Costa-Gavras

Classement :
8/10
- Un homme de trop (1967)
7/10
- Missing – Porté disparu (1982)
6/10
- Music Box (1989)
- L’Aveu (1970)
- Z (1969)
- Compartiment tueurs (1965)
- Mad City (1997)
- État de siège (1972)
5/10
- Section spéciale (1975)
Section spéciale
Je ne sais pas si c’est l’adaptation de Semprun qui est pauvre ou s’il faut mettre tout l’échec du film au crédit de Costa-Gavras. Une chose est sûre en tout cas, il n’y a absolument rien qui marche dans le film. Il faut dire que l’ensemble de la distribution (à l’exception de Michael Lonsdale et du maréchal Pétain dans son meilleur rôle, celui de l’épouvantail) est épouvantable. Et c’est pourtant pas les grands acteurs qui manquent… Le sujet était pourtant en or. Manque de tension, mélange des genres assez suspect, récit uniquement dicté par les dialogues, répétition des situations (c’est le jeu d’accord, mais justement, ce qu’il faut mettre en scène, ce sont les moments de doute, les peurs de chacun, pas l’humour abject et déplacé d’une mauvaise affaire à vite expédier), trop de personnages (mais je suis pas sûr qu’avec plus de temps, Costa-Gavras s’en serait servi pour développer une « mise en scène », selon la définition que j’en ai faite dans ma critique précédente). Il y a des jours où il ne fait pas bon de passer après Preminger (mais attention, la médiocrité est bien réelle).
Un homme de trop
Un parfum de La 317ᵉ Section. Rythme, humour, tension… Le personnage de Piccoli est fascinant. L’indécision est toujours trop louche. Pourtant, il faut bien plus de courage pour déserter que pour se ranger parmi les maquisards. Le déserteur, lui, est toujours seul, et le premier à abattre pour tous ces pourris qui auront toujours tout compris mieux que les autres. Même les meilleures guerres ne sont que des guerres de lâches. Le vrai courage, c’est celle de ne pas se battre, et de résister contre la corruption. De la grandeur du (faux) lâche. (C’est fou de voir à quel point Pierre Clementi était à la mode dans les années 60-70…)
État de siège
L’habilité habituelle de Costa-Gavras à faire « à l’américaine » : montage et utilisation de la musique parfaits. Mais beaucoup aussi de maladresses : la distribution est tellement hétéroclite qu’on a peine à y croire ; quelques choix de mise en situation assez naïfs (il cherche à reproduire un cliché de films américains quand on voit des avocats sortir des palais de justice assaillis de journalistes, mais cette fois avec des ministres d’une quasi-dictature sortant de leur ministère… pas très cohérent). Le choix de commencer par la fin est intéressant, mais casse toute la dynamique d’un dernier acte sans tension ni pathos (ce qui, sur ce dernier point, n’est pas forcément d’ailleurs un inconvénient). Quant au choix de prendre aussi ouvertement parti pour les terroristes révolutionnaires, en prenant soin de les présenter sous leur meilleur jour, de faire preuve d’humanité face à ceux qu’ils considèrent comme des criminels, cela paraît encore bien naïf. Choisir pour le coup Yves Montand pour un rôle à contre-emploi n’était pas si idiot, sauf que l’acteur, à force de trop défendre son personnage, en vient lui aussi à manquer de cohérence. Bref, assez brouillon.
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