Après la dissolution du 9 juin

Les capitales

Violences de la société

Commentaires en vrac lors de la grande semaine du chaos

21 juin

Longue réponse à un article de France Info répondant à la question : « Législatives 2024 : sur quoi reposent les accusations d’antisémitisme qui visent La France insoumise ? », et qui peut venir en écho à l’article que j’avais écrit sur les totems de l’idéologie.

On remercie France Info de participer au confusionnisme. Quand tu écris un article de 5000 signes pour répondre à la question, c’est que la réponse est non, mais que tu uses de toutes les manières possibles pour laisser penser que oui. « Creusons encore. »

Par ailleurs, je ne suis pas du tout d’accord avec la manière dont les intervenants expliquent l’antisémitisme. Il est traité comme si c’était une idéologie que les gens cherchaient à cacher alors que comme tout racisme et stéréotype, c’est surtout le fruit d’heuristiques dont nous sommes tous victimes. Faire des généralités, des raccourcis, faire de l’essentialisme, c’est la norme dans notre système de pensée. On lutte à chaque instant pour en éviter les pièges.

Quand on mêle ensuite ces difficultés au langage et aux mauvaises interprétations qui le compose, puis des intentions parfois malveillantes de ceux qui s’en serviront pour jouer des épouvantails pour faire dire à des positions certes parfois ambiguës pour ce qu’elles ne sont pas, tout devient potentiellement “antisémite” (ou simplement “raciste”, “haineux”).

Ce dont il est question ici, c’est davantage de suspicions reposant sur une intention ou sur un dérapage sémantique que sur une volonté assumée de mépriser certains groupes définis et en particulier les juifs.

Quand par ailleurs, des propos peuvent réellement être antisémites, racistes, sexistes, etc., ce sont les propos que l’on juge. Réduire la personne qui les prononce à ces seuls propos, même délictuels, revient à créer des blocs qui inévitablement seront amenés à s’opposer.

Si certes, les propos peuvent révéler de la nature et des intentions d’une personne, il ne faut jamais perdre de vue qu’il y a un gap entre des propos antisémites, racistes, et des actes. On me dira que ce sont forcément les mêmes personnes. Eh bien, pas du tout. Si les propos isolés sont dus à des dérapages, des stéréotypes, à de la bêtise, de la maladresse, sans qu’il y ait par ailleurs de haine caractérisée du groupe visé, ils n’impliquent pas une volonté d’aller plus loin. Certains dérapages à gauche sont problématiques, aucun n’est réellement antisémite parce qu’aucun ne peut faire l’objet de poursuites pouvant aboutir (j’ai moi-même souligné l’invisibilisation de la lutte contre l’antisémitisme dans un meeting de Mélenchon, ce qui est assez malvenu quand on t’accuse précisément d’antisémitisme).

Or, si le danger de l’antisémitisme est bien à l’extrême droite, c’est qu’ils font tout pour le masquer et profiter des accusations de LFI. Si d’un côté, les dérapages sont bien plus importants et relèvent pour le coup sans doute plus d’un antisémitisme systématique et assumé en privé, ils peuvent laisser craindre à un antisémitisme qui ne se réduise pas qu’à des propos seuls, mais à des actes bien plus graves. Ce qu’ils promettent aux immigrés (ce qui devrait en soi représenter un danger bien plus important que des propos haineux), il n’y a aucune raison de penser que les juifs ne finissent pas par en être victimes si par malheur l’extrême droite arrivait au pouvoir. Si l’antisémitisme sert de repoussoir à cause de l’histoire antisémite du pays, le RN a très bien compris que pour servir sa dédiabolisation, il fallait davantage désigner d’abord un autre groupe comme bouc émissaire des maux de la société. Ils ont bien compris que si l’antisémitisme était réservé à leurs rangs et aux intégristes religieux de tous bords, ils avaient tout intérêt à capitaliser sur d’autres haines bien plus décomplexées : racisme, islamophobie, xénophobie, homophobie, transphobie, sexisme (voire « anti-wokisme » qui renoue en quelque sorte avec la haine du bolchévique). Celles-là, on les laisse tranquillement prospérer pendant qu’on se focalise sur l’antisémitisme supposé de LFI.

Le conflit au Moyen-Orient sert alors de catalyseur et l’extrême droite joue hypocritement la carte pro-Israël pour instrumentaliser l’antisémitisme, d’abord, pour développer leur haine des “Arabes” et des musulmans. Vous changez “immigrés” par “juifs” dans leur discours, et vous comprenez la violence et le danger de propos qu’on pourrait difficilement suspecter de n’être que des « paroles en l’air ». Cette xénophobie s’accompagne d’un réel plan qui a tout de celui dont ont été victimes les juifs dans les années 30 en Allemagne.

Pendant qu’on instrumentalise avec complaisance l’antisémitisme supposé de LFI, on détourne les yeux du projet infâme de l’extrême droite. La préférence nationale, c’est le premier pas vers autre chose, et il est question ici d’actes, pas de propos ou de sémantique.

C’est juste fou qu’on se laisse ainsi aveugler par les discours faussement indignés à droite pour accabler la gauche de ce dont elle n’est pas coupable quand la haine est déjà là, qu’on refuse de la voir et qu’on refuse de prendre au sérieux le plan qu’elle annonce…

20 juin

Réaction après la vidéo d’Acrimed :

https://x.com/acrimed_info/status/1803375366859280601

On fait souvent le parallèle avec le Front populaire ou l’ascension d’Hitler, mais cette alliance des bourgeois avec les fascistes illustrée dans ce montage, il faut la mettre en parallèle avec le rôle possible de la « bourgeoisie progressiste », celle qui se qualifie de sociale-démocrate, dans l’élection.

