Premier Contact (2016)

Parodie, le film vu par un fan de Nolan

Arrival

Note : 3 sur 5.

Premier Contact

Année : 2016

Réalisation : Denis Villeneuve

J’ai peinturluré au sommet des grandes tours un hymne à la sustentation HET. C’était en 1986, année anniversaire, comme tous les ans, de Rencontre du troisième type.

Depuis, mon appel a été entendu.

Ci-gît le fruit de mon devin vœu : une plaine fumante. Sur elle, une vague quantique vient de déposer un galet.

Réalisé.

Il y a Nolan. Et il y a les autres, qui se contentent de “réaliser”.

Nos rêves.

Ce qui n’est déjà pas si mal quand on n’est pas Saint Christophe.

Jadis aussi, j’ai vu, de mes yeux nus, franchir les petits du seuil gris. Ils avaient de longs doigts fuselés comme des baguettes magiques. Ils nous tenaient la blagounette à l’œil et au doigt. Et c’est alors que la zigounette au vent et le vit en apéritif, le petit-gris se faisait eskimoter pour mieux se découvrir, qu’il est velu. L’intelligence extraterrestre était forcément là, parmi nous.

Ainsi fait. Depuis Christopher, la possibilité qu’Ils arrivent, ou qu’Ils soient, dans l’extra-monde est l’hypothèse privilégiée. Les réalisateurs (des rêves) s’engouffrent à leur tour, dans le monstre, comme un nuage de poussières stellaires dans le ventre d’un trou noir. Nolan a montré la voie, Villeneuve ressasse et ressasse encore ce que d’autres n’ont cessé de faire après Lui.

Premier Contact après Saint-Christophe, comme on dit An 1 après Jésus-Christ.

Premier type, troisième contact.


En rab, un nouveau poème

De toutes les mers

La mer qui parle et qui sourit
La mer qui oublie et qui ment
Sur ses jupons lents tombent
Le vent

La mer, comme une amie
Recueille sur elle toute la pluie
Mais quand renaît sur elle
Au matin, les larmes d’une autre

Alors elle cesse d’être là.

La mer.

A ses reflets d’argent.

Ton fric.

C’est ton froc.

Alors, danse la mer
Que tes amis te voient
Filer.

Parmi les vents
Qui eux te reconnaîtront.

Ne traîne pas. La mer.
Ou c’est l’homme qui te prend.



Sur La Saveur des goûts amers :

Fabulations nolanesques

Fabulations kubrikiennes

Commentaire (sérieux) sur Premier Contact


2001, L’Odyssée de l’espace (1968)

Parodie, le film vu par un fan de Nolan

Note : 5 sur 5.

2001, L’Odyssée de l’espace

Année : 1968

Réalisation : Stanley Kubrick

Il aurait eu les Boulle, Pierre, en découvrant ce que Hollywood avait fait de son histoire, en particulier dans la scène finale, magnifique raccourci résumant en une image toute la tragédie de cette histoire. Eh bien, C. Clarke, Arthur, aurait eu dans l’os quand il le vit se transformer en vaisseau spatial.

Ce sont encore les vieux singes qui font les meilleures histoires.

Un monolithe. C’est quoi un monolithe ? Une grosse porte sortie de ses gonds et qui n’ouvre rien sinon de nouvelles possibilités à ceux qui s’y cassent les dents. Le monolithe reste de marbre, et c’est le monde qui est censé tourner autour pour s’entrouvrir vers un ailleurs, une nouvelle étape.

Un monolithe est une clef. Une borne, un étalon.

2001 ne résout rien. Il suppose. Si le monolithe est une clef, c’est surtout un grand point d’interrogation. Quand la majorité des hommes sont dans la prétention, la résolution ou l’idéologie, Kubrick prend de la hauteur et donne une forme à toutes nos interrogations. Si Alice peut entrer dans un terrier et y découvrir le monde intérieur de ses désirs refoulés, l’Humanité se trouve prise au piège en face d’un grand totem que nul ne peut prétendre connaître la signification ou le dieu qu’il est censé représenter. L’odyssée, elle est là. Putain, c’est quoi ce monolithe ?! Celui qui pourra prétendre avoir les clefs de cette énigme, qu’il jette la première Pierre à Clarke.

Arthur fait table ronde et Stanley l’érige en totem. Si le Rubik’s cube est un hexaèdre parfait composé d’une matrice engoncée superposant à la vue de celui qui le regarde tous les mystères, et les clefs, qu’il contient, le Kubrick’s object est un hexaèdre interrogateur qui se dresse vers son énigme sans jamais la résoudre. Autrefois, c’était l’Homme qui se dressait sur ses pattes pour libérer ses mains et s’emparer des outils. À présent, ce sont les outils qui se dressent pour libérer l’Homme de sa pesanteur.

Un autre se jouera bientôt des symboles pour illustrer le devenir incertain de l’humanité, c’est Spielberg dans Rencontres du 3e type. L’outil se façonne d’abord entre les mains d’un seul homme répondant à une vision, pour se manifester bientôt concrètement devant ses yeux sous la forme d’une colline, un cylindre elliptique trop parfait pour être vrai. Spielberg, de l’allemand, « colline ludique ».

