Barton Fink, Ethan et Joel Coen (1991)

Barton Fink

Note : 5 sur 5.

Année : 1991

Réalisation : Ethan et Joel Coen

Avec : John Turturro, John Goodman, Judy Davis, Steve Buscemi

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Journal d’un cinéphile prépubère : le 19 mai 1997

Scénario, mise en scène, jeu, photo et décors sont géniaux. L’univers de Barton Fink est hyper travaillé, irréel, voire absurde, allant jusqu’au surréalisme presque, en tout cas, à prendre au second degré.

Les couleurs sont ternes, âpres, moites, à l’image du papier peint qui se décolle. On se sent oppressés, séquestrés dans un huis clos (on a rarement des scènes d’extérieurs, et si c’est le cas, rares sont les plans larges ; c’est un univers de studio où il n’y a pas de liberté, d’espoir, où tous les éléments sont contrôlés comme chez Tarantino).

On évite l’exposition d’objets du quotidien pouvant paraître à l’écran trop réaliste, comme une voiture par exemple, pour éviter cela, le sujet est situé dans les années 30 ou 40, improbable, on flirte avec le merveilleux. On ne voit aucun plan de présentation large, extérieur, comme une façade d’hôtel : on va encore une fois à l’essentiel pour coller aux humeurs de Fink.

Barton Fink, Ethan et Joel Coen (1991) | Circle Films, Working Title Films

La réalisation, très sophistiquée, est épatante, surtout dans l’appartement de Fink avec l’emploi du travelling, du zoom, et de la plongée. Le jeu et la mise en scène sont clairs et retenus, et par conséquent, émouvants (surtout à la scène d’embrassades : une lenteur kubrickienne).

Avec un humour noir sous-jacent, parfois difficile à déceler, qui donner une simplicité au film et le rend sympathique.

À noter aussi la grande qualité des dialogues : les scènes étant des huis clos statiques, l’action se fait verbe. Le script trouve des astuces épatantes pour introduire, et surtout conclure, une scène.

Les dialogues permettent de développer des personnages en les rendant de plus en plus clairs et caricaturaux sans pour autant enlever une certaine ambiguïté. Ce qui permet aussi (le huis clos amenant un récit souvent en temps réel dans une même scène comme au théâtre) de créer des ambiances lourdes par une mise en scène lente et suggestive, d’installer des rapports réels, et au présent entre les personnages.

Les Coen sont les Flaubert du ciné (!).



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