On peut railler le retour de Hollande, de l’alliance avec Glucksmann, du soutien au second tour d’éventuels centristes au Nouveau Front populaire, mais sans eux probablement pas de salut. C’est d’autant plus cruel de compter sur eux que tout commence avec leur ralliement aux intérêts des puissants au détriment des plus faibles et de l’intérêt général.

En voyant ce montage, j’avais surtout en mémoire l’image du paysan portant sur son dos dans l’Ancien Régime, le clergé et la noblesse. La noblesse serait représentée aujourd’hui par les riches propriétaires (on n’ose plus dire “entrepreneurs”, car ils ont depuis longtemps disparu), et le clergé, par les médias (journalistes de cour, éditorialistes, etc.).

Je ne suis pas tout à faire certain de la pertinence de cette comparaison, mais en piochant sur le Net, je suis tombé sur un article d’Elsa Gautier sur socialter traitant de l’alliance de la bourgeoisie et du peuple.

https://t.co/0fcWPegPfD

La première phrase pourrait résumer la situation actuelle : « Depuis 1789, chaque moment d’effervescence politique repose en France la question de l’alliance entre la bourgeoisie progressiste et le peuple. »

L’illustration ne rend pas optimiste : « Lamartine prononce un discours devant les insurgés, ouvriers et bourgeois, à l’Hôtel de ville, le 25 février 1848, lendemain de la proclamation de la Seconde République. Union éphémère : en juin les députés feront tirer sur les ouvriers. »

En gros, ce que ça laisserait présager, c’est que la victoire du Nouveau Front populaire est possible, mais qu’une fois au pouvoir, les sociaux-démocrates continueront à faire ce qu’ils ont toujours fait. Rouler pour les gens de leur classe.

S’il y a victoire, c’est finalement intéressant qu’il y ait Hollande. Ce sera l’occasion de lui demander s’il a fait son aggiornamento. L’Europe, le respect de l’équilibre des comptes publics, tout ça, OK, mais la question, ce sera : êtes-vous d’accord pour taxer les riches afin que le pays recouvre des services publics dignes de ce nom ? S’ils refusent, ce ne sera qu’un sursis, et l’extrême droite aura un boulevard pour les présidentielles.

Dans l’article, il est aussi précisé qu’en 81, la moitié des députés socialistes sont des enseignants. Si les éléphants des partis continuent de vouloir truster les places dans le gouvernement, ça ne sera pas bon signe^^. Voilà pourquoi, qu’on le veuille ou non, l’incarnation (ou les incarnations) devra se faire autour d’une figure de la société civile.

Et le Nouveau Front populaire aurait tout intérêt à se mettre d’accord sur ce principe. Les Français ont probablement peur de se voir gouvernés encore une fois par des “politiques”. Ce serait tout à leur honneur de favoriser la victoire de la gauche avec un tel accord.

On a besoin de récits ? Eh bien, que les dirigeants des partis du Nouveau Front populaire fassent émerger un récit, celui de leur sacrifice face à la menace de l’extrême droite. Succès garanti.

Autrement…


Au moins, on aura appris un truc. En France, l’ère de la post-vérité se vit en accéléré. Deux semaines pour faire campagne, certains ont bien compris qu’il fallait noyer de mensonges les ondes et les antennes car plus personne n’aura le temps de vérifier. Merci Macron.


Réponse au chapeau de l’article publié par CheckNews « Immigrationniste : comment Macron a fait sien un terme venu de l’extrême droite » :

95 % de mots employés par les Français ont été appris à table.


Réponse à Nicolas Goldberg qui disait : « Je suis assez surpris par le florilège de tribunes émanant du monde du business et de l’économie alertant sur les risques que font porter « les extrêmes » sur notre économie. Personne dans tout ce monde pour faire une introspection de ce qui a pu nous mener à cela ? » :

L’intérêt général, ce n’est pas le leur.

19 juin

Titre de Libé : « Macron dénonce un programme du Nouveau Front populaire “totalement immigrationniste” ». Réponse :

Valls est détesté pour ce qu’il est, mais au moins le peuple pourra toujours se dire que ce n’est pas lui qui l’a choisi. Macron est détesté pour ce qu’il est, mais en plus, il rappelle à chaque sortie xénophobe aux électeurs qu’ils ont voté pour lui.
En résumé, le peuple le déteste parce qu’il le pousse à se détester lui-même. Telle la victime trop “sotte” pour s’être fait avoir par un arnaqueur, elle culpabilise. Et à chaque fois que son agresseur réapparaît à la fenêtre, elle pleure.

Quel sinistre personnage.

18 juin

Le mot du jour : incarnation.

Incarnation (nom féminin) : 2. Ce qui incarne, représente. ➙ personnification. En part. dans une conception autoritaire du pouvoir : l’exigence dans l’éditocratie de voir un homme providentiel diriger la France ou un mouvement politique (Cf. 1.).

16 juin

Réponse à un tweet de Nils Wilcke : « Il a osé le dire : Il n’y a qu’une seule catégorie de Français assure désormais Bardella” sur France 3 après avoir parlé de “Français d’origine étrangère”. “Je veux rassurer les Français issus de l’immigration après les caricatures faites sur le RN”. Bien sûr… »

— Viens voter, mon petit !

