The Land Beyond the Sunset, Harold M. Shaw (1912)

Le champ des possibles

The Land Beyond the Sunsetthe-land-beyond-the-sunset-harold-m-shaw-1912Année : 1912

Réalisation :

Harold M. Shaw

9/10  IMDb

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Le silence est d’or

Les films muets de la première époque souffrent pour beaucoup de l’utilisation des décors clos façonnés sans quatrième mur. On est au théâtre, et c’est un peu l’effet « Tournez manège » : toujours de face, c’est toujours le même angle qui est proposé. On en a d’ailleurs ici un exemple dans une scène unique. Pour le reste, et en dehors du début assez moyen avec un vendeur de journaux se faisant battre par sa mère, le film prend tout à coup son envol dans cette longue séquence de pique-nique. Profondeur de champ maximale, composition des plans, une discrète surimpression, et un finale grandiose.

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Au fond, tout est dans le titre. Certains films sentent la poussière des studios, et même quand il y a des extérieurs, on y voit le plus souvent la ville grouillante de vie, sans relief. Ce qui frappe ici, c’est l’emploi de la profondeur de champ. Il ne suffit pas alors de dire qu’on va aller en extérieur, d’y voir un objet à deux mètres jusqu’à l’horizon, il faut comprendre les possibilités esthétiques et poétiques du procédé, et on compose alors son image, son espace, comme le ferait un peintre. Si parfois le muet peinait à fermer ce satané quatrième mur en nous présentant systématiquement des carrés de décor à trois faces, l’autre solution pour gagner en réalisme, en magie, c’était d’effondrer carrément un autre mur, celui de face, et puis les autres, pendant qu’on y est, histoire de prendre bien l’air et de montrer les possibilités qu’offre un champ infini…

Une ouverture qui n’a rien de nouveau à l’époque, mais qui reste magique.


Notre pain quotidien, Mani Kaul (1970)

Blancheur de champ

Notre pain quotidien

Note : 1.5 sur 5.

Titre original : Uski Roti

Année : 1970

Réalisation : Mani Kaul

Avec : Savita Bajaj, Garima, Lakhanpal

Décevant, assommant… et beau.

Le film est évoqué dans The Story of Film : An Odyssey, l’excellente série documentaire de Mark Cousins. C’était plutôt alléchant. On y voyait la première scène du film. Une sorte de Sergio Leone en Inde avec la même décomposition du temps… Sauf que non seulement, sur deux heures, c’est invivable, mais surtout, ça mène nulle part. Il faut une bonne raison pour étirer le temps. Et là, il n’y en a aucune, sinon sans doute de vouloir coller au plus près à l’attente de cette femme qui espère le retour de son mari à l’arrêt de bus (je ne plaisante pas, malheureusement, et c’est encore les passages les moins lourds, peut-être espère-t-on que ce mari aura sur son ticket de bus l’ébauche d’une suite au film, d’une série même, Uski Roti, la vie en quatre tableaux).

L’histoire tient réellement en trois ou quatre scènes. En tout cas, ça n’aurait pas pris plus de vingt minutes dans un film normal. À ce tarif, on gagne à peine une micro-histoire. Ça aurait un sens si le film faisait six heures avec au moins une douzaine de séquences, mais je crois que pour cette fois, je m’en serais passé.

Les images, certes, sont magnifiques. Du reste, il n’y a que ça, alors on ne va pas faire le difficile. Mais bien sûr, c’est parfaitement creux et vide. Nouveau concept peut-être : Mani Kaul invente le film famine. Noir et blanc (plus blanc que noir d’ailleurs), profondeur de champ, axe rarement fixé sur les visages, on n’est pas loin de Yoshida. Sauf que Yoshida arrive dans cette pesanteur à planter une histoire basée sur autre chose que deux ou trois saynètes étirées à l’infini comme deux gouttes de miel sur une tartine de pain. Parfois, chez Yoshida, il ne faut pas croire, c’est même très dense. Là, les ellipses ne servent à rien sinon à montrer les mouches qui baillent et les vaches qui pètent. La question du choix dans le montage est simple à faire : choisir entre les séquences où il ne se passe rien, et d’autres… où il ne se passe rien.

