Peege, Randal Kleiser (1973)
Si vous cherchez un film pour mettre fin à vos jours, c’est le film parfait. Le film est même (à l’instar de La vie est belle, mais pas pour les mêmes raisons) remboursé par la sécu : si on évite le suicide (et à en croire le nombre de « vues » ici ou là, j’ai peur que certains n’aient pu même arriver en vie jusqu’à la fin de ce film), on sera résolument convaincu de l’utilité de l’euthanasie. Ou sinon, j’ai rien peegé.
Glen or Glenda, (Louis ou Louis), Ed Wood (1953)
Étrange, c’est bien étrange. On dirait un travail scolaire sur un sujet sérieux, mais traité maladroitement par un enfant de cinq ans. Wood ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît. Son meilleur atout sera toujours ses pires échecs. Ironiquement, c’est bien ce qui le rend un peu charmant, comme un cendrier en nouilles… Autant que les parents puissent s’émerveiller de ce genre d’idioties… On ne peut pas juger ça. On sourit, et le Eddy, il faut l’encourager à poursuivre ses efforts. Bien étrange cette manière dont il tente de donner à son film un aspect muet… Faut vraiment être dans son monde…
La Danseuse, Mikio Naruse (1951)
Histoire intéressante, scénario au point (Kaneto Shindo s’y est collé), mise en scène excellente. Mais un sujet et des personnages qui me laissent un peu de marbre.
Bon courage, larbin!, Mikio Naruse (1931)
Une comédie, un peu comme Ozu à la même époque. Une relation entre un père démarcheur en assurance et son fils. Précision et concision. Pas un plan ne ressemble à un autre, impressionnant.
Les Larmes d’une femme, Mikio Naruse (1937)
Une jeune mariée sert de bonniche à sa belle famille ; elle tente d’aider la sœur de son homme amoureuse d’un garçon qui se voit refuser le mariage. Mélodrame classique.
Un peu vain. Si ce n’était pour la présence de Takako Irie, la beauté toute japonaise, avec son visage ovale, son nez étroit et long, et sa petite voix miaulante, il n’y aurait pas grand-chose à en tirer de ses Larmes.
Ma mère ne mourra jamais, Mikio Naruse (1942)
Bon film, mais qui finit par être pollué par les bonnes intentions, la morale et les valeurs d’abnégation et de travail propre à un cinéma de propagande (on est en 1942). Le film ne tombe jamais dans le pathos, on loue l’individualisme quand il est conçu pour aller dans le sens de la patrie, les excès romantiques. Tout esprit négatif ne serait pas bon pour le moral des troupes. Cette dignité et ces valeurs seraient tout à fait acceptables dans ce contexte, mais on ne peut si facilement se défaire des intentions trop marquées de la propagande.
Épouse (Tsuma), Mikio Naruse (1953)
Le calque de Meshi. Petit drame de couple qui ne peut plus s’entendre. Problème : le personnage féminin principal est trop antipathique (il vaut mieux voir des hommes lâches et coureurs plutôt que des mégères qui n’aimant plus leur mari lui refusent à la fois maîtresse et divorce).
The Story of Film : An Odyssey (2011)
Premier devoir de cinéphile. Tout cinéphile se doit de regarder ces quelques minutes (hum) de bonheur. Il faut voir ça comme on regarde une série TV : épisode par épisode. 50 minutes par époque ou par thème.
La fin est clairement ennuyeuse (dès les années 70, en fait), mais les premiers épisodes sont formidables. L’aventure du cinéma racontée par un Irlandais prononçant « Méliès » « Méliet », ça vaut le détour.
Les passages sur le cinéma japonais (Ozu et Mizoguchi, essentiellement) ou indien sont passionnants.
Une bonne manière de garnir sa liste d’envies grâce à des extraits de films.
Les Frères et les sœurs Toda, Ozu (1941)
Peut-être le premier Ozu… avec le style Ozu.