Vincente Minnelli

crédit Vincente Minnelli
Classement :

10/10

9/10

  • Les Ensorcelés (1952)
  • Thé et Sympathie (1956) 
  • Brigadoon (1954)
  • Il faut marier papa (1963)

8/10

  • Madame Bovary (1949)
  • La Femme modèle (1957)

7/10

  • Le Chant du Missouri (1944)
  • Tous en scène ! (1953)
  • L’Horloge (1945)
  • La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956)
  • Un Américain à Paris (1951)
  • Le Père de la mariée (1950)
  • Un petit coin aux cieux (1943)
  • Gigi (1958)
  • Allons donc, papa ! (1951)
  • Quinze Jours ailleurs (1962)

6/10

  • Comme un torrent (1958)
  • Celui par qui le scandale arrive (1960)
  • Le Pirate (1948)
  • Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ! (1958)
  • Les Quatre Cavaliers de l’apocalypse (1962)
  • Ziegfeld Follies (1945, co-dir.)
  • Lame de fond (1946)
  • La Toile d’araignée (1955)

5/10

  • La Roulotte du plaisir (1954)
  • Le Chevalier des sables (1965)

Film commenté (article prépubère) :

Simples notes : 

Les Ensorcelés (1952)

Revoyure (vieux films favoris, mais plus grands souvenirs). Appréciation probablement inchangé, et au-delà de toues les qualités du film, il y en a une qui explose à la figure et qui en balayerait presque les autres, c’est la performance de Gloria Grahame. Je pense l’avoir dit cent fois ici (et en particulier à propos de ses interprétations), il faut du génie pour jouer les imbéciles. Au même titre que Monroe, Gloria Grahame arrive à être à la fois glamour et stupide. Mais quel bonheur de la voir. On ne doit pas la voir plus de dix minutes et à chaque seconde de présence, elle arrive à placer un regard, une tonalité, un grand élan de fraîcheur naïf différent du précédent qui laisse pantois. Comment on dit ? Steal the show ? Quel bonheur cette actrice.

Vincente Minnelli

Thé et Sympathie, Vincente Minnelli (1956)

Thé et Sympathie

Note : 4.5 sur 5.

Titre original : Tea and Sympathy

Année : 1956

Réalisation : Vincente Minnelli

Avec : Deborah Kerr, John Kerr, Leif Erickson, Edward Andrews, Edward Andrews, Darryl Hickman

— TOP FILMS —

Journal d’un cinéphile prépubère (25 août 1996)

Merveilleux.

Un scénario du tonnerre. Un drame en utilisant tous les procédés du suspense. À aucun moment, le cheminement de l’histoire ne devient complaisant avec le spectateur. Tout est fait pour frustrer et émerveiller, car le spectateur aimerait qu’un véritable amour puisse s’installer entre Laura Reynolds et Tom Lee. On attend on espère, mais cela n’arrivera jamais, car, au fond, on sait que le scénariste ne doit pas relâcher l’élastique, au contraire, il faut le tendre de plus en plus sans se laisser à la facilité heureuse. À la fin, c’est plutôt le spectateur qui suffoque et attend la libération qui ne viendra jamais. C’est lui qui craque à la place des personnages. Il sent que ça ne se terminera pas, que la tension, au lieu de redescendre dans un dénouement traditionnel, se renforce, car les événements, frustrants pour le spectateur, et tragiques pour les personnages, se multiplient. On aimerait alors qu’ils s’échappent tous les deux, mais c’est impossible, leur amour est impossible.

Quand, à la fin, Tom lit la lettre de Laura qui a quitté son mari, qu’elle ne sait plus aimer, et qu’on apprend que Tom est marié, et qu’on lit sur son visage qu’il est heureux ainsi, on ne peut qu’être dégoûté de voir que « l’amour » passé n’est plus qu’un bon souvenir pour lui, alors que nous sommes toujours dix ans plus tôt, avec Laura, qui en assume les conséquences : « quand un caillou tombe dans l’eau, il fait des cercles jusqu’à l’infini et les conséquences sont infinies. » On comprend alors que le personnage qui était en fait le plus en danger, c’est Laura. Tom, lui, avait droit à une seconde chance, celle-là même que Laura avait eue avec lui.

Un drame de ce type montre bien que le fameux « happy end » n’est pas ce qu’il y a de plus beau. Ici, la fin (comme dans Autant en emporte le vent) est tragique (surtout pour Laura dont le spectateur s’identifie à ce moment) et la tension ne s’est toujours pas détendue comme un véritable dénouement, bien sûr, il y a la morale avec la nouvelle situation de Tom, mais pour elle, la tragédie continue.

Une œuvre qui restera dans les cœurs comme un poids dont on ne se serait pas délaissé. Un chef-d’œuvre.

Il faut noter aussi que cet amour transparaît derrière un sujet brûlant, celui du manque de virilité (perçu possiblement comme la marque d’homosexualité de Tom). Derrière la description psychologique et des mœurs, c’est toujours l’amour ou l’amitié qui prévaut (une amitié qui entretient des rapports mystérieux avec la pitié comme le fait remarquer, vers la fin, Tom à Laura). Cette situation n’est pas un prétexte à la romance, mais plus une cause. Il est évident aussi que le drame est aussi profondément psychologique : Laura est la mère que Tom n’a jamais eue, comme son professeur (« depuis, j’aime toutes les femmes avec des décapotables »), et ce complexe d’Œdipe explique peut-être tout le mystère et le secret qui tournent autour des relations des deux personnages. Un amour maternel plus que charnel.

Comment arriver à une si jolie perfection ? Les acteurs (et leur mise en scène) y sont aussi pour quelque chose (en plus de l’histoire). Et la photographie, presque la peinture, chez Minnelli est toujours splendide.


Thé et Sympathie, Vincente Minnelli (1956) | Metro-Goldwyn-Mayer


Sur La Saveur des goûts amers :

Les Indispensables du cinéma 1956

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