Edward Yang

Edward Yang

Classement : 
 

10/10

9/10

8/10

  • Ce jour-là sur la plage (1983) 

7/10

  •  Yi yi (2000)

6/10

  • A Brighter Summer Day (1991)
  • Taipei Story (1985)
  • Confusion chez Confucius (1994) 

5/10

  •  The Terrorizers (1986)

Article :

Simples notes :

Confusion chez Confucius, Edward Yang (1994)

Que ce soit en Corée du Sud, autrefois aux États-Unis, aujourd’hui en Chine continentale ou donc à Taïwan au milieu des années 90, les maux dont souffrent les sociétés qui ont connu une rapide explosion du niveau de vie sont les mêmes. Argent facile, exubérance, épandage de richesse, vacuité et prétention, perte de repères… La satire semble féroce, et on s’y amuse davantage que dans les autres films de Yang. Le problème, c’est que l’on n’y comprend pas grand-chose. Et cela pour deux raisons. D’une part, le côté choral du film propose une mosaïque de liens, de rapports professionnels ou amoureux, des rivalités extrêmement complexes à suivre. Au point que l’on se demande parfois si ce n’est pas volontaire comme pour plonger le spectateur dans une sorte de Grand Sommeil version comique. D’autre part, l’humour tient également aussi beaucoup à un ensemble de références incompréhensibles pour un spectateur étranger. À peine peut-on par exemple déceler la moquerie derrière les insultes qui fusent parfois en anglais chez l’un des personnages pour ponctuer ses phrases, mais si l’on n’y prête pas attention, on ne les entend même pas parce qu’elles ne sont pas traduites. Alors, pour le reste, on ne peut que deviner tout un continent inconnu comme dirait l’autre derrière toute cette agitation… On ne doit pas être loin d’une forme d’incommunicabilité à laquelle doit être exposé un étranger devant les aventures d’Astérix (encore plus dans les versions cinéma).

On y retrouve une forme de cinéma proche d’Almodovar ou de Woody Allen. Très volubile et chaotique. Comme un Rubik Cube dont chaque face colorée représenterait un personnage et dont on s’amuserait à modifier frénétiquement les combinaisons… Mais on reste encore là dans la simple évocation : le comique ne s’improvise pas et l’on voit vite que Yang est incapable de tirer le meilleur de ses acteurs (qui ne sont sans doute par ailleurs pas non plus des acteurs comiques pour la plupart). Le jeu est forcé, loin d’être naturel ; le style ni réellement grotesque ou loufoque (comme pouvait l’être sur le continent Lady Kung-fu) ni assez sophistiqué ou même distancié (on parle pourtant d’Edward Yang) pour être parfaitement convaincant. On est bien dans cet entre-deux typique des gens qui ne savent pas quoi décider. Le cinéma doit être radical, oui. Yang, avec son style habituel, et même s’il ne me correspond pas du tout, était radical. Ses personnages le sont aussi dans une certaine mesure.


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