Entre nous
Quand le silence noie nos jours d’un brouillard dense
Que la nuit-même se fait l’écho de cette absence,
C’est qu’il est temps, peut-être, de changer de pied et
D’enjamber ces mystérieux obstacles dressés
Entre nous.
Tuons l’espace qui nous sépare :
Pour qu’enfin réponse se fasse, c’est la plume
Qu’il faut prendre. Grattons la nuit de ce dard
Vagabond, agitons ces étoiles de brume
Et entre nous,
Jetons une mer de papier.
Bientôt ruissellera du haut de ce pied nu
De nouvelles perspectives longtemps tenues ;
Mille cupides dons se dresseront, charmés,
Entre nous ;
Et si ces mots s’adressent à « vous »,
Sache, ***, que cela ne tient qu’à toi
Que ces dernières rimes s’accordent dans la joie
Entre nous.
C’est toi qui as la main. Fais en sorte
Que point elle ne me gifle. — En feuille morte,
Remonte-la plutôt jusqu’à ta bouche
Afin que vers ton cœur, le mien y conclue,
Pas encore rassasié et à bout de souffle,
Un baiser.