Ed Wood, précurseur, et le foisonnement d’idées

Capter les idées qui sont dans l’air (de préférence avec un réfracteur rachidien), c’est à la portée de n’importe qui, surtout des fous ou des gens qui n’ont aucune limite. Raconter une histoire, ce n’est pas faire le compte de ces idées à la portée de tous, d’être le premier à les assembler pour être “précurseur” (ce qui est en plus assez discutable) ; c’est raconter quelque chose qui a du sens et qui arrive à convaincre son public. Et il suffit alors souvent que d’une idée. Nul besoin alors qu’elle soit originale pour pondre un joli film.

Ed Wood est tordu, ses films n’ont aucune tenue, c’est de la bouillie éructée en pleine poire. Là où il a été précurseur, c’est que sans doute encore personne n’avait osé aller aussi loin dans le débile. C’était à la fois un âne et un fou, et le seul spectacle qu’il avait à offrir, c’était celui de sa propre bêtise.

Je serais même bien amusé de connaître quelles sont ces fabuleuses idées de SF dont il serait le précurseur. Mais c’est certain, les idiots sont plus sensibles aux idées abracadabrantes qui circulent…