Maria, pleine de grâce, Joshua Marston (2004)

Maria, pleine de grâce

Maria Full of GraceMaria Full of GraceAnnée : 2004

Liens :
IMDb  iCM
Réalisateur :

 

Joshua Marston

 

7/10

Avec  :

Catalina Sandino Moreno

Vu le : 25 mai 2007

L’histoire de ces « mules », ces Colombiennes dont se servent les narcotrafiquants pour faire passer la drogue aux États-Unis en la cachant dans leur estomac.

Tout est dans le résumé. On a droit au film auquel on s’attendait, et on n’est pas déçu : entre cinéma naturaliste social et thriller. Plus hitchcockien que le genre de films de mafieux qu’on voit aujourd’hui : certaines séquences sont faites d’une tension retenue avec le suspense comme le définissait le maître du genre et dont le terme a depuis été repris pour n’importe quelle situation qui se révèle tendue. En fait la tension dans le film naît de ce qu’on sait de ce qui va se passer et non de la peur de ce qui pourrait se passer. Les filles devront tout d’abord avaler les capsules pleines de drogues, puis monter dans l’avion et faire comme si de rien n’était, passer la douane sans sourciller : si tu ne montres suspect, tu meurs…

Ces scènes « à faire » sont parfaitement réussies. Une fois à New York, le film prend une autre couleur, et une nouvelle dramaturgie se met en place — très réussie elle aussi.


Gaspar Noé

crédit Gaspar Noé
Classement :

4/10

  • Irréversible (2002)

3/10

  • Enter the Void (2009)

2/10

  • Love (2015)

1/10

Commentaires simples :
Love (2015)

Noé se rêve en Kubrick lubrique mais ne sait travailler depuis vingt ans que les Nuances de rouge…

On aurait presque l’impression que le garçon ne cesse de refaire sa version ultra-vulgaire et sexualisée de Eyes Wide Shut. Du sexe, de la drogue, des personnages insupportables, et une histoire d’amour (ou de sexe, mais pour Noé, c’est la même chose manifestement) qui tourne en rond à n’en plus finir.

Ça pourrait ressembler à du Godard si Noé avait le moindre génie, mais même le sens de l’aphorisme de Godard, lançant des vérités molles toutes les secondes, Noé en est incapable. Rien que des répliques d’une banalité affligeante. Le pire dans tout ça, c’est encore l’habituelle vulgarité du bonhomme. Et il doit penser ça follement subversif.

Irréversible (2002)

Memento prise en levrette par le maître du mauvais goût et de la vulgarité.

Gaspar Noé

Raoul Ruiz

Classement :

8/10

  • Trois Tristes Tigres (1968)
  • L’Hypothèse du tableau volé (1978)
  • L’Île aux merveilles de Manoël (1984) série

7/10

  • Colloque de chiens (1977)
  • Zig-Zag – le jeu de l’oie (Une fiction didactique à propos de la cartographie) (1980 TV Short)
  • Dialogue d’exilés (1975)

6/10

5/10

  • Les Trois Couronnes du matelot (1983)
  • La Chouette aveugle (1987)
  • Le Temps retrouvé, d’après l’œuvre de Marcel Proust (1999)
  • Généalogies d’un crime (1997)

*Films commentés (articles) :



Raoul Ruiz

Alejandro Jodorowsky

Classement : 
 

8/10

7/10

  • Fando et Lis (1968)
  • La Montagne sacrée (1973)
  • La Cravate (1957)

6/10

5/10

4/10

3/10

  • El topo (1970)

2/10

1/10

  • Psychomagie, un art pour guérir (2019) 

Films commentés (articles) :

Simples notes
Fando et Lis

Le plus sans doute que je puisse encaisser de cet escroc. Et encore, ce que j’aime dans son film, on le doit sans doute plus à Arrabal dont j’ai vu le texte travaillé, il y a de ça des années. J’avais une sympathie pour les personnages avant même de voir ce que Jodo en ferait. C’était absurde, surréaliste, touchant, et il y avait une alliance formidable dans laquelle l’un n’est rien sans l’autre. Jodo en a fait forcément un objet baroque fourmillant d’inventivité, d’expérimentations, et d’excès en tout genre. Il charcute Arrabal, dont il ne reste pratiquement rien, mais ce rien, c’est encore le plus poétique et le plus symbolique du film.

La Montagne sacrée 

Faire des films parfois, c’est un peu comme faire l’amour. Il faut être au moins deux : un fou pour réaliser, et un autre pour produire. Et on évitera de savoir qui trompe qui. On remerciera alors John Lennon qui, selon la légende (et si j’ai tout compris), adorait El topo et aurait ainsi permis d’une manière ou d’une autre que l’escroc Allen Klein produise le film. J’aime en général assez peu les films de grenier, mais celui-ci est plutôt inventif dans le genre. Disons qu’on est entre les films de grenier (avec un gros budget en accessoires, figurants, costumes, peintures et papier mâché) et les films de Fellini. Fando et Lis avec le budget de coq en pâte en somme.



Alejandro Jodorowsky