There Will Be Blood, Paul Thomas Anderson (2007)

On va voir ce qu’on va voir…

There Will Be Blood

Note : 3 sur 5.

Année : 2007

Réalisation : Paul Thomas Anderson

Avec : Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Ciarán Hinds

Eh bien non, décevant.

On parle de grande saga épique, d’une fresque sur l’Amérique du pétrole ou je ne sais quoi… On est très loin de l’épopée, de la saga à la limite. Pour moi, c’est une chronique sans grand intérêt. S’il n’y avait pas la mise en scène et la prestation de Daniel Day Lewis, ce serait une daube. Là, il arrive à en faire un bon film, mais l’histoire n’est pas à la hauteur. C’est la première fois que Anderson choisit de mettre en scène une histoire qui n’est pas la sienne, et c’est raté. Je n’ai bien sûr pas lu le roman, le thème est intéressant (la quasi-biographie d’un des premiers pétroliers, son évolution…), mais c’est loin d’être épique. Il n’y a pas une scène sans le personnage de Daniel Day Lewis, ce n’est pas loin de n’être qu’un plan-séquence à la gloire de l’acteur pendant deux heures trente.

Le développement de l’histoire est très mince. Daniel tombe sur du pétrole. (D’ailleurs, on comprend mal… Est-ce qu’il cherchait avant cela de l’argent et de l’or et qu’il en a trouvé par hasard ? Est-ce l’un des premiers prospecteurs ? On ne sait rien de tout ça parce que le récit s’évertue à être sans parole, sans explication et à se focaliser sur des scènes particulières, c’est le rythme d’une chronique à la Altman, à la Anderson même, puisque c’est ce qu’il a toujours fait, mais une telle histoire réclame plus de densité dans le drame, plus de péripéties, des opposants bien déterminés qui n’apparaissent pas comme ça au hasard des scènes et qui sont totalement écrasés par la présence de Daniel Day Lewis). On lui apprend qu’il y a du pétrole dans un coin perdu de Californie, il y plante son derrick, on pense que ce n’est qu’un début, qu’il va aller ailleurs, qu’il va faire fortune, bref, que ça va bouger… Eh non ! On restera accroché tout du long à ce seul et même environnement. Elle est où l’épopée là-dedans, c’est terriblement statique !

There Will Be Blood, Paul Thomas Anderson (2007) Paramount Vantage, Miramax, Ghoulardi Film Company

Même dans la mise en scène, on pourrait trouver des défauts. Dans la direction d’acteur, sur le rythme imposé dans les scènes (même si le rythme lent est un peu trop utilisé à mon goût), ça, aucun problème, il a prouvé qu’il maîtrisait (alors quand en plus il tourne avec l’acteur le plus exigeant…), mais c’est dans son traitement du récit, de la mise en forme où on peut y trouver des défauts. Dans sa volonté sans cesse de prendre de la distance avec l’action, de ne pas juger, de ne donner aucune indication, de refuser systématiquement le pathos, d’utiliser des effets de musique grossiers et répétitifs. On en vient à avoir une étrange impression, un peu comme s’il ne savait pas où il allait. Paul Thomas Anderson s’est toujours attaché au réalisme dans le jeu d’acteur, mais il y avait toujours dans le récit, l’histoire, le traitement, quelque chose qui laissait penser que tout était déjà écrit, tracé, et pour le coup plus du tout réaliste, ce qui venait en parfait contrepoint avec le reste. C’est ce qui donnait à Boogie Night ou Magnolia ce côté sophistiqué. Là, on a l’impression qu’il pose sa caméra et qu’il attend que ça se passe ; on ne sent pas la présence derrière d’un narrateur pour nous dire que tout est déjà écrit, que c’est une sorte de conte et qu’il n’y a plus qu’à attendre la morale de l’histoire à la fin.

