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À la question de la difficulté de reformer en France, un commentateur explique qu’un homme politique élu doit profiter des premiers mois de son mandat pour « imposer ses vues ». Ainsi, si la « France » est dans la rue en ce 9 mars 2016, ce serait parce que Hollande serait resté inactif pendant cette période.
« Imposer ses vues », et cela, donc, juste après que les urnes ont parlé.
Et on parle encore de démocratie ?
Non pas que je sois un fou de démocratie, mais j’avais cru comprendre que c’était le système qui était le nôtre.
Et en fait, ce n’est pas ça. Le système se décrit lui-même presque comme une escroquerie, personne en a honte, et on vient ensuite s’étonner qu’il y ait une « crise de la démocratie ».
Qui la fait la démocratie ? Ceux qui votent « mal » ? Ou ceux pour qui le principe du système, c’est de proposer le « meilleur programme », autrement dit, la plus belle arnaque, pour gagner la course, et une fois au pouvoir… ne pas faire ce pour quoi on a été élu, et parfois, ou souvent, le contraire ?
Deux saloperies gangrènent la vie politique à notre époque. La stratégie et la communication. Les deux bouffent le « système » en le rabaissant à une course au pouvoir. Comment gagner le pouvoir, et comment le mieux faire gober au petit peuple qu’on ne fait pas autre chose.
Les gagnants sont toujours les escrocs. Et les courtisans, commentateurs, ne sont pas autre chose, parce qu’ils jouent le jeu en refusant de parler d’arnaque, d’escroquerie, de supercherie, de mensonge, et ne s’intéressent, comme « eux », qu’à la course au pouvoir.
Cette saloperie « politique », c’est l’élection de Miss France, en pire.
Oui. Tous pourris. Peut-on qualifier autrement des responsables qui une fois élus font le contraire de ce pour quoi ils ont été élus ? Est-ce que la politique a encore un sens ou est-ce que ce n’est qu’un jeu où seule compte la victoire pour ceux qui y participent ?
Parce que pour d’autres, non. Ce n’est pas un jeu.
Hollande aurait peur des « manif » ? Bien sûr. C’est la réalité qui vient gueuler à sa fenêtre. Quand la justice laisse traîner ces salopards mettre en place leurs escroqueries, ceux qui en sont victimes finissent, parfois, par gueuler.
« Mais nous, on sait ce qui est bon pour le pays. Le monde change ! »
Vous savez que dalle. Les escrocs n’ont aucune parole. La règle, c’est la démocratie. Ce n’est pas « ma » démocratie, ou la vôtre, c’est celle que nos « anciens » ont imaginée pour nous. Et vous, vous vous torchez avec. Si vous voulez changer de logiciel, faites-le, proposez-nous-le, arrêtez de véroler et de dénaturer ce que d’autres ont imaginé pour nous.
Qu’importe si le petit Français qui vote, et à qui on demande son avis, a raison ou non. Aucune raison en « démocratie ». Ce n’est ni une technocratie ni une sophocratie. C’est la démocratie. Celui qui vote, c’est celui qui décide. Or, quand il décide, on lui enfile le bras dans le derche. Ce n’est pas joli à voir. Et c’est ça la crise.
Celui qui est élu, qui représente la majorité, et qui décide « d’imposer ses vues » est un escroc.
Et l’escroc a inventé une expression pour légitimer son arnaque : « faire preuve de courage politique ».
Autrement dit : je vous arnaque, mais c’est pour votre bien.
On manie aussi très bien l’aphorisme pour justifier l’escroquerie : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».
La politique, vue par ceux qui la font (ou la défont), c’est donc de faire des « promesses », pour gagner des voix, et ne jamais les tenir… puisque ce ne sont que des promesses. Et celui qui s’y laisserait prendre ne serait qu’un naïf, qu’un « croyant ». On ne se fait jamais berner que par des escrocs, c’est vrai. Et les honnêtes qui ne joueraient pas le jeu des surenchères « promessethiques » n’auraient aucune chance de se faire entendre. Vive le cynisme.
En démocratie, on coule ensemble, pas à cause de certains aristocrates qui décident, et pensent savoir, pour les autres.
Le monde ne change pas. Il a changé. Et il est géré par des escrocs et des imposteurs. Des joueurs et des poètes.
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