Récit post-pandémique dans un monde composé d’enfants. Littérature SF ou film.

Après une pandémie ayant décimé les individus de plus de 14 ans et après quarante ans de pandémie, le monde est géré par des enfants.

Avant de leur laisser la place, leurs parents, voyant leur extinction inéluctable face à un fléau aux origines inconnues, mettent en place une administration entièrement supervisée par une IA. Cette dernière ne peut pour autant répondre au défi majeur de cette nouvelle civilisation composée d’être éphémère : comment contrer une épidémie dont on n’est même pas sûr de connaître le véritable vecteur ? Aucun virus n’est détecté (un prion peut-être ? Mais aucune trace).

Les enfants qui restent cherchent depuis lors à comprendre et multiplient les tests alimentaires ou environnementaux pour trouver le coupable. En vain. Des groupes mystiques se sont mis en place face à l’inéluctabilité de leur sort. Certains prétendent que ce sont les échanges sexuels que l’on organise entre les plus vieux en âge de procréer (au seuil de la mort…) pour renouveler la population seraient la cause de cette pandémie d’adultes. Pourtant, même les abstinents meurent avant la fin de leur puberté. Quelques questionnements moraux voient également le jour, car la nécessité d’enfanter si jeune implique de nombreuses morts en couche. D’autres pensent que la pandémie des adultes est un complot des IA, mais ils seront en incapacité de prouver leur hypothèse.

Le récit montre que malgré les difficultés, la civilisation, grâce à des mesures de sobriété, d’égalité et d’altruisme, parvient à maintenir un niveau de vie acceptable et une base de connaissance fiable. Le low-tech est devenu la norme ; les besoins se sont réduits au strict nécessaire ; les sociétés se sont réunies autour des grandes villes largement dépeuplées et autour desquelles s’est organisé tout un réseau d’artisanat, d’industrie et d’agriculture minimalistes. Les IA guident les adolescents dans leurs travaux, et coordonnent l’organisation des diverses cités-capitales obéissant aux mêmes structures politiques : les IA coordonnent le tout, mais la société est largement horizontale.

Les conflits majeurs ont disparu (faute de temps et d’énergie à déployer pour les guerres, pour les alliances politiques ou les complots). Et les enfants ont développé des mesures d’adaptation au réchauffement climatique (parfois contraintes : les méthodes d’extraction des hydrocarbures, le travail dans les mines, nécessitent des savoir-faire trop complexes et provoquent des conditions de vie inacceptable).

La vie (notamment politique, localement) n’est pas sans conflits, mais l’échéance pour chacun d’un avenir personnel assombri limite les risques d’ambitions personnelles et de culte de la personnalité : les mandats sont extrêmement courts et se limitent souvent à coordonner des propositions ou tenir compte de l’avis général pour acter des décisions. Malgré quelques croyances et superstitions, la société parvient à montrer plus de rationalité et de sagesse que leurs aînés disparus.

Puis, un jour, une panne générale informatique réduit les IA au silence. Les enfants parviendront-ils à faire sans ?

L’anti Sa Majesté des mouches.