Alors, il y a peut-être un aspect du film qui m’échappe, ou à quoi je reste hermétique. Je n’ai jamais apprécié non plus Impitoyable de Clint Eastwood, et la tonalité, l’atmosphère boueuse, s’y rapproche. Peut-être est-ce simplement à cause de Daniel Day Lewis qui est trop bon (c’est vrai qu’il est bon). Non seulement il est dans toutes les scènes, mais il mange tous les autres acteurs, qui ne font absolument pas le poids face à lui. Brillant, on dira, mais tellement brillant qu’il en devient antipathique, comme ces jeunes gosses insolents qui voudraient prétendre savoir tout sur tout et qui ne manquent jamais l’occasion de vous le faire sentir. Paul Dano, surtout, est en dessous. Encore un pasteur « faux prophète » ; il est crédible dans le rôle (sauf à la fin où il fait trop jeune), mais quand on repense à la scène où il interprète le frère de Eli, il joue les deux frères de la même façon, alors qu’ils devraient être diamétralement différents…

Bref, quand je vois que certains mettent cet opus parmi leur top 10 de tous les temps… Il y a tant de mauvais films aujourd’hui que dès qu’il y en a un bon (je veux bien le croire toutefois s’il y a tant de monde pour le louer) on crie chef-d’œuvre ? Boogie Night est un chef-d’œuvre. Mark Walhberg a le rôle principal, mais il n’est pas tout seul, les autres personnages sont tout aussi importants. Ce qui a toujours fait le style Anderson, c’est un peu comme chez Altman ou Scorsese, le destin de personnages, leurs rapports tumultueux. Là, c’est un peu comme voir MASH avec un seul acteur du début jusqu’à la fin… Des polygames rangés, tu parles d’une épopée.

Remets-toi à écrire Paulo, arrête avec les histoires des autres…



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L’Homme des vallées perdues, George Stevens (1953)

No-Western

L’Homme des vallées perdues

Note : 3.5 sur 5.

Titre original : Shane

Année : 1953

Réalisation : George Stevens

Avec : Alan Ladd, Jean Arthur, Van Heflin, Jack Palance

L’Homme des vallées perdues, George Stevens (1953) | Paramount Pictures

En voilà un film pas capitaliste pour un sou. Le western souvent a traité le thème de la propriété, oui, mais l’image du gros propriétaire terrien, c’est l’image même de l’entrepreneur grand cerbère du capitalisme sauvage, le prédateur… Hollywood a rarement été de droite, ni américaine même…

Et en ce jour de la mort de Charlton Heston, on pense à une certaine confusion dans l’imaginaire américain : on parle hypocritement des cow-boys comme des pionniers de l’Amérique, ce qui est vrai, mais ce terme regroupe aussi à tort les voyous, petites frappes qui font aussi l’histoire de l’Amérique : ces crapules armées qui n’ont pas de propriété, qui errent sans autre ambition de ramasser du fric, non pas pour le profit mais parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire, pour la frime, l’arrogance ou pour se payer juste un coup à boire… Celui-ci, ce n’est pas un cow-boy, c’est le hooligan, l’homme de main, le tueur, l’assassin… C’est sûr, ça fait plus beau d’appeler tout ce petit monde cow-boy.

Au moins dans Shane, il n’y a pas d’ambiguïté : le cow-boy, ici, on l’appelle « bouseux », c’est lui, le véritable pionnier américain, l’Européen en fuite, un homme martyrisé, un lâche qui se découvre un goût pour l’aventure, c’est le fermier, le paysan, il porte rarement des armes à feu ou ne sait pas s’en servir ; et il y a le gros propriétaire (le cancer du capitalisme) qui menace dans un no law’s land, et qui finit par faire appel à « l’étranger », le tueur (car le tueur vient toujours d’ailleurs). Ce n’est pas encore Deadwood, mais c’est déjà moins hypocrite.

Il y a un gouffre entre la mythologie de l’esprit américain vu par les Américains (ou les autres) et ce qu’on voit dans les films. Comme d’habitude, l’art est une histoire de malentendu. Rien de mieux qu’un western pour expliquer la mentalité us, l’origine de leurs valeurs, mais c’est aussi le cinéma qui est à l’origine, par un gros malentendu, d’un certain nombre de valeurs fausses, ou retraduites (même si Buffalo Bill a précédé le cinéma dans cette tentative réussie de passer de l’histoire au folklore). D’où le goût de certains Américains pour les armes, leur volonté de voir dans cette « liberté » (de se tuer) un des fondements de l’esprit américain. C’est vrai, mais là où il y a tromperie, c’est que ce n’est pas hérité de la culture des cow-boys cherchant à se défendre des méchants prédateurs (ni même des Indiens), mais bien l’héritage d’une culture de tueurs (souvent employés par ce même patron, ou entité maléfique car étrangère, ou pourvu d’une forme de pouvoir coercitif toujours très mal vu par les honnêtes entrepreneurs des prairies, un Yankee presque, l’image typique de l’oppresseur — donc le patron loin de l’esprit du simple et honnête cow-boy travaillant à son compte).

