Tuer le cardio, tue l’adresse

Pourrait-on m’expliquer la pertinence, dans la culture française du basket, de « travailler les défenses », de « poser des systèmes » dans le but de trouver toujours un tir plus facile qu’un autre ?

Ce « travail » sert-il dans de bonnes proportions à dépasser les défenses adverses et à trouver ces tirs soi-disant faciles ? Non.

Le basket est un sport d’adresse. J’ai du mal à concevoir que l’adresse ne puisse pas être largement conditionnée au cardio.

Or, courir comme des dératés dans l’espoir de trouver un tir plus ouvert qu’un autre et qui n’arrivera qu’une fois sur dix, ça ne vous aidera pas à rentrer ce tir espéré si votre rythme cardiaque est à 160 (mêmes conséquences sur les lancers francs).

Et cette exigence dans le style et la formation me paraît d’autant plus questionnable que c’est dans tous les secteurs du jeu que l’on réclame aux joueurs d’entamer leur cardio : contre-attaque en cas de rebond ou de ballon volé, défense agressive, et donc systèmes complexes faits d’écrans, de dribbles avortés pour tenter de se frayer un chemin vers le cercle ou de courses pour se démarquer ou… venir chercher la balle dans la position la plus arrière…

Défendre fort me semble être une condition indispensable face à des attaques adverses (surtout quand elle repose sur la même philosophie de jeu). Partir en contre-attaque quand on se trouve être en position avancée, oui ; certainement pas quand il y a déjà deux ou trois défenseurs devant le ballon (à moins d’avoir un avantage de vitesse). Sur attaque posée, vu les dépenses déjà générées par l’activité, il me paraîtrait plus logique de jouer le plus simplement possible et de former des joueurs à cet effet : capables de tirer en se positionnant sur un spot en réception de balle ou après un dribble. Quand on regarde les équipes de jeunes, on a l’impression que personne n’a de spot. « Vas-y, frère, tu tires s’il n’y a plus que cinq secondes à l’horloge. »


Articles cinéma :