Le Cap de l’espérance, Raymond Bernard (1951)

Note : 2.5 sur 5.

Le Cap de l’espérance

Année : 1951

Réalisation : Raymond Bernard

Avec : Edwige Feuillère, Franck Villard, Jean Debucourt

Polar guindé, mélodramatique, presque assommant à multiplier les séquences statiques, et surtout coupable d’une postsynchronisation épouvantable (distribution cosmopolite, ça devait être beau sur le plateau).

On appelle ça par chez nous des polars, mais à l’international, on commence désormais à parler de plus en plus de French noirs. Pourquoi pas. Celui-ci est bien anecdotique. Je doute que ce type de cinéma théâtral soit la tasse de thé de Raymond Bernard. Feuillère y est même plutôt ennuyeuse, et son avocat manipulateur est interprété par un grand mollasson qui peine à nous convaincre que deux femmes peuvent l’aimer en même temps. (J’avais en permanence la voix française d’Anne Baxter dans Les Dix Commandements dès que la jeunette faisait son apparition… Insupportable.)


 
Le Cap de l’espérance, Raymond Bernard 1951 | Francinex, Italia Produzione, La Société des Films Sirius 

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Adieu Chérie, Raymond Bernard (1946)

Darrieux chérie

Note : 4 sur 5.

Adieu chérie

Année : 1946

Réalisation : Raymond Bernard

Avec : Danielle Darrieux, Louis Salou, Gabrielle Dorziat, Pierre Larquey

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Il y a dans cette « qualité française » un parfum que la vague des « petits révisionnistes des Cahiers » a fini par chasser de nos regards…

On pourrait être chez Ophüls ou Becker, seulement voilà, ce n’est que le « misérable » Raymond Bernard et cette petite idiote sur qui a reposé des grosses productions pendant plus d’une décennie : la Darrieux. Il y aurait tout un pan de l’histoire du cinéma français à défricher, largement mis sous le tapis par les tenants, historiens, critiques, cinéphiles, d’une histoire réécrite dans les Cahiers du cinéma.

Parce qu’ici, Danielle Darrieux joue la comédie comme on sait qu’elle est capable de le faire. Elle chante aussi (pas avec Aznavour malheureusement, qui pose déjà ses fesses sur un piano), et l’histoire est merveilleuse. Entendue, mais merveilleuse : un fils à papa, tout émerveillé de la voir elle, entraîneuse professionnelle, arriver à semer la police grâce à sa verve et son audace, lui propose, alors qu’on arrange un mariage pour lui, de séduire sa famille afin de prendre la place de la bru. Un accord est passé, dans lequel les deux partis devront divorcer aussitôt mariés. Seulement, voilà, les deux finissent par s’aimer. Rien d’étonnant pour le fils à papa, mais c’est plus dur à avouer pour elle, la professionnelle.

En dehors d’un plan mal fichu censé se passer devant le parvis d’une église et se révélant en fait être un trucage, le mélange d’extérieurs et d’intérieurs est si bien géré qu’on s’y croirait. Raymond Bernard sait où placer sa caméra et s’en sort plutôt bien dans la gestion des acteurs dans le registre si difficile de la comédie (je ne le connaissais que pour ses drames). Il faut dire que le casting est exceptionnel et aide pour beaucoup la direction : l’inévitable Larquet et Gabrielle Dorziat (une habituée des Ophüls et des Becker…) sont exceptionnels, à une époque où on soignait les seconds rôles. Louis Salou, de son côté, est peut-être trop jeune pour le rôle, et le jeune premier pas vraiment convaincant (j’en ai rarement vu cela dit), mais l’essentiel est préservé : Danielle Darrieux fait du Danielle Darrieux, et être de ses spectateurs, c’est en être amoureux…

En plus de ça, le film bénéficie de ce que les petits cons des Cahiers (ceux que Bazin appelait plus diplomatiquement les « jeunes turcs ») mépriseront là encore bien souvent : les dialogues. Oui, c’est du théâtre. Et alors ? Tant mieux même.

Seul reproche qu’on pourrait lui faire à notre petite Chérie, le tournant dramatique pris sur la fin. Qu’une comédie romantique effleure le drame, voire parfois le mélo, si elle retombe sur ses pattes ça ne sera qu’un peu plus au profit de l’intrigue ; qu’elle y reste, nous interdisant le plaisir d’un happy end, ça nous laisse un peu sur notre faim.


Adieu Chérie, Raymond Bernard 1946 | Films Vendôme, Les Films Osso, Les Productions Jacques Roitfeld


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Raymond Bernard

Classement : 

10/10

9/10

8/10

  • Adieu chérie (1946) *
  • Le Joueur d’échec (1927)

7/10

  • Le Jugement de Dieu (1952)
  • Les Croix de bois (1932)

6/10

  • Les Misérables (1934)

5/10

  • Le Cap de l’espérance (1951)

*Films commentés (articles) :

Raymond Bernard