Je ne suis pas fan des derniers films de Ken Loach… J’ai tellement aimé les premiers, comme Poor Cow, Kes ou Family Life, que j’ai du mal avec ces films d’époque ou trop ouvertement politiques. Pour moi, Loach, c’est le cinéma de la laboritude. J’ai exactement la même impression que pour Land and Freedom. Le même film ou presque, seuls l’époque et le lieu changent. Loach est un cinéaste descriptif et de la distanciation. On était ému dans ses films naturalistes parce qu’il n’en rajoutait pas dans le mélo, il évitait l’explicatif et le ton sur ton. Or là pour des grandes fresques politiques, ça manque au contraire d’ampleur, et c’est normal, Ken Loach n’est pas David Lean. Avec des histoires comme celle-ci, quand on développe plusieurs aspects d’un personnage dont l’histoire d’amour au milieu de la guerre civile, on est obligé d’en faire plus que nécessaire. Résultat des courses, c’est un peu trop carré, trop froid, on ne s’identifie pas assez aux personnages (l’acteur d’ailleurs est antipathique). Loach reste dans son style mais avec des scénarios comme ça, ça ne marche pas tout à fait.
Je préférerais qu’il revienne à plus de simplicité, plus près du quotidien, plus près des hommes (et des femmes en particulier). Reviens Kenny, tu as les mêmes à la maison.