Où est passé 2001 ? Il s’est perdu. L’odyssée continue, sans son auteur, sans résolution. On ne finit plus de l’avoir dans l’os, Pierre. Mais l’Humanité continue de rouller, elle.

Alors roulle, mémère. Jusqu’à la prochaine borne. Et au-delà.


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Inception (2010)

Parodie, le film vu par un fan de Nolan

Note : 5 sur 5.

Inception

Année : 2010

Réalisation : Christopher Nolan

Inspection des univers latéraux : Christopher Nolan nous tend la matière graphique de son subconscient aviné.

La somme de la lumière et du chaos. Insomnia, c’était l’étrangeté d’un monde prétendument réglé comme un papier à musique, qui pris sur le bord, devenait opaque, incertain, et dangereux. Inception produit la même impression, à la différence près que ce monde en équerre, c’est celui qu’on se construit à l’intérieur. Et le chaos qu’on y trouve a cela d’opaque, d’incertain et de dangereux, que le vent qui y souffle y est produit par une voix extérieure.

Christopher Nolan n’a plus qu’à nous servir son Rubik’s cube sur un plateau d’argent, tourner la tête, souffler, et regarder dans quel sens sa matière se réagence.

Ce qui titube chez Nolan, c’est ce qui devrait être libre et droit. Ce qui s’érige en certitude ne peut être que le frisson du mensonge.

Erratique chaos. Hiératique représentation d’un univers qui se compose en même temps qu’il se décompose.

Hérétique, celui qui renonce à voir ce qui ne peut être vu. Nolan suggère l’insondable en lui retroussant les guêtres, parce qu’il n’y a qu’en le prenant aux maux qu’on asservit le chaos.

D’Insomnia à Interstellar. Bientôt, Nolan prendra de la hauteur. Et le Rubik’s cube s’érigera tel le totem de Kubrick.

Monolithe mouvant.

C’est ça le cinéma de Nolan. L’imposture protéiforme de la posture. Nolan, insaisissable. Unsubversif. Inceptionnel.



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Commentaire (sérieux) sur Inception


Memento (2000)

Parodie, le film vu par un fan de Nolan

Note : 5 sur 5.

Memento

Année : 2000

Réalisation : Christopher Nolan

Puzzle de l’oubli

Opus Zéro.

50ko, NOLAN.

Christopher, réveille-toi.

Nom : ma parole, mes mots.

Adresse : où je suis, aléatoirement.

Christopher ? Réveille-toi maintenant…

Je suis las. Je vais commencer par recomposer ma mémoire.

Impossible.

Système. Trouver la solution.

Christopher ?

C’est bon, je l’ai. The Pillow Book. Split screen en guise de gommage intégral.

Chapitre 1. Commence par la fin.
Je suis le maître du temps. L’insomnie me guette. Les concepteurs publicitaires, les vendeurs à la sauvette, les vendeurs de bagnole, les assureurs véreux : tous veulent ma peau. Alors je la colore des maux qu’ils voudraient me tendre.

Chapitre 2. Bientôt le renouveau.
Injections diverses. Aronofsky le passage. Greenaway l’étendard. Noir film. Fatale femme. Ton dernier film sera le premier réussi. Applique-toi. Articule. Compose. Indispose. Saccharose.

Chapitre 3. La vie bucolique.
Qu’il est beau le monde quand chacun vient vous porter main forte. Je n’aurais bientôt plus besoin d’écrire. Les autres me porteront. Je n’aurais plus qu’à jouir, et à ne plus penser à demain. Ou à hier.

Bug.

C’est toujours plus tentant de jouer au Rubik’s cube en commençant par la fin.

De l’ordre naîtra le chaos.

De Memento naîtra tout le reste. Abracadabra : tournez !


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Interstellar (2014)

Parodie critique, le film vu par un fan de Nolan

Note : 5 sur 5.

Interstellar

Année : 2014

Réalisation : Christopher Nolan

Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Matt Damon, Michael Caine, Casey Affleck

entre les murs du temps

Succombez aux étoiles, maudits prophètes de l’apocalypse, car je serai votre bourreau,
Laissez-vous engloutir, princes de l’obscurantisme, car Christopher sera votre Voyager.
Maudissez le héraut qui vous sourit, c’est entre ses dents que vous goûterez au labyrinthe
Putride du temps. Du bouseux viendra la lumière. Le corn-flake est son étendard. Sa fille, son fourreau.

Là-haut, entre les montagnes stellaires, la plaine est un éther sans fin et Christopher fait gicler
En filament lacté son génie de part l’univers. Les naufragés écument l’espace et le temps,
Ébouriffent les étoiles, pour y tringler la matière, la chair, et y ensemencer l’ultime espoir
Des hommes.

Oh oui, de par les étoiles, Christopher nous envoie sceller le sort de l’humanité.
De sa moissonneuse, il avale les années et dans son trou opaque et ferme s’insère
L’abondance féconde de sa logique stellaire. Il est le Voyager, l’épitomé, de l’Homme
À destination de l’Autre. Sa seule issue. Son achèvement.

Kubrick menait au surhomme, et ce surhomme, c’était lui :
Christopher. Le Nouveau Voyager.

Matthew, épître de La Nouvelle Genèse.



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Commentaires (sérieux) sur Interstellar

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