Dépasser les clichés, proposer de nouveaux archétypes
La mémétique, c’est l’idée que la culture se transmet et évolue comme la biologie à travers une mécanique calquée sur la génétique. On ne parle plus de gène mais de mème. Les mèmes culturels sont des particularités définissables qui vont apparaître, puis avoir un succès en fonction des nécessités du moment et des modes. Le mème alors se reproduit, se propage, pour devenir une norme employée sous diverses variations avant qu’il devienne obsolète, soit modifié sans succès ou soit oublié au profit d’autres mèmes.
Pourquoi ne serait-ce pas le cas pour l’art de la représentation ? Pourquoi écoutons-nous des histoires, prend-on plaisir à voir, écouter, lire des histoires ? Ce n’est que pour assister à un ensemble de mèmes, suivre des expériences qui nous seront utiles si on les reproduit et les transforme à partir d’un même modèle. Ainsi, nous nous identifions aux personnages et selon la nécessité, la crédibilité du récit, on y attachera de l’importance et l’on pensera pouvoir reproduire le même type de comportement dans des situations similaires (ou simplement prenons-nous goût à adopter une manière de parler de se vêtir, car un mème nous a plu). On cherche à l’imiter, le reproduire, espérer qu’il soit à son tour reproduit, adopté par le plus grand nombre. On regarde pour imiter.
Il faut donc prendre conscience en dramaturgie que des actions, des évènements, des mèmes dramatiques sont susceptibles d’être reproduits. Dans chaque personnage, on doit trouver du bon. Les opposants ne peuvent être qu’antipathiques. L’identification suppose l’empathie et le mimétisme. Autrement, comme chaque élément d’un récit a vocation à devenir un mème, vous prenez le risque que le seul mème que votre récit ait produit soit un mème moquant vos facilités. Dark Vador qui dit à Luke « Je suis ton père » devient un mème parce qu’il représente à la fois un thème simple, fort et reconnaissable utilisé à un moment clé du récit. Mais il casse aussi l’image de l’opposant implacable que l’on se faisait de lui jusqu’alors et il s’intègre dans une longue tradition de la filiation en mythologie. Un mème en dramaturgie, c’est un archétype qu’il faut multiplier sans glisser vers le cliché. Il faut l’habiller comme on habille un personnage sans en faire une caricature de lui-même, un clown. Le récit doit être à l’origine de « modes », pas les suivre. Et suivre les mèmes créés par d’autres fait de vous un suiveur. Un auteur crée et propose de nouvelles formes. S’il reproduit des éléments produits ailleurs, son rôle consiste à les présenter sous des formes nouvelles.
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