Hollandie

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Politique(s) & médias

Pour expliquer qu’un président élu avec un programme de gauche fasse une politique d’extrême-droite (pardon pour l’épouvantail), celui-ci rhétore :

Quand le monde change, il faut changer avec lui.

C’est beau.

Je résume, donc. Quand il dit que le monde change, je doute qu’il parle du changement climatique ou du non-respect des droits des réfugiés, mais des conséquences de la crise de 2008.

En 2008, la crise naît de financiers véreux, profitant du laxisme (idéologie parfois appelée libéralisme ou néolibéralisme) des régulateurs pour faire n’importe quoi (parfois qualifié d’escroquerie organisée et autorisée). Le monde, les marchés, l’économie, tout s’écroule, alors que selon les prévisionnistes (parfois appelés économistes) une telle catastrophe n’aurait jamais dû arriver.

Le monde, l’économie, toussa, est sauvé malgré lui par le petit peuple à qui on n’a pas demandé son avis (système politique parfois qualifié de démocratie représentative), et tout recommence comme en 40 (le CAC).

Et pis, le petit peuple, qui a compris la leçon, envoie un président au château avec son programme de gros gauchiste… et le gros gauchiste, nous explique, donc, tout le long de son mandat pourquoi, puisque le monde a changé, il faut mener une politique de droite extrême (parfois qualifiée d’extrême droite).

C’est l’histoire des quarante chèvres qui sautent de la falaise. Une première dérape, puis une seconde. Et une troisième croit comprendre qu’il faut sauter dans le vide, et une autre, puis encore une autre. À la fin, ne reste plus que deux chèvres qui ont eu le temps de cogiter en voyant leurs copines bêler dans le vide. La première dit à l’autre : « T’es sure qu’il faut sauter ? Ça va nous mener où cette histoire ? » Et l’autre répond : « Il faut toutes y passer, ma grande. Le monde change, le temps est aux chèvres sauteuses. Alors il faut sauter. » Et elles sautent.

Que le capitaine du Titanic décide de rester à bord, c’est son problème. Mais qu’il dise aux femmes et aux enfants, et aux autres, de rester près de lui, j’appelle ça un escroc de la pire espèce. De ceux qui n’auront jamais de compte à rendre à personne et qui sont toujours dans leur bon droit.

Tous pourris. Et je ne parle pas des politiques. Mais des autres, nous. « Pourris par ».

On s’est fait niquer une fois, pourquoi pas deux après tout ? Le feu ne peut pas brûler la main deux fois de suite…

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