Le bocal
Arizona Dream |
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Bien écrit. Utilisation habile d’un procédé que j’apprécie, le leitmotiv, permettant de poser des questions et de créer des liens sans forcer les interprétations.
L’esthétique et l’intelligence de la mise en scène sont superbes. Le film souffre toutefois d’un manque d’identification, peut-être à cause de personnages peu développés. L’image prime sur la personnification d’une histoire. L’émotion en fin de compte est donc absente.
Le rythme est rapide. Beaucoup d’événements se succèdent dans des scènes denses, travaillées. Le film pèche en revanche au niveau des nuances, voire du lyrisme. Car la mise en scène ne s’attarde réellement jamais sur un élément, en jouant des silences (un mouvement de distanciation toujours nécessaire pour offrir paradoxalement plus de possibilités d’identification et d’émotions). Un défaut surtout notable à la fin du film dès la mort de l’oncle. (C’est, me semble-t-il, en début et en fin d’histoire que l’écriture doit être le plus concentrée, c’est aussi ce que le spectateur doit retenir.)
Emir Kusturica propose toutefois ici un très bon film au scénario convaincant et à l’esthétique envoûtante.