
Le Sel de Svanétie
Titre original : Соль Сванетии / marili svanets
Année : 1930
Réalisation : Mikhail Kalatozov
Des images fabuleuses. Comme d’habitude dans les documentaires de l’époque du muet, on prend des libertés avec la rigueur objective qui deviendra plus tard la règle : si le film décrit bien quelques dizaines de minutes la vie quotidienne et difficile des montagnes, il prend par la suite un tournant résolument dramatique, pour ne pas dire tragique et lyrique, l’occasion de faire intervenir à la fin le parfait sovietus ex machina quand l’effort bolchevique en matière de terrassement met fin à l’enclavement de la région. On est entre Terre sans pain et The Epic of Everest. « L’âge de pierre tourne en rond » en Svanétie…
Le plus remarquable reste encore les images. Les Soviétiques utilisaient des objectifs qui offraient d’étranges effets de lumière, de flou et de profondeur de champ. J’avais déjà noté cette étrangeté dans La Nouvelle Babylone ou dans certains films japonais muets (voire dans Le Dernier des hommes). En fait, certains plans semblent avoir été tournés avec une petite focale, et alors que la profondeur devrait être grande, par certains défauts d’objectif, de sensibilité ou de luminosité, des parties du champ n’apparaissent pas aussi nettes qu’elles le devraient dans un plan à grande profondeur de champ. Et qu’est-ce qu’il se passe quand dans un plan d’ensemble (mais pas que) censé être en petite focale certaines parties sont floues ? Eh bien, ça donne un effet miniature, aussi connu de nos jours comme l’effet « tilt-shift » quand il est volontaire.
Quelques exemples :
Le Sel de Svanétie, Mikhail Kalatozov (1930)
Sur La Saveur des goûts amers :
Les Indispensables du cinéma 1930
Top des meilleurs films documentaires : Ethnologie, urbanité et ruralité (peuples et cités du monde)
Liens externes :