— Dis, Jordan, pourquoi as-tu de si grands yeux ?

— C’est pour mieux te surveiller, petit électeur.

— Dis, Jordan, pourquoi as-tu de si grandes oreilles ?

— C’est pour mieux être à l’écoute de tes besoins, petit électeur.


Réponse à un tweet relevant les mensonges des nouvelles promesses du chef du Gouvernement sortant :

En dix ans, on en est arrivé à point où on se marrait des absurdités du Gorafi caricaturant les politiques à un autre où tout est devenu Gorafi sans l’être. On est entre la post-vérité et Idiocracy. On a face à un gouffre, soit Fascist Idiocracy, soit l’espoir.

Réponse à « Un homme a été mis au parfum de la dissolution, le 9 juin, avant même Gabriel Attal et les présidents des assemblées : Pascal Praud. Comment les médias Bolloré orchestrent l’alliance du RN et de la droite » (lien) :

L’Arcom (bientôt dissoute par le RN) tout comme la commission d’enquête sur l’attribution des canaux tenue trop tardivement et trop molle vont s’en mordre les doigts. Bolloré ne se cache même plus d’être un danger pour la démocratie. Oubliez le pluralisme, place au fascisme.

Suivi par la décision d’Europe 1 de mettre Hanouna à l’antenne pour faire campagne pour l’extrême droite. La droite a laissé les fascistes se rapprocher du pouvoir, désormais que la droite est sous l’eau, les fascistes placent tranquillement leurs billes face au “tapis” de Macron.

Réponse concernant « le mythe trompeur du “gratuit” » contenu dans le programme du Nouveau Front populaire :

À droite, on pense que les électeurs de gauche sont assez stupides pour ne pas comprendre le sens réel de “gratuit”. Mec, tout le monde est capable de comprendre que “gratuit” signifie « pris en charge par la société ». Toute la question est donc la répartition des impôts.


C’est même un mantra habituel à droite ou chez les économistes. Prétendre être rationnel quand il n’y a pas plus irrationnel que la “science” économique.

La question n’est pas de savoir si c’est gratuit, mais si une « gratuité » traduit une mesure juste et équitable. Rendre les serviettes hygiéniques gratuites, c’est le meilleur moyen de lutter contre la forme de taxe déguisée qui est de faire payer un produit d’hygiène indispensable à une seule partie de la population. Ce n’est pas un produit de luxe. Le rendre « gratuit » permet que la société, donc tous, assure le financement d’un produit d’hygiène de base indispensable à la moitié de la population.

Typiquement hier, j’écoute les Informés de l’éco sur France Info. Ils multiplient les mensonges et les épouvantails concernant le programme du Nouveau Front populaire expliquant que ça mènera à la ruine alors que ce sont ces mêmes ayatollahs de l’économie qui sont responsables de la mauvaise tenue des comptes publics depuis plusieurs décennies. Mais surtout, jamais la question des énergies ou des questions climatiques ne sont prises en compte dans leur logiciel calqué sur l’idée peu rationnelle d’un monde vivant en vase clos jamais altéré ni par les chocs géopolitiques ni par les contingences environnementales.

Ce sont des shamans en costumes-cravates. Parce qu’ils sont riches et bien-nés, selon eux, c’est à eux qu’il faut faire confiance pour enrichir le pays ou bien le gérer. Les pauvres le sont parce qu’ils ne sauraient pas capables de gérer leur denier. Pur mensonge.

La qualité première, voire unique, des droitards et des économistes de plateau, c’est de chercher à favoriser l’accaparement des richesses communes par les gens de leur classe. Les vrais économistes, ceux qui publient, le document depuis des années. Ainsi, si les dettes se creusent c’est que les riches prennent aux pauvres pour le donner aux riches. Voir Le Maire critiquer les programmes économiques des “extrêmes” alors qu’il est lui-même étrillé par les sénateurs de son propre camp sur sa gestion problématique, c’est donc assez savoureux mais aussi symptomatique d’une des plus magnifiques usurpations de ce siècle, celle que la cravate vous fasse comme par magie passer pour un homme capable quand vous n’êtes qu’un incompétent et un menteur. On connaissait les économistes habiles à expliquer après une crise économique pourquoi ils n’avaient rien vu venir tout en ayant en fait raison, désormais, on voit des politiques de droite expliquer qu’une dette creusée par des hommes de droite, ce n’est pas la même chose qu’une autre supposément creusée par des hommes qui n’ont pas le pouvoir. L’audace.

15 juin

https://t.co/pmITJNLQFl

Ce qui est formidable avec l’air des TV d’information en continu, pardon, des débats à la con en continu, c’est que le diffuseur s’absout totalement du devoir de vérité en se cachant derrière la neutralité. Ici, des élus de camps forcément opposés se traitent de tous les noms et se promettent des procès en diffamation parce qu’ils savent pertinemment que la vérité est une sorte de poussière qui balaie paresseusement à chaque pas qu’on fait dans une pièce. « Bof, la vérité ».

On peut comprendre qu’il ne puisse pas être possible de tout débunker ou vérifier, mais si autant de mensonges sont sortis, c’est bien que les élus ont parfaitement compris que le réel n’a plus aucun pouvoir et que ce sont au contraire les accusations qui seront perçues comme vraies. Les médias pourraient prendre le temps ensuite de faire ce travail de vérification, mais puisque les autorités s’en balek, le débat politique, après être une facilité, c’est devenu un jeu. C’est marrant des gens qui s’insultent sur un plateau. Et ensuite, on invitera des éditorialistes pour distribuer les bons points.

