Pour donner l’impression de grandeur, d’espace infini, d’un univers qui vit au-delà du récit, il faut toujours une part dans la situation qui échappe au lecteur. Le contexte doit être dévoilé au fur et à mesure, mais surtout jamais dans sa totalité. Deux idées qui cohabitent, c’est suggérer un rapport entre les deux, charge au lecteur de deviner le lien. Si l’on explique dans le récit ce rapport, c’est fichu : l’univers devient fini, un espace dans lequel tout est montré et explicable.

Certains éléments en lien avec les situations doivent rester endémiques, incompris, mystérieux, un peu comme dans une trame générale, le rapport entre le début et la fin n’est pas toujours évident. C’est le point de vue des personnages qui importe et par conséquent leur subjectivité, leurs doutes et leurs ignorances.

Le tout est de montrer des bribes de vie à travers des séquences éparses. Comme quand on est projeté au milieu d’un champ de bataille avec des tirs et des situations multiples qui se présentent devant nous : l’arrière-plan comme le premier sont tout aussi riches, mais on ne peut en voir qu’un seul (d’où l’idée indispensable de suggérer et d’évoquer ces arrière-plans, cette activité grouillante qui semble sans but, sans début ni fin, mais qui est là).

Il faut ainsi faire la part belle aux situations symboliques impliquant des personnages secondaires dans des moments forts de leur existence (les personnages principaux assistants à ça sont alors, comme nous, amenés à s’interroger sur leur propre devenir). Il est parfois nécessaire de ne jamais montrer la scène où tout se joue, mais plutôt ses coulisses (l’avant ou l’après).

D’autres notes devraient suivre…