La fille est jolie, certes. Comme Mariko Okada chez Yoshida. Tout est beau et je suis bien content… D’en avoir fini.

En Inde, même quand un film fait une heure et… Deux minutes (on coupait un des trois raccords et on enlevait les deux minutes réglementaires pour un long métrage), il en paraît trois.

Maintenant, j’ai faim.

Notre pain quotidien, Mani Kaul 1970 National Film Development Corporation of India (NFDC) (1)

Notre pain quotidien, Mani Kaul 1970 Uski Roti | National Film Development Corporation of India (NFDC)

Notre pain quotidien, Mani Kaul 1970 National Film Development Corporation of India (NFDC) (2)


Sur La Saveur des goûts amers :

Les Indispensables du cinéma 1970

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Jakten (La Chasse), Erik Løchen 1959

Bjørn, Knut et Guri sont sur un bateau. Guri tombe à l’eau, qui va la secourir ?

La Chasse

Note : 4.5 sur 5.

Titre original : Jakten

Année : 1959

Réalisation : Erik Løchen

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Un jeu de triangle amoureux qui finit, ou commence, par un crime, ou un accident. On est loin de Truffaut et de Jules et Jim. Avant de s’intéresser aux rapports qu’entretiennent ces curieux personnages, Lochen s’intéresse à la forme du récit, au ton. Un peu comme chez Kubrick et Resnais, on sent au début une forte volonté de travailler la structure narrative, proposer une narration explicite qu’on pourra qualifier au choix d’expérimentale ou de naïve. Et cela tout en utilisant une approche divertissante.

Étrangement le ton ironique, cherchant à déstructurer ou prendre de la distance avec le récit, les événements, ou encore la réalité feinte qu’est tout récit, ne se retrouve qu’au début et à la fin, très peu pendant le film. Mais l’effet est particulièrement réussi : si une fois dans l’histoire, le spectateur n’a pas besoin qu’on lui rappelle qu’il s’agit d’un film, le faire en début et en conclusion, c’est un peu comme un fondu enchaîné narratif pour entrer et sortir de la réalité du film.

Le travail expérimental mais ludique rappelle donc ce que pouvait proposer Kubrick, le ton ironique en moins. La similitude est frappante dès le générique qui n’est pas sans rappeler celui de Shining. Ici, seule la musique est différente (et la manière de suivre le véhicule : derrière au lieu d’être au-dessus). Le format 4/3 et la profondeur de champ rappellent tout à fait le style kubrickien.

Là où Lochen continue de s’amuser ou à expérimenter, c’est qu’il se plaît à flirter ou à se référer avec les genres communs de l’époque. Ce mélange incessant entre les genres donne une saveur toute particulière au récit.

Lochen adopte certains codes du film noir (avec une structure en flashback ; la et les voix off) mais sans crime crapuleux, sans détective — au fond ce n’est qu’un drame bourgeois, un vulgaire fait divers. L’ironie un peu forcée qu’on retrouve ici, c’est celui des films noirs. L’ironie n’est cependant pas la même : noire, cynique, voire dépressive sans illusion dans un film noir ; ici, c’est un noir plus doux, une ironie plus amusée, plus naïve. Un film noir boréal finalement, empreint de clarté. Il y a bien un crime, on le sait dès le début, mais on est loin des environnements du crime organisé bien sûr. Alors, ça devient un jeu, un jeu de piste, une énigme récréative, un Cluedo géant. Et on s’y laisse embarquer avec plaisir.