Cela coûte cher de vérifier ? Eh bien, si les diffuseurs avaient obligation de vérifier toute affirmation contestée en direct ou potentiellement diffamatoire, il faudrait qu’ils soient tenus de le faire pour le lendemain à la même heure. Cela limiterait ces débats “faciles”.

Il n’y a pas à chercher bien loin les raisons de la polarisation des “débats”, l’outrance et de la prime à la post-vérité. C’est ça le libéralisme : aucun contrôle, tout est permis, donc c’est celui qui diffame le mieux qui aura “raison”. Ce n’est pas de l’info, c’est du cirque.

Un cirque pas franchement amusant parce qu’on a tous la gueule de clowns tristes et on finit par crever sur scène, étouffés par les fards et les coussins péteurs.

Le résultat est partout le même, dès qu’on ouvre les vannes sans contrôle, c’est du spectacle. Et le spectacle tue.

Et que les politiques arrêtent de se prêter au jeu. C’est un jeu où les “modérés”, ceux qui refusent d’user de mensonges, d’outrances ou d’attaques d’un autre camp seront toujours cannibalisés dans un débat à trois ou plus. Vous vous pensez toujours suffisamment habile pour sortir vainqueur de ces débats ? C’est que vous êtes stupide. Ces débats profitent toujours aux criminels ! Vous voulez préserver la vérité et pouvoir défendre vos idées, n’allez pas vous faire plumer dans des débats où vos contradicteurs et les “journalistes” complices passeront leur temps à vous accuser de ce que vous n’avez pas fait ou de ce que vous n’êtes pas. « Oh, oh, je passe à la TV, je montre ma poire, on va m’aimer ». C’est vous les dindons de la farce. Il vous faudra combien de temps pour le comprendre ?

L’autre versant de l’interview politique, après le cirque de la mise en arène d’opposants autour d’un même plateau, c’est le tête-à-tête avec une personnalité unique. Quand on est de droite, brosse à reluire, à gauche, interruption à tout bout de champ.

Ici, merveilleux exemple d’interruptions paternalistes d’un type qui ne s’intéresse même pas aux réponses (un truc assez facile à comprendre, mesdames et messieurs les journalistes, l’intention d’une phrase, on la comprend après un point) et explique à l’interviewé qu’il a tort.

On est donc à une époque où les journalistes ne cherchent plus la vérité, mais en plus se permettent de dire qu’un invité à tort en revenant cinquante fois à la charge (ce n’est pas du factuel, surtout en matière d’économie) :

https://t.co/XGRCg7zR69


De plus en plus de responsables politiques du camp présidentiel refusent de faire barrage au RN au second tour. Commentaire :

Quelqu’un pour écrire une uchronie où on décrit ce qu’il se serait passé toutes les fois où par le passé la gauche a appelé à faire barrage contre le fascisme ?

(Bon, en vingt jours, ça risque de pas le faire.)


Après la confirmation dans la presse que Macron a choisi le délai le plus court pour contrarier une éventuelle alliance de la gauche, quelqu’un évoque le supposé « flair politique » du Président. Je réponds précisément sur ce point :

Ce serait peut-être utile d’ailleurs de cesser de parler de “politique” dans ce cas. Le calcul de politique politicienne n’a rien à voir avec la politique qui se met au service d’une vision, d’un projet pour un pays. Il n’y a rien de politique ici. Il joue à Richard III.

Il y a même un certain sadisme à laisser fuiter toutes ces séquences où il convoque la France entière pour assister à l’histoire se faire et où il se pense représenté en souverain alors que ce n’est plus qu’un bouffon, un matamore avec une ceinture d’explosif.


Rachel Khan qui sur Public Sénat dit que « l’extrême gauche est dans un fantasme : Gaza ». Tranquille, l’antisémitisme, c’est pas cool, mais la négation de crimes, voire de génocide, c’est OK.

Quelle putain d’époque s’ouvre où on peut dire strictement n’importe quoi.


Les dissensions à gauche vont jusque dans le nom du mouvement d’union. Rufin a lancé « Front populaire » et il semble y tenir. Mais une fois retourné en Picardie, on a vu apparaître celui du « Nouveau Front populaire », celui qui est sur les visuels. Mais d’autres continuent de dire « Front populaire », peut-être un peu pour faire chier Mélenchon qui l’aurait évidemment choisi pour qu’on évite d’en attribuer la paternité à Rufin… On voit même « Union populaire »^^. Y a un côté NUPESS, NUP, NUPS.

Ça reste cosmétique, mais ça illustre un truc tout de même.


Maintenant qu’on sait grâce aux médias ce que pensent Blum, Thorez, Mélenchon, Hollande, Valls de Nouveau Front populaire, ils ne veulent pas nous distraire un peu plus en nous éclairant sur ce qu’en penseraient Jeanne d’Arc, Napoléon ou Vercingétorix ?

Le programme, purée.


Hollande, aucun mea culpa. L’enfoiré qui a ouvert la porte au diable revient, il voit de la lumière. Mais guignol, c’est la lumière du tunnel de la mort. On veut voir autre chose que ta gueule avant de mourir.

Vous êtes des cons. Qu’on crève et laisse la planète à d’autres.


Jean-François Bayart, sociologue, sur Blast, qui compare la dissolution de Macron à son « qu’ils viennent me chercher » après les révélations de l’affaire Benalla. Ajoutant que ç’a un côté « rendez-vous à la sortie de l’école ».

