Échec scolaire et « constante macabre ».

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Éducation

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Je viens d’en apprendre une bonne… On sait tous que le système de notation (sur 20) est bien pourri pour l’avoir expérimenté. Au lieu d’encourager l’élève à travailler, la note porte un jugement de valeur sur son travail et par extension sur l’individu. Système qui a pour conséquence de mettre sur la touche un certain nombre d’élèves « mal notés », qui ainsi mal noté ne voient pas l’intérêt de travailler plus vu qu’ils ne sont jamais récompensés pour ce travail. Maintenant, le fait qu’on organise dans le milieu scolaire l’échec scolaire de certains en les notant (et donc derrière de juger leur travail et non spécifiquement évaluer des connaissances spécifiques ou juste récompenser un travail quand il est effectué mais qu’il comporte certaines lacunes), c’est une chose, mais j’ai appris que consciemment ou inconsciemment les professeurs jugeaient mal un certain pourcentage (un tiers semble-t-il) d’élèves dans une classe. C’est ce qu’un professeur appelle « la constante macabre ».

Donc en gros, imaginons une classe d’excellents éléments, avec des connaissances sûres, un travail soigné et volontaire, bah il faudra toujours dégager (le terme est approprié…) un certain pourcentage de mauvaises notes pour que la notation générale, moyenne de la classe soit crédible. Il faut avoir une moyenne de dix… quand bien sûr la moyenne d’une telle classe « d’élite » serait plus autour de 15.

Le résultat c’est quoi ? C’est qu’on fabrique de l’injustice et de l’échec scolaire. Et même au-delà de ça, on crée toute une mentalité « à la française » basée sur l’échec, la punition. Y a pas à chercher bien loin pourquoi les Français sont râleurs…^^

Et si je viens là pour parler de ce truc tordu et vicieux, c’est bien sûr pour râler comme je sais bien le faire^^ mais également pour crier haut et fort que oui je suis une victime de « la constante macabre » ! Pourquoi alors que je pense m’être toujours intéressé au monde, j’ai toujours refusé de me laisser enseigner des choses dans ce cadre scolaire ? Je pense pas avoir été particulièrement idiot, ni même avoir montré une grosse mauvaise volonté, seulement il était clair pour moi que dès que je faisais un effort ou que je montrais un intérêt pour une discipline, le plus souvent cet intérêt n’était jamais récompensé… et donc qu’au bout d’un moment je lâchais l’affaire et m’intéressait à autre chose… chez moi, dans mon coin. L’école a été pour moi une perte de temps, parce que tout le temps que j’y passais, c’était du temps perdu… à ne pas apprendre, à ne pas m’intéresser au monde. Un comble.

Alors comment on en est arrivé là ? Je commence à comprendre avec cette « constante macabre »… Diagnostiqué assez tôt comme dyslexique en primaire, j’ai été victime de ce handicap dès le début, jugeant mon travail, mes copies en fonction de mes difficultés naturelles en orthographe et non en fonction du contenu, de mon intérêt, de mes efforts, voire et je pense que c’est encore plus grave, de mes connaissances. Il a été facile pour les enseignants à cause de cet handicap de me balancer dans le tiers misérable de la classe, ne tenant jamais compte réellement de ma dyslexie dans mon travail (ce serait un peu comme punir un élève muet parce qu’il ne répond pas à une question posée par son professeur), et encore plus facile les années suivantes durant toute ma scolarité, facile pour mes professeurs de suivre la voie qui m’était tracée : peu importait ce que le petit limaçon faisait, si ses précédents professeurs l’avaient mis parmi les mauvais élèves (hou parmi les “méchants” on dirait presque, c’est maâhl…) c’est qu’il devait bien y avoir une raison, donc on se foulait pas, je rentrais direct dans le quota de mauvais élèves… Je comprends mieux comment pourquoi à chaque nouvelle discipline rencontrée comme l’espagnol ou la philo, j’étais au début très enthousiaste de découvrir un monde nouveau, et au bout de quelques semaines, après les premières évaluations, j’arrêtais de m’y intéresser, vu que mon intérêt n’était jamais récompensé… Il fallait des mauvais élèves, des mauvaises notes pour qu’il y ait une constante macabre, une crédibilité générale des notes dans la classe, ça tombait sur moi. (Peut-être aussi que j’étais moins doué que les autres, bien que j’en doute…, mais dans ce cas, le problème c’est la “productivité” de l’enseignement qui casse tout net l’enthousiasme de « mauvais élèves » en les mettant dans un coin et en leur faisant bien sentir qu’ils sont de la merde et que ça sert à rien qu’ils se bougent le cul, vu qu’ils n’arriveront jamais à rien…)

