Michelangelo Antonioni

Michelangelo Antonioni

crédit Michelangelo Antonioni
Classement : 

10/10

9/10

  • L’avventura (1960)
  • Profession: reporter (1975)
  • Le Cri (1957) 

8/10

  • Femmes entre elles (1955)

7/10

  • Chung Kuo, Cina (1972)
  • La Dame sans camélia (1953)
  • Les Vaincus (1953)

6/10

  • L’Eclipse (1962)
  • La Nuit (1961)
  • Blow Up (1966)
  • Zabriskie Point (1970)
  • Chronique d’un amour (1950)

5/10

  • Le Désert rouge (1964)
  • Par-delà les nuages (1995)
  • Identification d’une femme (1982)

Films commentés (articles) :

Simples notes : 

La Dame sans camélia (1953)

Difficile de soumettre au public un film dont le sujet devient précisément… le défaut du film. Film sur le cinéma : l’histoire d’une actrice belle à se damner, sans grand talent, qui manque beaucoup de volonté face aux divers hommes forcément goujats et puissants qui lui proposent soit de tourner pour eux, soit de partager leur lit, soit de se marier avec eux. Tout n’est qu’histoire de possession, et malheureusement, l’actrice ne s’en rend compte que trop tard. Quand elle se décide à se faire respecter pour son talent, difficile alors d’être prise au sérieux (joli passage où l’on entend un extrait d’Anna Magnani à Cinecittà, peut-être pour L’amore, de Rossellini, mais pas sûr, le film étant sorti plus tôt). Jusque-là, tout va bien. Le souci, c’est que Lucia Bosè a beau être la plus belle femme du monde, c’est une actrice qui peut tout à fait faire l’affaire dans un rôle d’appoint, mais difficilement assurer le tout premier. Et c’est d’autant moins convaincant que la plupart des hommes qu’elle croise (en dehors de son producteur, avec un acteur qui l’interprète, lui, en revanche, de manière assez convaincante, avec une façon unique de s’exprimer avec les mains) ne valent pas beaucoup mieux. C’est sympathique, mais ça manque un peu de cœur et d’intensité. On verra Lucia Bosè beaucoup plus à son avantage, employée chez Giuseppe de Santis (Pâques sanglantes). Antonioni avait déjà offert un premier rôle à l’actrice dans Chronique d’un amour.

Chung Kuo, Cina (1972)

Jolie occasion de constater l’explosion de la Chine ces cinquante dernières années. Même si l’on devine que Antonioni prend un plaisir assez malsain à placer sa caméra dans des quartiers particulièrement pauvres, et même si l’on peut imaginer que certaines provinces peuvent encore connaître une telle misère, c’est fou de voir que, en à peine un demi-siècle, le pays nous a non seulement rattrapés, mais dépassés, dans de nombreux domaines. Si l’on montrait les rues de Pékin ou de Shanghai aujourd’hui, je doute qu’on y trouve le moindre bâtiment (sauf historique) de cette époque. Beaucoup de visages aperçus dans le film, en grandissant, que sont-ils devenus ? D’une génération à l’autre, on passe de paysans à ultra-riches. En dehors de la Corée du Sud, je crois qu’aucun autre pays n’a connu une telle fulgurance vers la voie de la « prospérité » (ne manque plus que la démocratie). (En revanche, qu’est-ce que ça manque d’arbres ! La terre a l’air d’être d’une pauvreté aussi… Il en est où ce projet de reboisement de la Chine ?…) Bref, beau travail de documentariste (et de montage), avec le bon goût de terminer sur des artistes.