On ne trouvera pas comparaison plus juste aujourd’hui.


Les Insoumis profitent de la nomination des candidats pour « purger » certains cadres plus en odeur de sainteté. Commentaire :

C’était le jour 1 du Nouveau Front populaire. Il n’y en aura pas 2.

On se retrouve tous à Londres, salut.

14 juin

Face à l’idée d’un barrage contre le RN si ses candidats n’étaient pas au second tour, Macron refuse de répondre. Commentaire :

Le type qui a trahi celui qui lui a mis le pied à l’étriller dans un parti dans lequel il ne partage pas les valeurs (et pour cause, la seule valeur qu’il connaît c’est lui), qui s’est fait élire la main sur le cœur qu’il ferait une politique écologique (ce vote m’oblige) et qui a donc été investi uniquement pour faire barrage aux fascistes (en cachant qu’il en est un lui-même et que sa bascule droitière révèle sa nature) refuse donc de dire s’il rendra l’appareil si c’est cette fois la gauche qui se trouve face aux fascistes.

Chaque jour un peu plus la preuve que ce type est une ordure de pointure internationale, un danger pour la démocratie et un psychopathe machiavélique capable depuis dix ans à toutes les bassesses pour conquérir le pouvoir. Que va-t-il nous inventer de plus…


Le nouveau Front populaire ne règlera pas la question de l’incarnation en nommant une personnalité. Dans le cas où ils ont une majorité et un Premier ministre se posera immanquablement la question du lead et du poids toujours plus envahissant de cette personnalité par rapport aux autres leaders de l’alliance. Si certains veulent en finir avec la cinquième république, c’est justement pour en finir avec cette logique de petit chef qui décide de tout (paradoxalement, c’est une mesure phare du parti où précisément le poids du chef est disproportionné).

La seule alternative à cette dérive autoritaire fatale à une alliance, c’est d’en revenir un peu à la logique du secrétaire « au service de ». Et dans ce cadre, ce n’est pas un chef qu’il faut définir, mais un porte-parole mis en avant pour porter la parole du “bureau” réunissant les chefs de parti chargé de définir un programme consensuel. Ça fait peut-être un peu Politburo, mais c’est probablement un moyen pour que ce soit la “base” de la diversité des partis et le principe d’une décision collective qui prime sur le désir d’une seule tête.

De la même manière, dans le cas d’une victoire, il me semble assez primordial d’exiger que les partis se mettent par la suite très vite d’accord sur les modalités d’évolution et du poids des partis dans les diverses représentations et gouvernances futures du Nouveau Front populaire.

Parce que si c’est pour sauver cette fois la face en évitant les fascistes au pouvoir, ce n’est pas pour qu’une fois au pouvoir, ça se déchire et tire la couverture à soi pour faire cavalier seul à la première occasion. Les trois blocs sont probablement appelés à durer, et la gauche, condamnée à s’entendre et à jouer des consensus permanents pour faire ressortir une majorité assez compliquée à atteindre face au bloc macroniste et fasciste. S’ils mettent ça sous le tapis, ça leur sautera à la figure. Là, ce sont les élections européennes qui ont redessiné le poids des partis. Il faudra donc bien décider comment ils voudront à l’avenir redéfinir ces forces. Les sondages ? Les élections européennes qui serviraient à chaque fois à repeser les forces, etc.

Bref, déjà, qu’ils ne tombent pas dans le piège du chef. Un secrétaire porte-parole.


Après l’émission La Grande Confrontation sur LCI :

Les gens sont lobotomisés par la TV. Comment vous voulez vous éduquer ou vous informer en regardant des Français moyens papoter pendant des heures ? La complicité des médias bourgeois dans l’abrutissement et la désinformation de la population est flippante.

Si je comprends, les vieux regardent la TV et… ça. Les jeunes s’informent sur Tik-Tok. Et tout ça avec la bienveillance tranquille des élites bourgeoises qui interdisent la TV et les smartphones à leurs gosses, car ils en connaissent les effets. Comme la malbouffe en fait.

On voit bien le petit sourire supérieur de Pujadas animant les “débats” de ces « Français moyens » comme s’il s’agissait d’enfants. Il se fout complètement des conneries qu’ils pourront dire, comme il se fout des mensonges, eux volontaires, des politiques. Si les fascistes arrivent au pouvoir, le Pujadas, il ne sera pas inquiété. Le mec est parfaitement conscient que ces gens sont matrixés, en partie grâce au travail des médias, mais ça l’amuse. La TV est devenue en gigantesque bar-tabac. Et ça amuse les bourgeois… La fabrique tranquille du fascisme.

On touche le fond. Le type du RN qui sort à un des « Français moyens » qu’il accuse d’avoir lu un livre : « Vous n’êtes pas un citoyen, vous êtes extrêmement politisé ».

Un bon citoyen, pour le RN, est un Français lobotomisé.


J’ai eu l’étrange idée de voir à quoi ça ressemblait TPMP ce soir. Sur la chaîne YouTube de l’émission, ils mettent en ligne une séquence hallucinante d’Hanouna s’en prenant à LFI. Y a quelqu’un qui bosse à l’Arcom ou tout est désormais permis ?

Y a tout dans cette séquence. L’hystérisation, la caricature, le fait divers, l’inversion des valeurs (LFI devient antisémite pas le RN), le mensonge, l’appel à la popularité. Si c’est comme ça tous les soirs, normal que le public devienne totalement décérébré. On est chez Trump.