Charlton Heston est comme le môme dans le film qu’on voit souvent dans les westerns, qui est fasciné par les armes et qui veut apprendre à s’en servir… Toujours le même problème. L’Amérique est une vraie pisseuse, elle a l’arrogance d’une gamine de dix ans. Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas chez eux comme dans le film, une maman pour venir dire que les armes à feu ce n’est pas bien ou un « cow-boy » pour dire que c’est un outil et que tout dépend de l’intention de celui qui s’en sert… L’Amérique, c’est un peu la société de Sa Majesté des mouches : des gamins au pouvoir avec personne pour leur taper sur les doigts. C’est bien joué, amusez-vous, ça amuse toute la planète de voir des gamins heureux gambader et se chamailler, quand c’est pour de faux…

Les Américains ont grandi trop vite. Du moins…, il faut savoir de quelle Amérique on parle, parce que là on parle bien de l’Ouest américain, une région qui n’a pas plus de deux siècles d’existence (hors Indiens), un no man’s land, un pays sans loi. On parle toujours de cette Amérique-là…, et qui est devenue l’Est américain, qui a fait de ce pays, l’une des plus vieilles démocraties du monde ? Ils sont où les « esterns », film de cette époque ? Là aussi, pour le coup, il est là le no man’s land. (C’est sûr qu’aucune société établie ne peut rivaliser avec la puissance de l’évocation des contes de la western culture : être de l’Est c’est être encore un peu finalement britannique, avoir la sophistication des Européens, mais être de l’Ouest, c’est finalement ça être américain, être à la fois indépendant, un peu rustre — aujourd’hui on dirait cool, c’est semble-t-il la valeur ultime désormais dans le monde — et inconscient — fascinant comme regarder germer une graine, la regarder grandir, assister en direct à l’écriture d’une nouvelle mythologie depuis… depuis Homère finalement).

Donc voilà, parfois il y a des films qui remettent les choses à leur place… Ceux qui portent des armes et qui s’en servent sont des voyous.

Sinon, ça demeure un film moyen. Sympathique, mais loin d’être un chef-d’œuvre. Alan Ladd est… comment ils disent les critiques pour avoir l’air intelligent ?… Lisse ?… Bon non, ça ne veut rien dire, c’est vrai qu’il est beau, et qu’il manque un truc, une certaine virilité, il est trop parfait pour être crédible. D’accord, il est lisse… Et Jean Arthur joue une jeune maman alors qu’elle a plus de cinquante balais. Van Heflin, en revanche, c’est tout autre chose. Il jouait déjà le bon dans 3h10 pour Yuma avec sa gueule de mouche et son sourire de prédateur.

Reste un procédé que j’aime bien et qui me rappellera toujours L’Ile mystérieuse. Le récit décrit tout un tas de méchants bien coriaces, jusqu’à ce qu’un autre méchant encore plus coriace fasse son apparition : Jack Palance.


« Salut, Alan, je suis le coriace de l’histoire ! Ah, ah ! »

Star Trek II : La Colère de Khan (1982)

Mon deuxième Trek sur le Kamchatka

Star Trek II : La Colère de Khan

Note : 2.5 sur 5.

Titre original : The Wrath of Khan

Année : 1982

Réalisation : Nicholas Meyer

Avec : William Shatner, Leonard Nimoy,
DeForest Kelley

La seconde partie du premier film était intéressante. Le second est ridicule d’un bout à l’autre.

