My Sassy Girl, Kwak Jae-yong (2001)

L’Amour vache

My Sassy Girl

Note : 4.5 sur 5.

Titre original : Yeopgijeogin geunyeo

Année : 2001

Réalisation : Kwak Jae-young

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J’avoue, je suis tout émoustillé par ce film.

On navigue entre la comédie sentimentale et le burlesque. Il y a dans le film deux parties bien distinctes. L’une traditionnelle où on nous raconte l’histoire de deux personnages qui vont finir par se rencontrer, s’accepter, et la seconde nous montre ce qu’on voit rarement : l’après. Un peu comme si on nous montrait ce qu’il se passait dans un conte. Après le « ils se marièrent et eurent plein d’enfants insupportables ». Or là, ç’a un sens : la relation des personnages principaux, si elle a eu un dénouement dans la première partie du film, on peut dire qu’ils n’ont pas conclu. C’est ce qui fait l’originalité de cette histoire : avec un personnage aussi imprévisible que celui de la fille, pas étonnant qu’on soit un peu perdus. Ils sortent ensemble, mais comme des amis…

My Sassy Girl, Kwak Jae-yong (2001) | Shin Cine Communications

Les traditionnelles unités d’action et de ton sont loin d’être respectées. Ça va dans tous les sens, comme dans la vie en fait. Le mélange des genres surprend au début, surtout dans la première partie, mais dans la seconde, quand la comédie sentimentale gagne en profondeur, le film devient irrésistible. C’est parfois grossier, mal fait, mais c’est un peu le burlesque qui veut ça (c’est un style, somme toute, qui a disparu et qui manque de code aujourd’hui).

De fait, puisqu’il n’y a pas d’unité d’action et de ton, chaque scène devient une sorte de saynète qui se suffit à elle-même. On peut alors avoir le pire comme le meilleur.

Le plus intéressant dans le film, c’est ce rapport entre les deux personnages, particulièrement contemporains dans son traitement, et que personnellement je ne me rappelle pas avoir vu traité au cinéma. Les nouveaux rapports d’égalité entre les hommes et les femmes imposent une nouvelle donne : les femmes peuvent être moins coincées et être plus entreprenantes, voire vulgaires. On est dans l’amour vache. Un rapport sado-maso irrésistible source de nombreuses scènes comiques et une opposition réelle motrice entre les personnages. La fille apparaît, au premier contact, plutôt insupportable, vulgaire, violente, insolente, mais tout comme le personnage du garçon, on s’y fait, et on se laisserait bien botter le cul par un si parfait tyran.

Quand ils vont sur une montagne pour admirer le paysage et que la fille demande (commande plutôt) à son ami d’aller grimper sur la montagne d’en face pour voir s’il l’entend crier, il s’exécute. Il ne l’entend pas, et là, la fille en profite pour lui dire ce qu’elle a sur le cœur… Bien trouvé et très émouvant.

J’ai revu deux fois la seconde partie du film, c’est dire si ça m’a plu. Ça m’a permis de comprendre que j’étais passé à côté de l’identité d’un personnage secondaire, trop attaché sans doute à la première vision au duo principal, et ému. Les allusions finales sur l’ironie du destin m’avaient échappé, et elles ne rendaient que plus intéressant le film.

On rit, on est ému, on tombe un peu amoureux de la fille (et pourtant elle ne fait pas envie au début du film), que demander de plus ?



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