13 juin

Off de l’entourage de Macron : « Le Président non plus ne ressortira pas inchangé de ce moment. Si les Français lui refont confiance, il est certain que sa pratique du pouvoir sera irrémédiablement différente. »

C’est la rhétorique que le mari violent tient à sa femme. « J’ai changé. » Du même acabit que le « ça va bien se passer » de Darmanin.

Personne n’est dupe. Ce sont les belles paroles d’un fascisme de salon.


Voilà, maintenant, tous les crevards à gauche commencent à se positionner pour le poste de Premier ministre. Queue des mecs, forcément.

Donc d’accord, on va jouer à ce petit jeu : pas de LFI, pas de glucksmanniste et pas d’homme. Donc, Delphine Batho.


La photographe du château montre des images « historiques » du moment où Macron annonce la dissolution à ses sbires. Commentaire :

Quel niveau de mise en scène affligeant… Le Président, de dos, face à une horloge, face à ses sbires. Y a un côté Judas contre le reste du monde : « Parmi nous, un doit vous trahir, ce sera moi ». Le côté noir et blanc pour, quoi, faire mai 68 et la chienlit ? Le paternalisme de la seconde face à la Présidente de l’Assemblée, à l’écart, montrant Macron actif et l’autre qu’on devine dépitée. Macron qui revoit sur la troisième son discours comme un acteur de théâtre. Et la dernière, entouré de ses consiglieri qui peaufine son discours devant une photo de lui.

Ce type n’a qu’un seul but : rester dans l’histoire. Il se moque de la politique. Ni droite ni gauche, cela veut dire pas de politique en fait, pas d’idées, pas de programme. Rien que de la communication. Et la dissolution n’est pour lui qu’un nouveau rebondissement susceptible de le faire rentrer dans l’histoire. Ce clown espère être à la fin du troisième acte de sa tragédie en cinq. Que les urnes lui en mettent une belle en lui faisant perdre son pari. Voilà sept ans que ce monstre de la représentation permanente a phagocyté la vie des Français. Rideau.

12 juin

Un peu de complotisme fiction. Éric Ciotti et Marion Maréchal sont des chevaux de Troie envoyés par le RN depuis plusieurs années dans les autres partis de droite pour les pirater et pour les retourner au moment opportun afin de forcer une union des droites centrée sur le RN.

Bon, le coup serait magistral, et pas sûr que cela profite in fine totalement au RN, mais il faut avouer que les dramas de ces deux derniers jours ouvrent pas mal d’hypothèses. (Et je suis pas loin de penser que Macron a fait la même chose en intégrant autrefois la gauche^^.)

Ah, et tout ça serait orchestré par Poutine via des agents infiltrés dont même les premiers de “cordée” de ces groupes fascistes supposément “patriotes” ignoreraient les liens.

Sinon, ils ont la traîtrise dans le sang. Moins drôle et plus probable.

Ils sont tellement obnubilés par l’idée fantasmée du grand remplacement, par les grandes migrations venant se débarrasser d’un groupe prétendument pur et idéal, qu’ils appliqueraient eux-mêmes, dans leurs actions, ce qu’ils pensent voir chez les autres. Migrer, pirater, salir.


Les médias font la promotion d’un site censé aider les électeurs à faire des procurations. Problème, le site a été créé par un macroniste de la première heure et ne garantit pas que la procuration soit respectée. Pire, des comptes institutionnels relaient ce site, et une note de communauté est ajoutée au tweet. Commentaire :

On est dans un pays où des comptes institutionnels propagent des sites douteux sur les élections et se font fact-checker en direct en commentaire par des twittos avec un ratio hallucinant… On est en pleine post-vérité institutionnelle.


Macron est-il un mix entre Trump et Pompidou ? Un disciple de la post-vérité qui « présente bien » ? Un dernier atout qui lui permet de n’être jamais fact-checké par les médias complices ?


De Jaurès à Pétain, de Blum à Vercingétorix, de Napoléon à Bonaparte, Macron s’approprie tout l’héritage de l’histoire de France. Bon ou mauvais, tout l’héritage de cette histoire lui revient. Prototype du mégalomane proto-égocentrique à tendance psychopathique.


À quelqu’un qui demande « Où sont les artistes ? Où sont les sportifs ? Où sont les patrons ? », je réponds :

Un indice : les personnes qui gagnent plus de 2 000 € par mois tout en n’ayant aucun diplôme votent principalement RN.

Les nouveaux riches en quelque sorte. Donc qu’ils continuent à avoir honte de l’ouvrir.


Après la conférence de presse de Macron pour lancer ses législatives :

L’infâme Macron a trois épouvantails désignés contre la gauche, trois mensonges : le leader de la gauche est Mélenchon, elle est antisémite, elle est antinucléaire.

Monsieur veut être clair, soyons-le. Les mensonges, c’est la marque des extrêmes. Son extrémisme.


Manu Macron, la semaine dernière : « Ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de la NUPES ».

Le mec, c’est Nostradamus.


Commentaire sur ce passage de Félicien Faury, sociologue : « Sur la question des salaires, des retraites, il y a un ensemble de malentendus, voire de naïveté chez les électeurs du RN. Démontrer cette tromperie peut donc être efficace. Mais cela ne suffit pas, il faut affronter la question du racisme et de la xénophobie. »

Je ne suis pas du tout persuadé de ça. À l’image de ce qui se passe avec le complotisme, à l’image de ce qu’on a vu au plus fort de la pandémie, démontrer ne sert à rien. Les personnes se convainquent entre eux et se persuadent entre eux, dans leur cercle virtuel, amical ou familial que penser telle ou telle chose est la chose juste à penser, à dire ou à faire. C’est d’ailleurs la même chose pour toutes les opinions politiques. Il y a un côté grégaire, culturel qui se joue bien plus dans le monde réel, l’environnement dans lequel les gens finissent par baigner, qu’un côté rationnel dans l’adhésion à telle ou telle opinion. Et les gens, en plus de ne jamais se laisser convaincre (ça ne marche ni pour le complotisme, ni par la Covid, ni pour les sectes), ne changent pas d’opinions en si peu de temps. C’est un processus long.