Le côté totalement désuet est plaisant. C’est censé être de l’aventure et tout se passe sur la passerelle, le pont ou je ne sais quoi… Il ne se passe rien, ça fait que papoter. C’est fortement inspiré des vieux films de pirates, sauf que dans les films de pirates à un moment donné il y a la baston. Là non, ça discute, on se croirait au théâtre, ou voir un des films de S.F de l’époque de Planète interdite. Il faut voir les dialogues ou les astuces à deux balles des scénaristes où dès qu’il y a un truc qui tombe en panne, on demande le module de secours ! Le commutateur (faut pas demander ce que c’est) est en panne, hop, on passe au commutateur de secours… L’antenne à onde alpha est HS, mais voyons, passons à l’antenne de secours… Les chiottes sont bouchées… prends la sortie de secours pour qu’on ne voie pas que c’est toi qui les as bouchées…

The Wrath of Khan, Star Trek II La Colère de Khan (1982) | Paramount Pictures

Et puis, ça manque de nana aussi. Dans les histoires de pirates, il y a toujours la princesse, là, ce n’est pas que je n’aime pas Spock, mais bon, les longues oreilles et la coupe de Mireille, ce n’est pas mon truc.

Bref, c’est marrant de voir ça. Je me demande comment on peut être fan de Star Trek. Ça craint tout de même. Des épisodes de la série gonflés pour le cinéma, un peu comme s’il y avait eu un film Columbo. Aucune rencontre de personnages, aucune présentation…, ce qui est tout de même souvent l’intérêt d’un film… Le cinéma, c’est comme se rendre à un rencard, le plaisir, il est de découvrir des têtes nouvelles, se jauger, les jauger, se laisser entraîner… Star Trek, ce serait plutôt avoir rendez-vous avec son ex-femme, bien sûr que ça papote, on ne va pas faire autre chose.

L’année prochaine va sortir un autre épisode (je viens de me réveiller d’un long sommeil cryogénique). D’après ce que j’ai compris ce sera le tout début de l’histoire. Espérons que ça sera mieux fichu que ça. Déjà on devrait échapper au capitaine Kirk…

« Kirk mit ses mains derrière son dos, fit hum, hum… puis : « Sulu, passez en visuel sur l’écran central — Ah, ah ! Capitaine Kirk ! comme on se retrouve ! vous ne vous attentiez pas à ça ! — Oh zut ! Kahan ! je ne m’attendais pas à ça non plus ! — Votre bouclier astronomique est hors service, capitaine, je vous laisse une minute pour trouver une solution et vous enfuir ! — Euh, et pourquoi vous ne nous tuez pas tout simplement tout de suite ?! — Ah, ah, c’est à Spock qu’il faut poser la question, lui pour qui aucune logique ne demeure inviolée ! — Oh là, dis donc, ce ne serait pas l’amiral Lim qui écrirait vos lignes de dialogues à vous… — Capitaine ?! — Oui, Spock. — Ce que vous venez de dire n’est absolument pas logique. — Ah, ah, votre temps est écoulé, mourrez ! Rayons hilarant — Ah, ah, ah, ah ! — Ah, ah, ah !… ?! ?! Spock vous ne riez pas ?! — Non, je suis Spock. — Oh chouette, vous m’avez passé l’envie de rire. Kahan, votre rayon n’a aucun effet sur nous ! — Ah, ah, mon intelligence avait déjà tout prévu ! C’est pourquoi je vous envoie un missile spocknick : feu ! — Un rayon quoi ?! — Capitaine ? — Spock ?! — Je ne vous l’ai jamais avoué, mais comment vous le dire ?… je crois que je vous aime. — TOUCHÉ ! »

Une préquelle pour savoir comment Kirk est arrivé à sauver Spock des bras cryogéniques de Morphée, ça vaudrait le détour, probablement.


Il s’mock de moi !


Sur La Saveur des goûts amers :

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À la recherche de Mr. Goodbar, Richard Brooks (1977)

À la recherche d’un titre

À la recherche de Mr. Goodbar

Note : 3.5 sur 5.

Titre original :  Looking for Mr. Goodbar

Année : 1977

Réalisation : Richard Brooks

Avec : Diane Keaton, Tuesday Weld, Richard Gere

(En mode bball)

Très bon début, rythmé, du run’n mum. Pas mal de cuts dans le montage, des séquences très courtes. Pas d’action spectaculaire, mais des tactiques rapides bien mises en place.

