Accointances cinéphiles

Cinéma en pâté d’articles   

SUJETS, AVIS & DÉBATS   

Les supposés accords de “notes”. S’accorder sur une note sur un film ou un type de film, c’est comme un problème mathématique écrit avec de l’encre sympathique. Le problème est un leurre : on peut arriver à un résultat similaire avec un processus différent. Ce qui compte, ce n’est pas le résultat, mais ce qu’il y a écrit en encre sympathique et que chacun fait semblant de ne jamais savoir être caché. La solution, la vraie, c’est celle qui révélera l’encre alors invisible, c’est celle qui dissimulait alors le même résultat à tous les problèmes cinéphiliques du monde : « la solution, le problème et le résultat, tout ça à la fois, c’est toi ». Sortons donc le révélateur et soyons conscients que ce n’est ni la note ni l’accord qui compte, mais bien de se servir de ces indicateurs comme vecteur pour comparer qui on est et ce qu’on a à l’intérieur de soi.

Il est probable que lorsque l’on soumet un avis plus développé, celui-ci soit toujours mal formulé ou mal identifié. Traduire ses impressions sur un film, c’est les trahir. On cherche des raisons, on a le “résultat” et on tente après-coup d’en trouver la solution quand bien souvent, ce n’est qu’un cumul de plusieurs éléments d’un film, d’une alchimie sympathique sans révélateur pour la laisser voir, la soustraction aussi de tous les autres défauts habituels que l’on trouve ailleurs et qui n’y sont pas.

Donc, comparer ses goûts et appréciations, c’est un peu comme voir deux ivrognes égarés sur un même chemin la nuit : on se percute, on échange des hoquets, on demande son chemin, on tâtonne ensemble, parfois on suit la lumière d’un lampadaire qu’on voit au loin, et une fois en dessous, on pense que c’était le seul chemin du retour possible alors que bien d’autres voies nous seraient apparues si ce n’avait pas été la nuit et si on n’était pas bourrés.

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