Et la vague brune que l’on connaît depuis vingt ans et qui semble inexorable, personne ne pourra prédire en fait quand elle s’arrêtera et comment. Pour l’instant, le seul espoir, c’est la digue du Front populaire. Et c’est plus un élan, un enthousiasme comme 81 qui la dressera.

Que des arguments. Malheureusement, c’est triste à dire, mais en si peu de temps, il n’y aura que la communication qui vaincra l’extrême droite. Aucune fausse note possible : tout ce qui est polarisant à gauche doit être étouffé, sans quoi les bourgeois en face s’en délecteront.


De plus en plus de signes montrent que le « front républicain » refusera de faire barrage contre le RN si c’est la gauche qui se retrouve face à elle dans des seconds tours. Commentaire :

C’est donc encore une fois le bloc bourgeois qui sera responsable de l’accession au pouvoir des fascistes. Parce que les mêmes qui ont profité plusieurs fois du barrage refuseront en masse de se désister en cas de triangulaire et d’appeler à voter Front populaire pour faire barrage.

C’est déjà ce qu’ils sont tous en train d’expliquer et en train de faire depuis des années en diabolisant la gauche et normalisant l’extrême droite. Et une fois qu’ils auront démontré que le barrage, cela ne concerne que les gauchistes à leur attention, ce sera finito pour la démocratie. Soit l’extrême droite ne rendra jamais le pouvoir, soit si elle le rend une première fois, plus jamais aucun barrage ne sera possible et cela profitera à l’extrême droite bientôt réunie avec le bloc bourgeois qui n’a jamais rien eu à craindre d’elle. Lui.

11 juin

Réponse à ce commentaire de Nassira El Moaddem, présentatrice d’Arrêt sur image : « Le Front national ne peut pas être traité comme n’importe quel autre parti. Que les consœurs et confrères journalistes prennent position comme nous sommes quelques-uns à le faire. L’heure est grave. Il n’y a plus de pseudo-neutralité possible. »

Les médias sont logiquement assujettis à l’image. De manière assez inévitable, la politique de normalisation du FN s’est accompagnée d’une erreur de communication de la gauche livrée à ce que ces médias ont alors pu qualifier de happening. La diabolisation a alors changé de camp.

Parce que pour la normalisation de l’extrême droite, elle va de pair avec la normalisation chez les bourgeois, donc dans les médias dominants, avec les mêmes idées irriguant le centre et la droite.

Je ne suis pas sûr que la question soit de rediaboliser un parti plus qu’un autre. Ce n’est pas plus le rôle d’un journaliste de diaboliser un parti plus qu’un autre. Parce que ce n’est pas le rôle d’un journaliste de tomber dans les épithètes. Son rôle, il est en revanche de confronter les partis avec leurs propositions et leur politique, donc avec la réalité. Quand des journalistes définissent LFI comme un parti antisémite à la place du RN, ce n’est pas un problème de qualification, c’est un déni de réalité.


My guess pour la déclaration de Macron demain. Voyant que son coup de jouer rapide dans le but de prendre de court la gauche pour qu’elle ne puisse pas s’allier en une semaine n’a pas réussi, il se rend compte que c’est lui qui manque de temps pour rallier des LR. Du coup : il va décider de rétropédaler et repousser les législatives au mois de septembre sous prétexte d’un éventuel veto du Conseil constitutionnel et de la tenue des Jeux olympiques.


C’est la social-démocratie qui a été le cheval de Troie des inégalités dans le monde.

Si les accords se portent sur les accords, il n’y aura pas d’accord sur le nucléaire, ni sur les fleurs de bac, ni sur l’hydroxychloroquine. Quant aux antisémites, ils sont à droite.

10 juin

Des militants, devant le siège du Parti écologiste, scandent qu’ils veulent un accord. Commentaire :

Je corrige : « On veut un accord sur la base de nos accords. »

Quel intérêt de porter des exigences et des conditions qui interdiront toute alliance ? Un accord sur les accords, ils auront assez de temps pour au moins détricoter les ignominies du macrō-fascisme.


Déjà trois professions de foi. Avec autant de conditions incompatibles avec celles du voisin, ce n’est pas une alliance qu’ils recherchent, mais l’équation de Drake.


Les trois communiqués que j’ai vus jusqu’à présent ne sont tellement pas à la hauteur du défi que c’est à se demander s’ils ne planchent pas tous pour présenter les meilleurs éléments de langage pour expliquer dimanche que c’est la faute de l’autre si aucun accord n’est possible.


Le Pen compte faire des alliances avec les Républicains. Commentaire :

Elle a retenu la leçon de Macron qui avait phagocyté la gauche. Elle pense pouvoir phagocyter la droite maintenant qu’elle s’est alignée sur sa politique xénophobe et pauvrophobe.


Toute la gauche devrait… dissoudre tous les partis pour construire une union de la gauche qui ne braquerait personne : une gauche sans Mélenchon et sans Hollande.

