
Mon ami le cambrioleur
Année : 1950
Réalisation : Henri Lepage
Avec : Philippe Lemaire, Françoise Arnoul, Pierre-Louis
Un joli vaudeville qui ne passe pas une seconde la rampe. Les soirées bourgeoises dans les théâtres des grands boulevards devaient être amusantes avec de telles pièces. C’est certes amusant, mais il n’y a vraiment rien qui dépasse. Pire qu’une comédie sous la censure du code Hays, où même les voleurs sont de gentils garçons, et où rien n’est jamais dramatique : un suicide ? ce n’est qu’un jeu ? un vol ? ce n’est qu’un jeu… Comment prendre au sérieux des films (ou des pièces) qui ne se prennent jamais au sérieux ?
Manque pour ce genre de choses ouvertement futiles, des acteurs de génie. Foutez-y Cary Grant, et ça devient déjà plus palpitant. Parce que c’est le genre de pièce qui aurait très bien pu faire l’objet d’une adaptation à Hollywood. Du rythme, des situations cocasses, de l’absurdité… C’est du boulevard sans doute plus screwball que vaudeville. Malheureusement, ça parle trop souvent beaucoup trop fort. On ne fait pas beaucoup d’efforts pour masquer l’origine théâtrale au niveau des acteurs, alors que pour le « découpage » (comme il est dit dans le générique), ça ne me semblait pas si mauvais.
Suite de la rétrospective masquée de Françoise Arnoul à la tek en tout cas (on la voit en gros plan, poitrine totalement nue frictionnée par deux hommes… 1950 : faite ça dans une comédie aujourd’hui, aussi… bourgeoise, ça choquerait peut-être plus qu’à l’époque — et j’avoue, j’ai été surpris).
Vous voyez toutes ces comédies françaises qui sortent au cinéma aujourd’hui et qui se font sur des vedettes du petit écran ? Elles auront le même sort que ces comédies invisibles des années 50. Des bobines éphémères du grand écran. Les vedettes qui participent à ces inepties (parce qu’en dehors de celle-ci je doute que les films soient bien écrits) mangent à leur faim, c’est sûr, mais est-ce qu’ils ont conscience, ainsi que le public qui les adule, qu’une fois vus leurs films sont vite oubliés ? Quelle tristesse.