Voilà comment je me rappelle avoir parfois travaillé comme un malade sur des devoirs dont le sujet me plaisait et comment je me disais presque au final qu’on ne m’y reprendra plus à m’intéresser pour un de leur truc, suite à une note cata… Je me rappelle par exemple un devoir sans doute un peu bâclé et bourré de fautes dont le sujet était un poème de Verlaine. Une trentaine de pages pour disséquer ce malheureux machin pour au final ne pas être récompensé ou encouragé. Si c’était si mauvais que ça, il aurait fallu reconnaître au moins l’enthousiasme, l’envie, et identifier les lacunes et faire un suivi de ces problèmes dans le temps… On donne confiance ainsi à l’élève, on lui montre de l’intérêt, on reconnaît ses efforts, son travail… Là j’étais qu’une merde, un con, qui avait mal soigné son travail… À côté mon pote n’avait fait qu’une page et demi, n’avait aucun intérêt pour l’œuvre qu’il devait commenter et il avait deux fois ma note. La pédagogie, c’est pas une question de bien ou de mal, mais de justice surtout, mais dans le sens “juste”. Donc pendant toute ma vie de petit écolier, j’ai eu droit à des « trop confus » dans la marge et à des « soigne ton orthographe ». Bah ok, t’es professeur non ? tu m’expliques comment faire pour arriver à ordonner mes idées, éviter ces putains de parenthèses ?! Que dalle, il faut croire qu’il ne faut pas trop porter attention au « tiers macabre » de peur que les autres élèves de la classe se rendent comptent qu’ils ne sont pas si idiots que ça… Si je redis parfois dix fois la même chose différemment entrecoupé de parenthèses, bref si c’est le bordel quand on me lit, vous pouvez remercier ces chers professeurs qui ne savent qu’enlever des points à chaque faute ou remarque en rouge dans la marge mais qui finalement nous apprennent rien. L’important ce n’était pas les connaissances, mais la manière de les présenter comme eux ils voulaient (ils doivent pas aimer les nuances ou les argumentations hésitantes…) et donc s’il faut remplir un quota de mauvais élève dans la classe. Les professeurs sont des juges qui semblent dire sans cesse « nul n’est censé ignorer la loi »… Bah ok tu me rappelles qui est censé nous l’apprendre ?! Il faudrait plus de pédagogues et moins de juges.

Parce que la réalité, c’est que si j’ai toujours été un mauvais élève (selon leur critère), je pense avoir été le plus souvent dans d’excellentes classes. On n’y trouvait pas forcément de gros travailleurs, mais il n’y a jamais eu d’élément perturbateurs (sauf moi quand je me faisais vraiment suer…) et surtout on était tous assez curieux. Forcément, j’imagine qu’avec des théâtreux, on n’est plus intéressé par les choses bien que plus flemmards^^. C’est vrai aussi qu’on hérite des meilleurs professeurs qui veulent avoir ces petits monstres pseudo intello que sont les théâtreux. Mais « bons professeurs » ne veut pas dire non plus qu’ils vont cesser avec cette pratique honteuse de notation et surtout de cartographie macabre de la classe… Comment expliquer sinon que tous les ans pendant dix ans les professeurs proposaient le redoublement à mes parents et que tous les ans je continuais mon chemin l’air de rien… Si j’avais tant de lacunes, elles auraient dû s’accumuler au fil du temps, surtout que plus ça allait moins je travaillais, vu que par expérience, je savais que ça servait à rien (jusqu’au bac où un prof m’a enfermé deux jours dans sa bibliothèque au fond de son jardin pour réviser — quoi, deux jours, c’est énorme !^^ — et qu’au final à l’examen on tombe sur quelque chose de totalement imprévu), et donc j’aurais dû être une grosse merde arrivé en terminal, sans avoir jamais travaillé, ou un peu quand le sujet m’intéressait (mais sans succès comme je l’ai dit… donc sans suite) ; et donc m’éclater au bac.