On voit une partie de LFI qui serait prête à l’union mais qui porte le boulet Mélenchon et une partie des sociaux-démocrates qui portent comme un boulet l’héritage de Hollande.

Le mieux que pourraient faire Mélenchon et Glucksmann, c’est de fermer leur gueule et de laisser un Front populaire se faire sans eux. (Peu de chances que ça se fasse.)


À France Info, on a tout à fait compris que placer sur un plateau deux personnes qui s’opposent, c’est super pour le clash. Moins pour la montée de l’extrême droite. Mais la tentation est trop grande.

À 18 h, la radio a donc l’excellente idée de réunir Benoît Hamon et… Jean-Sébastien Ferjou, éditorialiste d’extrême droite. Le premier s’étonne de la virulence des propos du second à son encontre et prétend ne pas le connaître.

Bienvenue dans la fabrique du RN sur le service public, Benoît.


Chapeau d’un tweet de France Inter : « Il y a 27 ans, Jacques Chirac annonçait la #dissolution de l’Assemblée nationale. Mais contrairement à ce qu’il attendait, c’est l’opposition de gauche qui remporte les élections législatives. » Réponse :

Ce n’est pas « ce qu’il attendait ». Voyant les sondages baisser, il a fait le pari de trouver une majorité juste avant que ça bascule à gauche. Et il a perdu son pari.

On ne gouverne pas avec des paris. Les institutions ne sont pas des joujoux. Encore moins une table de jeu.


Il y a actuellement trois personnalités dans le pays qui font le jeu du RN : Macron, Glucksmann et Mélenchon.

Mélenchon, s’il voulait vraiment la défaite de l’extrême droite dirait « un programme d’union ». Avec sa “rupture” et ses conditions, il est sûr d’en braquer certains.

Pareil pou Glucksmann. Mais la différence ici, c’est qu’a priori, c’est plus Faure qui dicte la conduite du PS, et il a été clair sur une alliance sans condition.


On note que Macron préfère dissoudre l’Assemblée que de démissionner. En gros, il est élu grâce à la gauche en faisant la promesse d’une politique écologiste, il sort le grand discours sur « ce vote m’oblige », il fait une politique d’extrême droite, et quand l’extrême droite fait un raz de marée à une élection grâce à la publicité qu’il lui a faite pendant tout ce temps au lieu de faire la politique écolo promise, il dit que c’est le problème, c’est qu’il ne peut pas gouverner et qu’il faut passer la main… à l’extrême droite.

« Ce vote m’oblige »…

9 juin

La social-démocratie, cheval de Troie du libéralisme écocide et pauvrophobe, désormais cheval de Troie du macrō-fascisme.


On remercie d’avance les médias, en particulier publics, qui vont chouchouter Glucksmann en en faisant une sorte de Petit Prince à la Macron tout en crachant H24 sur la gauche.

La gauche bourgeoise de Mitterrand œuvre depuis quarante ans pour le renouveau fasciste. On y est.


« Stéphane Séjourné annonce que le camp présidentiel ne présentera pas de candidat contre les députés sortants faisant partie « du champ républicain ». » (lien) Commentaire :

On dirait Méphistophélès face à Faust. Et bien sûr, le PS va sauter sur l’occasion. Et le diable sera au pouvoir. Grâce au PS. PS, fossoyeur de la démocratie.


Les comparaisons avec l’accession au pouvoir d’Hitler et le Front populaire se multiplient. Commentaire :

Le point Godwin, c’est devenu un peu comme le Gorafi. On en rigole, jusqu’au jour où on se rend compte qu’on n’est plus très loin de la réalité.


Dilemme typique auquel la gauche n’a jamais réussi à faire face. Comment craindre le réchauffement climatique tout en pouvant continuer à partir en week-end ? Comment craindre le réchauffement fasciste tout en refusant de voter pour celui qui est trop ou pas assez à gauche.


La dissolution, c’est pas un peu comme une auto-motion de censure ?

La gauche s’était rendu compte que Macron était un traître quand il s’est présenté après avoir bouffé chez eux. Maintenant, c’est le parti qu’il a créé qui est en train de découvrir qu’il est d’extrême droite.


Moi je suis complotiste. Sa politique a toujours été d’extrême droite. Par conséquent, sa manœuvre c’était d’infiltrer la gauche, puis de se prétendre ni gauche ni droite, puis de servir de marchepied au RN pour le mener au pouvoir.


La tactique de Macron (réponse du 16 juin avec la même idée) : Une autre hypothèse, c’est que Macron est d’extrême droite depuis le début et a usé de la technique du coucou en infiltrant d’abord la gauche puis en raclant tout sur son retour à son point de départ. La dédiabolisation ultime. Passer par le piratage de tes concurrents.


On pensait que le « ni gauche ni droite » de Macron, c’était un aveu d’être de droite. C’est en fait pire que ça. C’était un masque. Depuis toujours si ce type sert de marchepied à l’extrême droite, c’est qu’il a ambition depuis toujours de le hisser au pouvoir.

À la gauche de savoir pour une fois s’unir malgré les différences politiques majeures pour prendre l’extrême droite à son propre jeu et récupérer le pouvoir. Il sera temps une fois la majorité faite de voter ou non sur telle ou telle politique à suivre…

Quel escroc.


Il aurait fallu refaire la NUPES, qu’ils auraient appelée La Gôche, mais chaque parti étant soucieux de faire campagne seul afin de peser dans les futures alliances et de se chamailler plus tard, ça ne se fait pas.