Henry Hathaway

Henry Hathaway

crédit Henry Hathaway
Classement :

10/10

9/10

  • L’Attaque de la malle-poste 

8/10

  • Cinq Cartes à abattre 

7/10

  • Appelez Nord 777 
  • Le Carrefour de la mort
  • 100 Dollars pour un shérif
  • Niagara
  • Le Jardin du diable
  • 13 Rue Madeleine
  • La Maison de la 92e rue
  • Courrier diplomatique (1952)

6/10

  • Peter Ibbetson
  • Quatorze Heure
  • L’Impasse tragique
  • La Conquête de l’Ouest
  • Le Renard du désert
  • La Fureur de hommes
  • Prince Vaillant
  • Le Plus Grand Cirque du monde

5/10

  • Nevada Smith
  • La Rose noire

4/10

  • Les Quatre Fils de Katie Elder

3/10

Films commentés (articles) :

 

Simples notes : 

Courrier diplomatique (1952)

Scénario à ranger du côté des récits d’espionnage extravagants, voire abracadabrantesques.  On est juste après L’Attaque de la malle-poste où déjà Hathaway cassait les codes du genre (le western). S’il fallait choisir, je miserais plutôt ici sur des scénaristes ayant un peu abusés des psychotropes. On pourrait être dans Hitchcock ou un film d’espionnage et d’action contemporain : Tyrone Power est un chargé d’ambassade à qui on demande de retrouver une ancienne connaissance, ce qui le poussera malgré lui à jouer les espions. Meurtre dans un train, femme fatale, bonde lumineuse en pleine quête de rédemption émancipatrice en expiant sa soviétitude en passant à l’Ouest, militaires pas très finauds une fois mêlés à des affaires d’espionnage, et bien sûr, monsieur tout le monde qui se découvre une âme de patriote et des aptitudes insoupçonnées en boxe et acrobaties diverses.

Il n’y a donc pas grand-chose qui va dans l’histoire (la prime au comique, parfait imitateur de Bette Davis, qui reproduit au téléphone la voix d’un responsable militaire ou à un Macguffin retrouvé sur le tard après un concours de circonstances digne des vieux serials d’espionnage), mais finalement, on y prend beaucoup de plaisir, parce que ça voyage beaucoup (en train notamment, et quoi de mieux que le train pour un bon thriller), les péripéties (souvent idiotes sans tomber non plus dans de la pure série B) s’enchainent comme il faut, et surtout on y retrouve une brochette d’acteurs phénoménaux. On aperçoit en hommes de main des rouges Charles Bronson et Albert Salmi à ce qu’il semble (génial dans Les Frères Karamazov, mais il n’est pas crédité ici), puis avec des petits rôles dialogués Lee Marvin et surtout Karl Malden (un an après sa performance dans Un tramway nommé désir et dans un rôle ici d’abruti qu’il arrive comme d’habitude à rendre sympathique. À côté de Tyrone Power, il faut surtout profiter du génie, du charme, de l’ironie de Patricia Neal, parfaite en femme fatale spécialiste des insinuations et du double-jeu. Il n’y a guère que le personnage de Tyrone Power qui ne la voit pas venir gros comme une maison, son personnage est mal ficelé, mais elle se régale (et nous avec) dans un personnage qui se colle aux guêtres de Power comme une chatte aux chevilles de son maître. Elle a déjà tourné dans Le Rebelle et sort de Le Jour où la Terre s’arrêta…, comme pour tous les autes acteurs (en dehors des premiers cités qui ne font que des apparitions), ils sont déjà des stars, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’une grosse production, et si on considère les défauts du film toujours à flirter avec la série B, on pourrait trouver le film décevant, mais mon amour pour ces acteurs me perdra. Voir Patricia Neal et Karl Malden dans un film, c’est déjà plus de la moitié du plaisir qu’on peut espérer quand on est cinéphile.