Interprétation de l’histoire du cinéma et Louise Brooks

 

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Louise Brooks dans Loulou, Georg Wilhelm Pabst (1929) | Nero-Film AG

Louise Brooks ? Il doit y avoir des centaines d’actrices du muet qui valent le détour et ce serait embarrassant de passer à côté parce qu’elles n’ont pas « passé le cut » de l’histoire. En fait, il semblerait que la Louise Brooks soit surtout une invention de la critique française des années 50. Il y avait à l’époque des vedettes à la fois plus renommées et respectées pour leur travail. C’est amusant de voir comment on réinterprète une époque plusieurs décennies plus tard… Pour ne prendre l’exemple que de ma chouchoute, Marion Davies, c’est à peine si on se rappelle de son nom, et quand on voit de qui on parle on fait « hum oui, celle qui apparaît dans Citizen Kane, la femme de Hearst… » Welles l’a rhabillée pour trois siècles. On peut aussi citer Clara Bow qui représentait sans doute plus l’image de la femme moderne à l’époque.

Et ça vaut aussi pour les réalisateurs. Hawks, comme Vidor, Lang, von Sternberg, Lubitsch ou Ford, ils ont très bien effectué le passage du muet au parlant et s’ils sont autant considérés aujourd’hui, en dehors de leur talent certain, c’est bien parce que les critiques des années 50 pouvaient encore voir leurs films et recherchaient en priorité à se référer (et voir) à leurs films muets plutôt qu’à ceux des réalisateurs d’une autre génération ayant cessé de réaliser des films quelques poignées d’années plus tôt.

Pour certains cinéastes, ça a un sens de se farcir toute une filmo, mais les réalisateurs de l’âge d’or, les « grands classiques » ne sont pas forcément ceux chez qui on trouvera plus volontiers cette fameuse notion d’auteur prisée par on ne sait qui. C’est souvent la certitude, c’est vrai, d’un savoir-faire, mais c’est tout autant à mettre au crédit d’un studio, d’un scénariste, et des stars qui composent ces films (encore plus à Hollywood que dans tout autre système où les acteurs sont traités autrement que comme des vaches sacrées).

Mais Louise Brooks, c’est bien aussi. Elle représente bien l’insolence et l’indépendance des citadines de l’époque. Il n’y a rien de glamour en elle, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’usage de sa figure dans à peu près tout ce qui concerne le muet ; au contraire, c’est l’humour, l’insolence et aussi cette manière de laisser à distance les autres qui fait son petit charme (et ça semble très répandu à l’époque).


 

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