Le même jeu de méli-mélo narratif rappelle Rashomon bien sûr. La même histoire (ou le même fait divers) racontée de plusieurs points de vue différents. On retrouve à peu de chose près le même principe : en temps réel ici, par l’intermédiaire de différentes voix des protagonistes entendues en voix off (ou pas). Un jeu de va-et-vient entre off et écran, entre passé et présent, ou entre différentes échelles du « moi » (la caméra devient un miroir et les protagonistes peuvent s’y regarder, se questionner). Absurde, mais justement, un flashback est une absurdité temporelle. Lochen a besoin au début d’une voix off intermédiaire, comme un récit à la seconde personne s’adressant directement aux personnages, cette voix, c’est celle d’un commentateur. Elle aide à introduire pour le spectateur l’idée d’un récit à plusieurs voix. Une fois qu’on entre dans l’histoire, ce commentateur n’apparaît quasiment plus. Un journaliste, le juge qu’on aperçoit à la fin ? Peu importe. On peut désormais avoir accès aux pensées en voix off des personnages, se répondant parfois comme on le ferait dans un roman épistolaire à la Laclos. Dans Rashomon les différentes voix ne se répondent jamais, ici oui. C’est un peu comme le Rashomon 2.0, en en prenant le meilleur (les différentes voix narratives) et en en proposant une nouvelle approche qui se mettra au service d’une histoire, un fait divers. Les différentes voix se succèdent donc les unes aux autres, pour suivre tour à tour le point de vue de chacun des personnages, et même ils s’interpellent comme si perdus dans une sorte de purgatoire (rappelant Huis clos de Sartre) ils étaient mis face à leurs responsabilités et appelés à témoigner, s’expliquer. Ce procès, c’est bien sûr celui que le spectateur fera lui-même — et celui qu’on aperçoit brièvement à la fin. Il donne tout à coup une lumière nouvelle sur le récit et offre la possibilité que ces voix off puissent se répondre puisqu’il ne s’agit plus alors de pensées, mais de témoignages, et le récit se garde bien d’éclairer l’esprit du spectateur. L’ambiguïté paie toujours.

Le film lorgne aussi du côté du western (remarquons d’ailleurs à ce sujet qu’on y retrouve dans films noirs et western une scène typique et commune, parfaitement cinématographique, celle du saloon-bar). Avec ces deux hommes et cette femme enfermés (volontairement) dans ce huis clos de grands espaces (ici, la profondeur de champ sert à enfermer les personnages dans un espace où le flou est impossible, tout comme on peut se sentir séquestré dans un format 4/3 plus que dans un cinémascope, on n’est pas loin de Kubrick qui adorait placer ses personnages au milieu de nulle part, que ce soit dans des châteaux vides et trop grands pour des généraux dans Les Sentiers de la gloire, dans un vaisseau au milieu du vide stellaire dans 2001 ou dans un hôtel vide hors saison dans Shining).

Comme dans tout bon western, les personnages ne sont pas seulement mis face à une nature sauvage, mais à leur propre nature. Le western est un désert où les personnalités se dévoilent soufflées par le vent des grands espaces. Loin de la société, on peut forcer une décision d’un simple coup de feu ; et voir comment une société s’organise pour se rattacher à ce qu’il lui reste d’humanité. La montagne norvégienne n’est pas le Texas : la société et leurs responsabilités leur reviennent vite à la figure. Il aurait été idiot de prétendre le contraire. Mais c’est l’utilisation du procédé et la référence qui sont intéressantes. Depuis les Grecs, il faut sortir de chez soi, quitter ses racines, sa patrie, ses attaches, pour se révéler à soi-même, s’accomplir en tant qu’individu. Le choix que Guri n’a pas fait lors d’une partie de tennis, elle devra le faire plus tard dans cette partie de chasse…

Voilà pour le petit jeu des genres. Mais l’intérêt du film ne se situe pas que là. Il y a un véritable savoir-faire dans la manière de présenter les choses. Une densité et une habilité (passé les petits effets amusants narratifs du début et de la fin). L’enchaînement des scènes est rapide. On ne s’attarde pas sur une scène, la voix off n’est pas un procédé gratuit : elle permet d’entrer directement dans l’action, d’aller droit au but. Et ainsi d’évoquer un nombre important d’anecdotes, d’incidents, d’événements, qui sont autant d’indications pour comprendre ce qui a mené à ce crime/accident. Un jeu de piste : on avance pas à pas, en essayant de comprendre où on nous mène. Comprendre l’origine du mal.

