Solo: A Star Wars Story, Ron Howard (2018)

Solo: A Star Wars Story

Note : 3.5 sur 5.

Solo: A Star Wars Story

Année : 2018

Réalisation : Ron Howard

Avec : Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Thandie Newton

J’ai l’impression d’être le seul à aimer ce film, et j’avoue que ça me fait bien rire. Je m’attendais au pire film depuis… il y a très longtemps, et passé le choc des premières minutes ridicules, une fois accepté que ce jeune Solo n’avait en réalité pas grand-chose en commun avec le charisme de Harrison Ford et semblait semblé même être le fils caché de Luke, une fois encore accepté l’actrice tout aussi embarrassante choisie pour le rôle féminin principal, eh bien, le film compte pas mal de jolies trouvailles qui ne font pas que satisfaire les fans en leur montrant pêle-mêle (et il faut bien l’avouer assez peu de vraisemblance) l’origine de nombre d’éléments iconiques et parfois accessoires vus dans la trilogie initiale.

Ainsi, l’aspect politique est plutôt bien amorcé (avec, d’une certaine manière, la naissance d’une frange probable de la rébellion future) ; les revirements incessants ont tout leur sens dans un tel milieu de bandits. Je me doute que certains spectateurs doivent trouver cette ronohouarderie risible, mais le film joue clairement sur la note humoristique, et je ne pense sincèrement pas que ça rende le film plus involontairement risible ; ça en fait surtout un film qui joue totalement cette carte de la fantaisie comme Star Wars l’avait au fond toujours fait. Et si on ne met pas soixante twists et filouteries dans un film sur un chasseur de prime comme Han Solo, on ne le fait jamais. En faisant un film sur Solo, on sait que les jedis ne seront pas présents (ou peu, loin de sa portée) parce qu’on sait que dans la trilogie initiale, c’est affirmé clairement que le Corellien n’avait jamais rencontré encore, dans son monde bien à lui (celui des hors-la-loi), de tels personnages, tout aussi étrange que cela puisse paraître à la vue de la première trilogie. C’est donc l’occasion, et l’obligation, de montrer autre chose. Et franchement, voir un film Star Wars oublier totalement pour une fois la magie pour se concentrer sur d’autres aspects plus « western » et « gangster », tout en s’exemptant enfin des gégécadrabrammesseries, c’est pour le moins rafraîchissant.

Le film est de plus assez dense, pas si laid en dehors des premières séquences ratées (ou traumatisantes) et des autres dans le repère du chef de l’Aube chéplukoi, et si pour le charisme et la tonalité (malgré l’humour) un peu renfermée de Solo on repassera, cet humour, parfois maladroit et gaffeur, plein d’arrogance attachante, eh bien, je le trouve très bien rendu ici.

Bref, on a le droit d’aimer, j’espère — ou d’être agréablement surpris.


 
Solo: A Star Wars Story, Ron Howard 2018 | Lucasfilm, Walt Disney Pictures, Allison Shearmur Productions

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Star Wars, petite anatomie du mythe

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