Mais le problème de ces techniques de notation et de discrimination, c’était pas finalement le bac. Tout le monde peut l’avoir le bac… Le problème, c’est le regard qu’on a sur soi-même et la volonté par la suite de continuer ou pas. Comment vouloir continuer ses études à la fac quand on n’y est pas obligé (oui pour moi l’école c’était une prison, c’est obligatoire quoi, un peu comme avoir le bac, c’est un peu aussi socialement obligatoire — le minimum), on n’est pas maso, on n’y va pas. Pourquoi continuer à suivre toutes les étapes en nous entendant dire qu’on est que de la merde et qu’on vaut rien, alors que les faits nous disent le contraire ?… (si vous le faites passer il sera en grande difficulté, il aura trop de lacunes… mon cul oui, on les entend souvent parler de “lacunes” sans les identifier… si l’école doit apporter un certain nombre de connaissances, j’étais en plus loin d’être le plus ignare… donc je les emmerde ! — Et en parlant de connaissance, ils peuvent faire les beaux… j’avais une prof de français en terminale qui se vantait de ne pas regarder Question pour un champion parce que c’était trop facile pour elle… Et un jour elle me dit ne pas savoir qu’il y avait Renoir père le peintre et Renoir fils le cinéaste… Ils sont comme tout le monde, y a des ignares et des cons partout et ils profitent de leur situation pour se la raconter… ça doit être le plus frappant au lycée où on se retrouve avec des professeurs pas assez “bons” pour être professeurs d’université et où bah leurs connaissances se retrouvent confrontées à de jeunes adultes qui commencent à connaître un certain nombre de trucs… donc parfois le côté « maître-élève » qu’il devrait y avoir vole en éclat : pour avoir envie d’apprendre, il faut encore avoir l’impression que son maître en sait largement plus que vous ; parfois même c’est juste une question d’autorité pour aimer apprendre sous les ordres d’un maître… mais quand tous les profs aujourd’hui n’ont plus aucune autorité on devient insolent en classe parce qu’on n’accepte pas leur manque d’autorité et on passe notre temps à les mettre à l’épreuve… Comment avoir du respect par exemple pour un professeur qui vous saque avec des notes et des commentaires assassins sur vos copies et vient vous voir comme une midinette dans les coulisses du théâtre pour vous dire à quel point elle est contente de voir « qu’enfin » elle peut voir qu’on est doué à quelque chose… Bah t’aka pas me mettre direct dans la « constante macabre », peut-être alors que j’aurais fait des efforts et montré plus d’intérêt dans tes cours chiant à mourir). S’il y a tant d’étudiants qui quittent la fac la première année, les raisons sont peut-être dans ce système de notation dévalorisant qui créé de l’injustice en stigmatisant les “mauvais” élèves et en en créant d’autres de toute pièce.