Tout du long, le film montre cet incroyable sens du rythme et de la composition, à la fois scénique, photographique et dans le montage. Les alternances entre rythmes lents et rapides, les ruptures…, c’est du grand art. Lochen rappelle ici Kurosawa qui souhaitait adopter le principe musical des alternances au cinéma. Précision et efficacité dans l’art du montage, dans la manière d’introduire des scènes, les finir… La ponctuation parfaite.

On est prêt à accepter les petits défauts du film, les excès expérimentaux, parce que ça ne se prend pas au sérieux. On sent la volonté évidente de vouloir en faire un exercice de style. L’esprit ludique du film ne gâche pas son intensité dramatique. C’est même un contrepoint intéressant. Une manière de la désamorcer pour bien en souligner le caractère tragique — parce qu’on en connaît déjà l’issue.

En deux ou trois répliques, tout est dit. L’ambiguïté des personnages. La femme vient dire à son mari que son meilleur ami l’aime depuis toujours. Le mari n’est pas étonné et lui dit qu’il le sait depuis longtemps. Elle s’emporte et lui demande pourquoi elle ne lui a rien dit. Il lui répond qu’ils ne partiront pas ensemble à la montagne. Mais sans hésiter, le mari dit qu’ils iront, tous les trois. C’est un peu comme s’il avait douté des intentions réelles de sa femme, qu’elle avait peut-être fait le mauvais choix sans le savoir, et que l’épisode très amusant de la photo, révélatrice ou non, lui avait montré qu’il devait pousser sa femme à choisir. Et quoi de mieux qu’un petit séjour entre amis, loin de tout, pour la mettre face à ses responsabilités, et à ses choix ?

Un autre exemple particulièrement réussi, la scène de la rencontre sur un terrain de tennis. Tout est là chez les personnages : l’indécision et la docilité de la femme, la manipulation du mari. Belle ironie de voir que finalement, c’est l’amant qui s’est retrouvé cocu dans l’affaire.


Jakten (La Chasse), Erik Løchen 1959 | ABC Film A/S

 


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L’Attaque de la malle-poste, Henry Hathaway (1951)

Les Enfermés dehors

L’Attaque de la malle-poste

Rawhide

Note : 4.5 sur 5.

Titre original : Rawhide

Année : 1951

Réalisation : Henry Hathaway

Avec : Tyrone Power, Susan Hayward, Hugh Marlowe, Jack Elam

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Petit western méconnu d’Hathaway, c’est sans doute pourtant un des meilleurs du genre. Pas seulement un western, mais surtout un huis clos (ou quasi, et considéré souvent comme un western noir), un film d’une grande intensité dans la veine des films de prises d’otages (Les Visiteurs, d’Elia Kazan, La Maison des otages, de William Wyler, Un après-midi de chien, de Lumet, Funny Games, de Haneke…).