À la fin du premier quart-temps, ça a commencé à me mettre mal à l’aise. Ça se passe dans les années 70, les années baise, la libération des soutiens-gorge. Et moi ça, ça me saoule. Diane Keaton passait d’un joueur à un autre : « un homme c’est déjà trop et un million, c’est pas assez ». Un peu perso la Diane, elle ne pense qu’à elle, au cul. Les cross avec Richard Gere sont excellents (il aurait mérité plus de temps de jeu, ou au moins d’avoir la possibilité dans sa carrière de jouer pour des équipes qui jouent pour le titre, et à part « Chicago », c’est pas à la hauteur de son talent, et de son charme…).

Vers la fin du second quart-temps, Diane Keaton se pose dans un bar. Elle lit, ou fait mine (elle attend qu’on vienne la draguer). Gere vient donc tourner autour et regarde le bouquin : Le Parrain. Et là, qu’est-ce que lui dit Gere (ESPN insider) : « Oh, j’ai vu le film. C’est vraiment très bon. Al Pacino est vraiment excellent » Ah ah.

(Pour les oublieux, je rappelle que Diane Keaton jouait l’année précédente avec Al Pacino, et qu’elle a justement gagné le titre, deux fois, avec lui pour ce film).

C’était sympa… jusqu’à la fin. Diane mène pendant tout le match et elle trouve le moyen de se faire manger sur le fil. La mort la rattrape, d’une manière assez surprenante. À force de baiser avec n’importe qui, de ramener n’importe quel voyou ramassé dans un bar, elle tombe sur un malade mentale, qui la charcute en même temps qu’il la baise, en lui sortant « allez t’en veux encore salope, hein tu en veux prends ça… » Même pas de prolongations, le match est fini comme ça, sur un buzzer beater…

Ce qui me dérange, ce n’est pas que la mort ait gagné. C’est ce que ça révèle de l’histoire, de la volonté de la gonzesse qui a écrit le bouquin. En gros avec une morale comme ça, d’une part, on a une vision passablement homophobe du personnage assassin que joue Tom Berenger (parce que c’est un homo refoulé et que forcément un homo ça doit être mal dans sa peau, et surtout, s’il est homo c’est qu’il a des problèmes psy et donc qu’il est capable de faire des trucs aussi chelous que ça…), mais en plus, alors que tout le film semble aller dans le sens de la société de la baise qui n’est jamais remis en cause pendant tout le film, parce qu’on a toujours le point de vue de Diane Keaton, et non celui de sa famille catholique…, là, le film prend un contre-pied total (bonjour les chevilles ! ankle breaker sur twist over) parce qu’en gros, avec une fin comme ça, on veut dire : « Tu l’as bien cherché, t’es qu’une pute, il fallait pas jouer avec le feu, la société de la baise, c’est mal, revenons à notre bonne vieille morale de papa… »

Sans doute écrit par une écrivaine coincée de la chatte qui se rêve des aventures au milieu des années 70 quand tout le monde le fait, et que, elle, est coincée avec son petit mari. Sur le banc. Elle s’amuse un peu, et à la fin, elle vous dit que c’était que pour rire, que finalement, on est toujours mieux chez soi, dans les bras du seul amant qu’une femme puisse avoir : son mari. Un scrimmage pour finir par du garbage time. Les sports collectifs, c’est mal.


Looking for Mr. Goodbar, Richard Brooks (1977) | Paramount Pictures


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Ma femme est une sorcière, René Clair (1942)

Ma sorcière s’appelle revient

Ma femme est une sorcière

Note : 4.5 sur 5.

Titre original : I Married a Witch

Année : 1942

Réalisation : René Clair

Avec : Fredric March, Veronica Lake

TOP FILMS

77 mètres de film, 1cm51 de Lake…

Un bonbon ! Une pure comédie comme en faisaient les studios ricains à cette époque. Que du bonheur… Le film a la « qualité » du code Hays où tout est strictement « épuré », emballé. À se demander comment certaines scènes ont passé la censure. La robe en mousseline de Veronica Lake où on voit poindre ses tétons, l’auréole en prime. Ou ses jambes nues au-dessus des genoux… Arrêtez ! Ce que c’est sexy ! C’est suave, c’est bon…

Bon, bon bon…

Le film a inspiré Ma sorcière bien aimée. Seule différence notable, mais elle a son importance, le couple n’est pas marié, mais c’est papa et sa fifille. C’est tout le moteur de film de Clair. Ensuite… une voiture volante qui s’écrase sur un chêne magique… tiens, tiens, ça rappelle JK Rowling — un hommage sans doute, ou un vieux chocogrenouille collé sous une table.

