Rio Conchos, Gordon Douglas (1964)

Une baraque dans le ciel

Rio Conchos

Note : 3 sur 5.

Année : 1964

Réalisation : Gordon Douglas

Avec : Richard Boone, Stuart Whitman, Anthony Franciosa

Pas le western le plus connu, des acteurs habitués aux seconds rôles mais tous excellents, et un réalisateur pas vraiment considéré comme un grand cinéaste (il suffit de voir les titres de certains films : Zombies à Broadway, La Revanche des gueux, la Femme en ciment, et bien sûr son film le plus connu… Them !, plus connu sous le titre français Des monstres attaquent la ville).

Revenons à ce Rio Conchos. Une histoire passionnante qui n’est pas sans rappeler La Forteresse cachée, Sierra Torride ou Apocalypse Now (lui-même inspiré d’Au cœur des ténèbres, de Conrad) : le côté traversée d’un lieu sauvage, au milieu des ennemies pour atteindre un but, un groupe composé de personnages improbables qui s’entendent malgré leurs différences, et enfin le trésor caché (ici en l’occurrence des barils de poudre pour faire sauter le repère d’un ancien général sudiste qui vend des armes aux Indiens depuis son camp au Mexique pour essayer de rêver au retour d’une armée sudiste).

Quand les personnages arrivent finalement au bout de leur quête, ils ne sont pas déçus : le repère de l’ancien général sudiste est une grande villa de type Greek revival…, sauf que la baraque n’a ni toit, ni mur. Le symbole d’un monde recomposé au milieu de nulle part, la démesure et le guide autoproclamé. On est vraiment chez Conrad. Image, en tout cas, sublime, subliminale, idée de génie visuelle qui vaut mille discours, digne d’un Kubrick, surtout dans un désert où on peut jouer avec la profondeur de champ et la poussière. Rien que pour cette scène, ça vaut le détour. Parce que pour le reste, les références et les intentions ne font pas un film, et la maîtrise de Gordon Douglas est plus que limitée.

En revanche, on comprend le sens du romancier qui a adapté ici son travail pour les jeux d’apparences, vu qu’il a comme prénom Clair, et pour déjouer toute méprise son patronyme est un joli Huffaker…

Bref, le Greek inacheved palace :

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Colonel Pardee 1-0 Colonel Kurtz

Comme dans toutes les bonnes productions conscientes de ne pas disposer du meilleur, on soigne l’éclairage, les décors, et souvent les filles. Si tu n’es pas un rio manchos, tu sauras tout seul trouver les jambes de Wende Wagner quelque part sur le Net. Moi j’en reste à ma décapotable.


Sur La Saveur des goûts amers :

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