’asservissement au pouvoir.
Et le problème des crises, c’est qu’en plus de ne rien apprendre de celles dont on sort à peine, c’est qu’elles se multiplient si on n’apprend pas à les déjouer. C’est exactement ce qu’on fait avec le réchauffement climatique.
C’est toujours à l’autre de faire le premier pas, parce que dans une vision individualiste du monde où le bien commun est accessoire, voire un défaut, ce ne sont pas aux collectivités d’émettre de nouvelles normes d’usages pour régler un problème, c’est au particulier. Même discours qu’avec la pandémie : c’est de la responsabilité de chacun. Avec l’idée que les riches de toute façon échapperont encore le temps de leur existence aux conséquences du réchauffement climatique, et que les pauvres n’ont qu’à prendre des douches moins souvent.
Nos enfants et petits-enfants, ce sont les fragiles de demain, ce sont eux qui devront subir les conséquences du réchauffement climatique, d’une société grippée, alors pourquoi s’emmerder à se restreindre à « porter un masque » aujourd’hui. Pour nous, tout va bien.
Même à la météo, on l’a dit : « le temps se gâte ». Ah ? Il va encore faire grand soleil avec pas une goutte de pluie ?… Ah, non, au contraire : le temps se gâte = il tourne à l’orage. L’inverse existe : le temps s’améliore = il fait beau (sic).
Le culte du bien-être personnel toujours. Et temporaire. On est littéralement dans le « l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». On sait que l’atterrissage, c’est surtout les générations suivantes qui vont se le prendre dans le pif. On sait qu’on a les moyens de réduire les dégâts à l’atterrissage, mais comme ce serait précipiter en quelque sorte notre chute en devant adopter des usages plus respectueux pour nos prochains (voisins ou prochains occupants sur la planète) et que ça limiterait nos libertés, on s’en tape.
Donc on en est là. On n’a pas réussi à s’en sortir ensemble face à une pandémie. Il n’y a aucune raison de penser qu’on fera mieux avec le réchauffement climatique.
Et ce n’est pas la faute des politiques : les politiques disent ce qu’on veut entendre. Ce n’est pas une question politique, mais une question culturelle, de mode de vie et de pensée. Le fait par exemple que la politique du zéro covid n’ait jamais été débattue est représentatif d’un manque de volonté de changer de mode de pensée. On ne prend pas soin des plus fragiles et on se fout du sort de la planète (et donc du devenir des générations futures) parce que c’est ce qu’on souhaite. C’est notre société qui est intrinsèquement égoïste. On la veut ainsi.
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