« … on ne pouvait plus rien dire dans cette petite maison qui sentait le pâté et dans laquelle ils habitaient avec la crainte d’être jugés »
Limiter les adjectifs à un par phrase. Un adjectif supplémentaire est possible si le nom commun est trop commun justement et si l’image a réellement besoin d’être précisée. Un adjectif précise, il met donc en lumière un sujet. C’est donc bien souvent ce sujet (dans tous les sens du terme) qui doit en priorité apporter les précisions attendues. C’est une question de choix et l’on est jugé sur la pertinence de ces choix : si l’on précise un mot qui n’en vaut pas la peine, parce que ça fait joli, en se détournant du « sujet », ce n’est pas bon, on détourne l’attention. Il y a les sujets, et des mots qui ne sont que leur complément ou des indications. Laisser ces derniers à leur place, comme de simples évocations.
Quand un adjectif qualificatif est-il nécessaire ? Quand il qualifie une chose essentielle et signifiante. Quand il est accessoire, il peut être enlevé (sauf pour des questions de rythme). L’épithète pour l’épithète tue l’imagination du lecteur, sa liberté, et alourdit le récit. Penser éventuellement à faire passer le nom que l’on cherche à qualifier en sujet (si encore une fois, c’est nécessaire) : de ce fait, son épithète devient, après un auxiliaire conjugué, un adjectif attribut (« il était grand »). Reste que le verbe n’est alors ni actif ni riche ; il est par conséquent, lui-même, peu qualifiant. Trop souvent, une épithète détourne le sens original de la phrase en précisant un détail, en brouillant les cartes. Un peu comme les adverbes en « ment ». (Voir aussi § Zweig ici.)
Limiter au maximum les pronoms relatifs « qui, que, dont, où, lequel » des subordonnées (proposition relative). Ce sont comme leur nom l’indique des « compléments » (du nom qui précède).
Laisser le lecteur comprendre la situation avec des images simples. Si le sens se perd en propositions subordonnées, il perd de vue le verbe de la proposition indépendante.
Exemple : C’était le bureau dans lequel il avait toujours travaillé.
Avoir deux verbes, voire plus, dans une même phrase atténue le verbe principal et le sens se perd, sauf avec « et ».
Limiter également les conjonctions de subordination (que, lorsque, puisque, quoique, comme, si, quand) et les locutions conjonctives (parce que, bien que…). Elles signalent trop souvent des explications. Prioriser les informations données à travers une mise en situation.
Les phrases complexes (avec compléments et autres propositions que l’indépendante) sont possibles, mais elles doivent apporter une information claire, ou contenir une formule de style qui apporte une plus-value. Ne pas en abuser.
Ce qui fait avancer l’action, ce sont les sujets, les verbes et les compléments. Si l’on utilise de l’espace pour des propositions subordonnées, on perd petit à petit le lecteur. Elles ne sont pas interdites, mais comme pour les adjectifs, ici, il faut se limiter à une proposition subordonnée par paragraphe.
Si un texte est trop difficile à revoir, se demander s’il ne comporte pas trop d’informations (à retenir, voire inutile), de commentaires (« ses parents étaient fiers qu’il ait réussi ») ou d’explications. En dire le moins, pour laisser le lecteur comprendre par lui-même ou imaginer une information qui n’est pas indispensable et qu’il pourra choisir lui-même (« ses parents étaient fiers de sa réussite »). Les remarques ne sont pas de la littérature.
Si l’on tient à donner certaines de ses informations, prendre le temps et les mettre en valeur. Inutile de forcer en essayant de tout rentrer dans une seule phrase, on n’évitera pas le wagon de propositions. Couper la phrase, reprendre le même sujet (en utilisant « ce », ou « il » par exemple), trouver un bon verbe et un complément. Le tout dans un paragraphe indépendant. Pas de pâté pour représenter un wagon d’images, d’idées et d’informations.
Locutions et adverbes sont à utiliser avec parcimonie. Avec la même logique qu’avec les adjectifs. Les locutions riches et pertinentes, oui, les locutions qui ne veulent plus rien dire, non.
Penser que chaque lecteur est un enfant ou un dyslexique dont l’attention est mince. Un peu comme un conte (cf. Alice au pays des merveilles).
(De bien jolis conseils que je m’empresserai de ne pas respecter.)
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