
Jeanne au bûcher
Titre original : Giovanna d’Arco al rogo
Année : 1954
Réalisation : Roberto Rossellini
Avec : Ingrid Bergman, Tullio Carminati, Giacinto Prandelli
Notes simples
Il faut souligner la jolie mise en scène de l’opérette (?) avec des effets de plateau dignes de grosses productions, le travail des artistes de second plan qui chantent, dansent ou n’apparaissent que dans un coin de la scène, mais Claudel, non, cent fois non. La France s’est pas mal débarrassée des prêchi-prêcha à la gloire de l’Église depuis quelques décennies ; et l’on a oublié combien nos auteurs avaient pu être d’épouvantables dévots, notamment à travers des auteurs aujourd’hui largement remisés au placard. J’ai très brièvement travaillé Le Soulier de satin, du même Claudel, à l’école de théâtre, c’est à la fois incompréhensible, injouable et complètement versé dans la religiosité d’un autre temps.
On y est ici. La Jeanne de Claudel ne pouvait pas être autre chose que la Jeanne parfaite véhiculée par le mythe national. À quand une Jeanne, petite sotte et mythomane rattrapée par ses mensonges ? Cela aurait bien plus de tenue que ce machin plein de bondieuserie et de vénérations heureusement désuètes.
Rossellini ne s’en tire pas trop mal dans le peu qu’il s’autorise à faire en matière de découpage pour éviter d’être dans la captation pure. Et Bergman, même en italien, même pour un rôle aussi peu intéressant, arrive comme d’habitude à insuffler dans ses expressions quelque chose de profondément naturel et humain. On pourrait dire qu’elle maîtrise à peine quatre ou cinq expressions ou attitudes (qu’on pourrait résumer par « mais où ai-je donc mis mes clés ? »… et on laisse l’effet Koulechov faire le reste), mais ce qu’elle faisait, rares sont les actrices qui étaient capables de le faire à l’époque (surtout dans ce contexte si particulier de théâtre filmé).
Jeanne au bûcher, Giovanna d’Arco al rogo, Roberto Rossellini 1954 | Produzioni Cinematografiche Associate, Franco London Films




























Cold War Zimna wojna, Pawel Pawlikowski 2018 Opus Film, Polski Instytut Sztuki Filmowej, MK2 Films