Veronica Lake jouera plus tard dans l’excellent Dahlia bleu, et enchaînera en quelques mois Le Voyage de Sullivan, Tueurs à gage et la Clé de verre. Trop acide en bouche la Veronica… Dommage qu’on ne l’ait pas vue plus souvent derrière son écran cellophane. Quelle bombe ! 1m51 à sucer ! Quel magnifique bonbon !

À noter aussi l’apparition de Susan Hayward en caramel mou. Une autre bombe acidulée qui sera plus savoureuse en couleur… Parce que la Lake, par sa seule présence (minuscule), elle met de la couleur à la pellicule. Parfaitement éclairée par René Clair, il est vrai.

Vous entendez ce petit crissement derrière l’écran ? J’ai rouvert la boîte. J’en redemande. Veronica Lake fond trop vite en bouche…


I Married a Witch, René Clair (1942) | Rene Clair Productions, Paramount Pictures

Capitaine Sky et le Monde de demain, Kerry Conran (2004)

Copy Capt

Capitaine Sky et le Monde de demain

Sky Captain and the World of Tomorrow

Note : 2.5 sur 5.

Titre original : Sky Captain and the World of Tomorrow

Année : 2004

Réalisation : Kerry Conran

Avec : Gwyneth Paltrow, Jude Law, Angelina Jolie

Un beau gâchis tout de même.

Le réalisateur aurait d’abord dû regarder Vidoq pour voir que tout faire en images de synthèse avec aucun extérieur, ça manquait vraiment de vie. L’image est vraiment très moche.

Le scénario… j’ai rarement vu autant de copier-coller. Beaucoup de films se sont déjà inspirés de Star Wars et plus particulièrement de l’Empire contre-attaque, souvent sous forme d’hommage, là ça va un peu trop loin tout de même dans « l’hommagination ». Captain Sy, c’est Han Solo, il est suivi par la Paltrow qui joue le rôle de la Princesse Leïa : ils n’arrêtent pas de s’engueuler, de se vanner, mais finalement, ils s’aiment… On a droit aux mêmes scènes de poursuite en avion, le même rythme, les mêmes péripéties. On a même droit à la Cité dans les Nuages pour retrouver au milieu de nulle part un vieil ami « qui ne peut que nous aider »… Un petit passage sous l’eau en hommage aux meilleurs James Bond, et puis Dagobah (la même scène d’intro de l’avion qui s’échoue dans un marécage et la bête mystérieuse sous l’eau…). Alors ça tourne à l’hommage à King Kong (de Jackson), puis à Indiana Jones. Et on retourne dans la Cité dans les Nuages, où captain Sky retrouve ses amis qu’il est venu délivrer (les mêmes séquences de Luke venant à la rescousse de Han et de Leïa). Son ami est une sorte de R2D2 humain, puisque c’est un génie créatif et technologique… Petit hommage à sir Laurence Olivier, histoire de dire qu’on a été les premiers à donner un vrai rôle à un acteur mort, et là ça tourne à une sorte de mix entre l’Empire contre-attaque et la scène du héros sur une passerelle digne des grandes stations secrètes dans James Bond, où le héros affronte une sorte de chevalier Sith… Bing, c’est un robot, hommage fugace à Terminator… Un petit détour vers le premier épisode de Star Wars (comprenez Un nouvel espoir) avant le compte à rebours qui va tout faire exploser (Alien n’est pas loin). Le copiage à des limites. L’Empire contre-attaque étant un acte perdu au centre d’une trilogie, l’épisode n’a pas vraiment de fin…, alors hop, hommage final à James Bond, avec la fusée qui décolle avec notre bon vieux capitaine et sa charmante James Bond girl qui se retrouvent une fois que la fusée a explosé dans un canot de sauvetage en plein milieu de l’océan, où ils seront tranquilles pour se bécoter…

Et tout ça, bien sûr, avec une musique ultra-présente, symphonique à la Williams…

Non. Merci.


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