Merci au système scolaire de créer autant d’injustice et de favoriser la culture de l’échec, ça forge toute une mentalité « à la française ». Je préfère encore la confiance béate des Américains quand ils disent que leurs enfants sont bons, voire comme ils disent souvent en confondant un peu tout : “intelligents”. Quand je suis allé dans une famille pour l’été là-bas, c’était une fierté pour les parents de me dire que leurs enfants avec que des A(s). « What about you ?! »… « Oh you know the French system is kind of weird… If you have B(s) it’s ok… » « hum, C-… Ok D… Don’t look me like that ! Ok… E… PLUS… Don’t you know the French death constant ?! » « Constant Who ?! »

Au moins, on a des choses à dire. On fait plus de progrès en anglais quand il faut expliquer pourquoi on a un E, que dire simplement que bien sûr on a que des As. (Les As c’est bien pour eux pour jouer au poker, mais en France, on joue au tarot, et la meilleure chose qu’on puisse faire c’est s’excuser).

L’échec il est aussi significatif à la fac. Questionnement personnel ou pas, on devrait pouvoir être accueilli à l’université avec nos problèmes et nos incertitudes, au lieu de ça on entend le truc direct « y a trop de monde, c’est invivable en début d’année mais au bout de quelques semaines il y aura déjà moins de personne »… Soit disant les plus sérieux resteront… Bah non, c’est pas les plus sérieux, ce sont ceux qui s’adaptent le mieux. Moi j’y suis resté deux jours, j’ai pas encaissé « l’impersonnalisation » de la fac. J’avais de compte à rendre à personne, donc je me suis barré quand on m’a suggéré de partir. C’est trop facile et surtout on est poussé à ça.

Si les cours étaient seulement plus chers, ça responsabiliserait les étudiants, ils réfléchiraient sans doute plusieurs fois avant de s’inscrire. Il y a des bourses sinon pour ceux qui ne pourraient pas se le permettre, on peut aussi faire des prêts à 0 % pour les étudiants… Parce que là, on s’inscrit n’importe où, le plus souvent parce qu’on est mal orienté ou parfois parce qu’on ne sait pas quoi faire, et dès qu’on voit que ce n’est pas conforme à ce qu’on attendait, on se barre. Il y a la solution des campus aussi. Un lieu plus fermé qu’une fac où là c’est le moulin : tu entres, tu pourrais être n’importe qui, donc au final, tu deviens n’importe qui, et tu te casses en devenant personne.

Je ne vois pas de différence entre un gamin qui fait l’école buissonnière à 15 ans et à qui on demande des comptes parce qu’il est mineur et que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, et un étudiant un peu perdu, mais aussi lâché par le système, qui parce qu’il est perdu décide de laisser tomber avec aucun diplôme en poche. Les études, ce n’est pas seulement un droit. On devrait avoir le devoir de rendre des comptes à la société qui tant a dépensé depuis qu’on est à la maternelle. Parce que le tout ça pour ça, quinze ans dans le système scolaire pour finir par un « casse-toi t’es libre de le faire, vu que t’es un adulte responsable », c’est un peu irresponsable de la part de la société. Il n’est pas question d’interdire aux étudiants de lâcher son cursus, mais qu’au moins on lui envoie le signal qu’on sait qu’il renonce ou qu’il a des doutes, et alors on lui donne rendez vous avec un conseiller d’orientation ou tout autre personne du système pour connaître ses problèmes et ses doutes. Les mecs sont lâchés dans la nature, ça inquiète personne, on le pousse même parce qu’on nous fait comprendre qu’il y a trop de monde et que tout le monde n’a pas forcément sa place. Moi je suis tombé dans une branche, mal orienté, il y avait du monde de trop, j’ai pris ça pour moi quand un professeur m’a demandé de partir le deuxième jour, et j’ai dit : « OK c’est moi, donc je me casse, vous êtes plus légitimes que moi ». La sortie du cursus si elle est décidée par l’élève doit être notifiée symboliquement par un rendez-vous physique avec un conseiller. S’il ne vient pas au rendez-vous bah il est toujours considéré comme faisant parti des élèves et comme au collège on doit rendre des comptes. Là, on est adulte, mais signer dans une université, ça devrait être comme un contrat : tu viens pas, tu donnes aucune explication ? OK bah t’as une amende. L’enseignement public, la fac, c’est pas un moulin. Et ça il faut le faire comprendre à l’étudiant. Quand aujourd’hui, le message qu’on lui envoie c’est tout le contraire. Autre solution, faire en sorte que chaque étudiant dès son inscription, soit parrainé par un élève de seconde année au moins. Dès le départ au moins, on prend contact avec le cœur de l’université, ses élèves. Au moins quand on décide de quitter, ce n’est pas seulement que la fac, mais la fac et au moins un élève.

