Rue des prairies, Denys de la Patellière (1959)

Rue des prairies

Note : 3 sur 5.

Rue des prairies

Année : 1959

Réalisation : Denys de la Patellière

Avec : Jean Gabin, Marie-José Nat, Claude Brasseur

Un joli film de la qualité française l’année des 400 Coups. Pas grand-chose qui va dans cette « qualité » d’ailleurs : on sent les artifices d’un cinéma ronflant sans grande créativité adoptant les recettes des années 30 (partition musicale ronflante, décors intérieurs, lumières factices, son postsynchronisé ou acteurs criant leur texte comme au théâtre), et qui rappelle la déchéance du cinéma hollywoodien de la même époque. Ce cinéma de cage d’escalier et d’acteurs vedettes, s’il peut être charmant chez Becker par exemple, paraît aujourd’hui complètement désuet sous la direction de Denys de la Patellière. La caméra semble placée en permanence dans un débarras de coulisses de théâtre, un scénario à l’intensité de programme télé, et un monteur en grève. Le film a besoin de deux actes entiers pour voir enfin surgir la problématique du film, au point qu’on aurait pu penser à un moment à une chronique, mais le troisième (acte) fait résolument basculer dans un petit drame bourgeois (avec des prolétaires, signe d’un bon cinéma de papa) sans conséquence.

Tout cela n’est pas bien sérieux, au point qu’un des seuls intérêts du film réside dans les dialogues savoureux mais envahissants de Michel Audiard. Car, le souci des films écrits par Audiard, c’est que l’on part parfois dans de tels fous rires qu’on ne peut plus suivre la scène (qui n’était déjà de toute façon pas très passionnante, en plus de ralentir considérablement l’action ; ce n’est pas du cinéma, mais du théâtre filmé). Ce type de productions fait furieusement penser aux comédies françaises actuelles reposant sur des artifices communs (acteur vedette sur qui repose une bonne partie du film, scénario sans taches destiné à public familial…). Parmi les acteurs, Marie-José Nat surnage avec sa petite voix cassée roule-coulant jusqu’à nos oreilles comme un galet dans un ruisseau. Le reste de la distribution ne m’inspirerait pas autant de poésie…


 
Rue des prairies, Denys de la Patellière 1959 | Les Films Ariane, Filmsonor, Intermondia Films

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Les Parents terribles, Jean Cocteau (1948)

Note : 4 sur 5.

Les Parents terribles

Année : 1948

Réalisation : Jean Cocteau

Avec : Jean Marais, Gabrielle Dorziat, Josette Day, Yvonne de Bray

— TOP FILMS

Il y en a encore qui utilise l’adjectif théâtral comme péjoratif (sans y être probablement jamais allé au théâtre), quand on n’aurait pas idée de dire d’une adaptation de roman qu’elle est romanesque… Qu’est-ce que le cinéma ? (Bazin ©) Faire un gros plan de « Sophie » quand son fils tombe dans les bras de sa Madeleine chérie. Au cinéma, on monte, on découpe, on choisit. Même dans un espace grand comme un dé à coudre, c’est le hors-champ qu’il faut faire exister. Parce que certes, c’est très bavard, mais le découpage de Cocteau est remarquable (nombre de raccords dans le mouvement, de panoramiques ou de travellings d’accompagnement, très importants, sans qu’on voie quoi que ce soit ; le bonhomme fait même des plongées, bien avant que certains voient Scorsese l’utiliser pour la première fois en criant au génie).

Au-delà de ça, le nœud tendu par Cocteau au milieu de ses personnages, sorte de mélodrame vaudevillesque tournant à la tragédie (et finissant au fond comme un Cocteau, par une morale certes élégante mais un peu chiante), c’est tout de même quelque chose. Et toujours cette idée qu’on retrouve souvent chez lui autour de la question du mensonge (j’aime la vérité, mais la vérité ne m’aime pas, etc.) : le plus réussi ici étant que Madeleine est peut-être la seule à se refuser au mensonge, et qu’elle s’y trouve prise malgré elle. La moralité d’ailleurs de la vérité absolue dans laquelle toutes les vérités se font face n’est pas celle de Cocteau. On peut ne pas être d’accord, mais il est au moins fidèle à la sienne de morale. La vieille crève et un autre amour peut maintenant commencer, pour que les roues de la charrette de l’amour continuent de tourner…


Les Parents terribles, Jean Cocteau 1948 | Les Films Ariane

Le Magnifique, Philippe De Broca (1973)

Le Magnifique

Le Magnifique Le Magnifique, Philippe De Broca Année : 1973

Réalisation :

Philippe De Broca

9/10  

Avec : Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset

Les Indispensables du cinéma 1973Les Indispensables du cinéma 1973Les Indispensables du cinéma 1973

Ça faisait bien vingt ans que je n’avais pas vu le film. Je ne me rappelais pas que c’était aussi con (donc forcément génial).

Tout petit j’étais fan de Bebel et de Bruce Lee. J’ai arrêté le karaté après deux séances et j’ai fait dix ans de théâtre après avoir vu Belmondo dans Cyrano. J’avais complètement oublié mes premiers amours !

Dans le genre cabots géniaux. On a eu Bebel en France, Gassman en Italie, Kinski (même si dans un registre plus réaliste : lui était vraiment fou et faisait un peu moins rire), les Anglais ont eu Peter Sellers (mais tous les acteurs anglais sont des cabots et depuis 50 ans, ils ont les meilleurs acteurs du monde), les Américains ont eu Pacino et Deniro mais Clooney est plus dans ce registre comique, et au Japon on a même eu… Cobra (directement inspiré de Bebel).

Aujourd’hui, Dujardin tente de reprendre la main, mais malheureusement ç’a beau être un pitre et un cabot, ce n’est pas un bon acteur (et puis moi il m’est antipathique comme garçon : le cabotinage n’est jamais trop loin de la prétention et on devient prétentieux quand on force le cabotinage, quand on est toujours en représentation et paradoxalement quand il joue les humbles). Et puis malheureusement, il faut de bons scénaristes derrière : le Magnifique, c’est Veber, OSS, j’n’en sais rien mais le scenario est vide…

Ah Bebel…

Sur le film, je n’ai rien à dire. Une allégorie de moi qui « critique » un film :


Le Magnifique, Philippe de Broca 1973 Les Films Ariane, Mondex Films, Cerito Films

Le Magnifique, Philippe de Broca 1973 | Les Films Ariane, Mondex Films, Cerito Films


 


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