The Glass Shield, Charles Burnett (1994)

Police blues

The Glass Shield

Note : 3.5 sur 5.

Année : 1994

Réalisation : Charles Burnett

Avec : Michael Boatman, Lori Petty, Ice Cube

Ce n’est évidemment pas un chef-d’œuvre. Les films de cette époque (début des 90) paraissent un peu périmés. Il faudra attendre une ou deux décennies avant de pouvoir y goûter à nouveau avec un plaisir. Mais, ça vaut le détour — tout de même.

Un jeune flic noir commence son boulot dans un commissariat plein de Blancs racistes. Il essaie de faire sa place, mais généralement, chez des types comme ça le racisme n’est pas la seule « vertu ». Le problème, c’est que le flic est un peu crétin parce qu’il veut se faire accepter par ses pairs, donc quand un flic lui demande de le couvrir et de modifier légèrement la réalité, il le fait sans fléchir. Il se pose d’autant moins de questions qu’il est persuadé de prendre la bonne décision puisque c’est la seule manière d’inculper un type.

Malheureusement, il déchante très vite et se rend compte qu’il a fait une connerie. Aidé de l’autre mal aimé du commissariat (une femme juive), il va mener une enquête interne. Dans la plus pure tradition du petit qui fourre ses mains là où les grands ne veulent pas qu’il y vienne mettre ses pattes…

Le développement ensuite du canevas n’est pas transcendant. Mais on comprend mieux vers la fin. Les événements sortent des clous, des règles, des codes de ce type de film… Normal, c’est une histoire vraie. On pose son pop-corn et on remet son cerveau sur on. C’est la fin surtout qui fait réfléchir… Je peux la dévoiler. En fait, tous les salauds corrompus et violents du commissariat s’en sortent sans dommage, et seul lui, le flic noir, perd son job, doit même faire face à la justice (c’est suggérer je crois à la fin, ça se termine un peu brusquement) pour un faux témoignage alors que celui qui lui avait demandé de mentir n’a rien eu… en échange de cette information… Plus kafkaïen, plus injuste, plus absurde, tu meurs.

Ça ne casse donc pas la baraque, surtout au niveau de la mise en scène. C’est très conformiste, très sage, très premier de la classe : propre, bien fait, mais sans véritable chair, sans cœur… Reste le sujet, qui rien qu’à lui seul mérite qu’on regarde le film.


The Glass Shield, Charles Burnett (1994) | CiBy 2000, Miramax


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