Bref, c’est con, mais c’est tellement facile de trouver des solutions pour ces trucs ; le problème, c’est de les mettre en application… Le mammouth, son problème c’est pas qu’il est trop gras, c’est qu’il est déjà mort depuis belle lurette.


Supplément

Décembre 2022. Réponse à l’émission La science CQFD sur la désaffection des mathématiques :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/education-echec-et-maths-3258879

Je reprends la comparaison faite avec le sport. La principale raison de la désaffection des mathématiques (mais pas que), c’est la volonté d’identifier chaque élève à des « bons » et des « mauvais » élèves dès le CP.

Imaginez un exercice de saut en longueur. C’est amusant, le but, c’est d’abord de comprendre les règles qui encadrent le saut, puis on apprend quelques astuces pour mieux sauter. Et puis, chacun saute à tour de rôle, et immédiatement après, on attribue à chaque sauteur des qualités : les « bons sauteurs » et les « mauvais sauteurs ».

Vous avez raté votre saut, tant mieux, vous serez identifié toute votre scolarité à un mauvais sauteur et on vous expliquera sans cesse que vous n’avez pas compris « les bases du saut » sans jamais vous les expliquer.

Vous êtes plus grand que les autres pour votre âge, votre saut a été en conséquence meilleur que celui des autres alors même que vous n’avez pas plus ou mieux compris les « règles » que vos camarades, et on vous attribuera l’étiquette de « bon sauteur ».

Bien sûr, on ne manquera pas de faire comprendre que le saut en longueur est une affaire de garçons et que les filles ont pour se rattraper la corde à sauter qui n’est pas au programme.

Un peu comme nombre de disciplines, le désamour des mathématiques vient de cette volonté macabre (certains parlent de « constante macabre ») à attribuer des « notes » ou des qualités à des élèves. Là, les « bons » à qui on donnera invariablement les bonnes notes parce qu’ils ont eu la chance de maîtriser avant les autres les « gestes mentaux » (je reprends l’expression utilisée dans l’émission) que personne ne prend le temps d’expliquer aux élèves. Ici, les « mauvais » à qui on associe ainsi n’importe quelle discipline à une forme de nullité ou de bêtise qui leur serait propre. L’un aurait littéralement mordu la première marche du saut en longueur qu’est la scolarité, et apprendre sera pendant tout ce temps pour lui synonyme de stigmatisation de ses capacités ou de sa motivation.

Je n’ai jamais entendu les professeurs parler de « bases » (en parlant de manques) sans jamais les définir. Quand on vous rappelle sans cesse que vous ne comprenez pas sans vous expliquer, on comprend vite qu’on se fout de votre gueule. Et que la base en question, c’est surtout

d’avoir à définir dès les premiers âges des étiquettes, des stéréotypes pas seulement de genre mais de capacité ou de motivation propres à chacun des élèves. Et il est triste que pendant longtemps alors, le seul rapport qu’ont certains élèves avec une forme de mathématiques compréhensible, c’est la note que l’on affiche ostensiblement sur leurs copies afin de stigmatiser ses capacités propres.

Quand on vous rabâche que vous êtes nuls en saut en longueur que vous trouviez pourtant jusque-là amusant, vous rechignez à sauter et à apprendre à mieux sauter.

La scolarité est pour cela une merveilleuse machine à perdre, à fabriquer de l’échec et de la mésestime de soi. Les premiers responsables de ces échecs, ce ne sont pas les élèves comme on leur rabâche sans cesse, mais bien un système qui veut voir perdurer une décomposition artificielle et stigmatisante de bons et de mauvais élèves.

 

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