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Mon spoiler… Tyrone Power aide son ami à tenir un relais de diligence en plein milieu de nulle part (entre San Francisco et Saint-Louis). On apprend rapidement qu’une bande de voyous rôde dans les parages, on demande alors à la diligence, qui s’apprêtait à repartir, de rester. Susan Hayward n’est pas d’accord, mais on ne lui laisse pas le choix : elle devra passer la nuit au relais avec son enfant. Enfin, son enfant…, on apprendra plus tard qu’il s’agit en fait du fils de sa sœur (laissant peser le doute sur sa condition quand elle demande qu’on l’appelle Mademoiselle et non Madame…). Un homme seul arrive alors au relais et dit être le shérif Miles. Il se révèle en fait être le chef de la bande qui sévit dans les parages : l’ami de Power est tué et Power gardé en otage, car les bandits veulent s’en prendre le lendemain à une diligence pleine d’or, et Power est le seul en sonnant du clairon à leur donner le signal comme quoi tout va bien… Tevis, une des crapules de la bande, le plus fou, le plus sadique (Jack Elam qu’on retrouvera quelques années plus tard dans Il était une fois dans l’Ouest : l’un des hommes de la bande d’Henry Fonda) s’amuse avec des vêtements féminins. Zimmerman, le véritable nom de celui qui s’était fait passer pour le shérif Miles, plus intelligent, plus éduqué (dans la tradition des chefs de bande) comprend que ça signifie (il est fort !) qu’il y a une femme, et que… par déduction, elle ne peut être que celle de Power. Ah, ah !… La Hayward revient donc au relais après avoir fait trempette dans un bain. La bande les enferme tous deux dans la chambre les croyant mariés, en attendant la diligence le lendemain. Power demande à Hayward de ne pas nier ce malentendu sinon il lui assure qu’ils la tueront. Durant la nuit, Power entame le mur avec un couteau qu’il a réussi à piquer en cuisine, il essaye également de faire passer un message écrit à une autre diligence qui passera au relais mais qui n’intéresse pas la bande, mais ce sera sans succès. Le lendemain, le mur laisse apparaître un trou conséquent mais pas suffisant pour laisser passer un adulte et ils n’ont plus rien pour entamer le mur. Quand la diligence arrive enfin, tout le monde se met en place pour leur faire croire que tout est normal, Hayward suit la scène depuis la chambre, et c’est ce moment que choisit le bébé pour passer à travers le mur ! Agacé par les cris hystériques d’Hayward, Tevis ouvre la porte de la chambre, Zimmerman arrive pour l’engueuler, mais Tevis le tue et devient du même coup le chef de la bande… Au loin, les hommes de la diligence ont cru entendre des échanges de coups de feu et décident de s’approcher l’arme au poing. S’ensuit un gun fight particulièrement violent et sadique : Power et Tevis se canardant l’un et l’autre à couvert, l’issue semble délicate, mais le bébé arrive entre les deux. Tevis avait là l’occasion de faire rendre les armes à Power… en tirant sur le bébé ! Mais Hayward l’achève. Tout est bien qui finit bien.

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Le film est assez remarquable à plusieurs niveaux. D’abord son aspect assez fortement naturaliste. Le huis clos rend impossible le côté épique qu’on voit dans la plupart des westerns. C’est un anti-western en ce sens, comme peut l’être La Cible humaine où l’action se concentre sur deux ou trois lieux dans une même ville et où l’action principale est… l’attente (un peu également comme dans Rio Bravo ou dans 3h10 pour Yuma si je me rappelle bien). Cet effet est accentué par la mise en scène : l’emploi d’une grande profondeur de champ (pourtant dans des espaces clos) permet d’utiliser comme dans Citizen Kane ou comme chez Leone plusieurs « plans » dans le cadre. On a surtout ce plan qui tape à la figure de la présentation de la gueule sadique de Tavis : son visage en gros plan (avec son strabisme, ça fait peur) et un arrière-plan parfaitement net. Le noir et blanc permet avec ses jeux de contrastes d’apporter un côté réaliste que ne possédait pas le Technicolor à l’époque. L’image est à la fois plus réaliste et plus brute. On pense à plusieurs cinéastes pour certaines séquences : Le Trou, de Becker, quand ils creusent le mur (on peut en trouver dix milles des films de ce genre, c’est vrai), Hitchcock, quand il suggère plusieurs scènes à l’avance que le bébé se faufilera sous le mur (l’ironie aussi de la situation), ou encore Haneke, et sa violence sadique, le minimalisme.

Un grand film.

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L’Attaque de la malle-poste, Henry Hathaway (1951) Rawhide | Twentieth Century Fox